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La voix des personnes atteintes d'un cancer du sein

Éducation

blogue À nous la parole

Briser les idées reçues sur le cancer du sein : on ne peut pas avoir le cancer du sein sans antécédents familiaux

Avoir des antécédents familiaux de cancer du sein peut signifier deux choses. Environ 5 % à 10 % des cas sont transmis du parent à l’enfant. Ils sont provoqués par des changements (connus généralement sous le nom de mutations) se produisant dans certains gènes, comme les gènes BRCA1 et BRCA2. Ce type de cancer est appelé cancer du sein héréditaire.

Parfois, plusieurs personnes de la même famille peuvent avoir un cancer du sein ou un autre type de cancer, comme le cancer ovarien ou du pancréas, même si aucune mutation génétique n’a été décelée. On appelle cela le cancer du sein familial; il pourrait être lié à des habitudes de vie communes, des environnements ou à un effet combiné de nombreux gènes différents.

Mais, même lorsqu’on ne détecte aucun lien héréditaire ou familial, le cancer du sein peut encore frapper de manière imprévue. De nombreuses personnes reçoivent leur diagnostic en l’absence de mutation génétique ou d’antécédent familial connu. Jaclyn Carter nous livre ici son expérience à ce sujet :

« Malgré la présence du cancer dans ma famille — du cancer du rein, au cancer de la moelle osseuse, en passant par les cancers de la peau et du péritoine —, je ne m’inquiétais pas particulièrement du cancer du sein. Lorsque j’ai reçu mon diagnostic, on m’a traitée comme si j’étais porteuse d’une mutation génétique, car mon oncologue chirurgical ne voyait aucune autre raison de développer un cancer à un si jeune âge. J’ai reporté l’opération en attendant les résultats des tests génétiques et, en fin de compte, j’ai modifié mon plan chirurgical en partant du principe que j’étais porteuse d’une mutation génétique et qu’une double mastectomie était l’option la plus sûre. Même si j’en suis venue à accepter ce plan chirurgical comme la seule solution possible pour moi et pour calmer mon esprit trop angoissé — que les résultats révèlent ou non une prédisposition génétique au cancer — j’ai fini par apprendre que je n’étais porteuse d’aucun marqueur génétique du cancer. Pas un seul, lié aux gènes BRCA ou autre. J’étais une énigme — et une des nombreuses jeunes femmes qui rejoignent le nombre croissant de celles qui reçoivent un diagnostic de cancer avant l’âge de 40 ans. »

Bien d’autres facteurs, bien plus répandus, peuvent influencer le risque. Comme les mutations génétiques ou le cancer familial, ces facteurs ne peuvent être modifiés et sont responsables de la majorité des diagnostics de cancer du sein :

L’âge
Vieillir est le facteur le plus important. Le risque augmente avec l’âge et la plupart des gens reçoivent leur diagnostic après 50 ans. En vieillissant, les changements survenant dans les cellules deviennent plus courants, ce qui permet au cancer de se développer.

Hormones
Les personnes dont le sexe féminin a été assigné à la naissance ont un risque plus élevé, largement à cause de l’exposition chronique aux œstrogènes et à la progestérone, ce qui encourage la croissance tumorale. Bien que peu de recherches aient été menées sur les effets de l’hormonothérapie et le risque de cancer du sein chez les femmes transgenres, la Société canadienne du cancer recommande à celles prenant des œstrogènes depuis plus de cinq ans d’effectuer un test de dépistage du cancer du sein.

Les antécédents reproductifs sont aussi liés à la production hormonale et certains facteurs peuvent augmenter le risque, notamment :

  • Le début des règles avant l’âge de 12 ans
  • Traverser la ménopause après 55 ans
  • Ne jamais avoir eu d’enfant, ou avoir le premier après 30 ans

La densité mammaire
Les personnes dont les seins sont denses ont un risque plus élevé de cancer du sein, similaire à celui d’avoir un parent du premier degré avec la maladie. Les seins sont considérés comme denses lorsqu’ils contiennent plus de tissu fibreux et glandulaire que de tissu graisseux. Les personnes ayant des seins très denses (composés de 75 % ou plus de tissu dense) ont un risque de cancer du sein 4 à 6 fois plus élevé. On ne peut pas ressentir la densité mammaire; on ne la voit que sur une mammographie.

Les personnes sans antécédents familiaux ni mutation génétique ne sont parfois pas considérées comme ayant un risque élevé pour le dépistage ou les tests. Parfois, cela signifie que les gens doivent défendre leurs propres droits en matière de santé lorsqu’ils savent que quelque chose ne va pas. En tant que personne sans antécédents familiaux, Adriana Ermter nous parle de ses luttes avec un diagnostic :

« Lorsque j’ai découvert cette petite masse dure, de la taille d’un pois, nichée sous la peau de mon aisselle droite, mon médecin a reconnu qu’elle était inhabituelle et m’a orientée vers le médecin d’une clinique spécialisée dans le cancer du sein pour y passer des examens. Mais une fois sur place, après qu’une succession de médecins aient passé leurs doigts sur ma peau, la masse fut écartée d’un revers de main — ce n’est rien, ont-ils dit. J’étais trop jeune, disaient-ils. Je n’avais pas d’antécédents familiaux, disaient-ils. Je n’avais aucune raison de m’inquiéter, disaient-ils. J’ai insisté pour effectuer une mammographie — la première de ma vie —, mais elle ne révéla rien de concluant : après tout, la masse se trouvait dans mon aisselle, hors de portée de la mammographie. Et ainsi, on m’a renvoyée chez moi.

Pendant les six mois qui ont suivi, j’ai appelé la clinique chaque mois, poliment, mais avec insistance, pour demander des examens supplémentaires. À chaque fois, la réceptionniste me rappelait que mon risque n’était pas considéré comme élevé. Et chaque fois, je répondais que ce n’était pas possible puisque la masse était toujours présente. En fin de compte, après six mois, on m’a accordé un deuxième rendez-vous. Une autre mammographie. Même réponse. Cette fois, je n’ai pas cédé. J’ai rappelé l’existence de la masse sous mon aisselle — celle que la mammographie ne pouvait pas déceler —, d’autant plus que je venais d’apprendre que mon tissu mammaire était dense, ce qui rend la détection presque impossible avec la mammographie. J’ai insisté pour réaliser une échographie, et on en a réalisé une. Puis une IRM. Puis plusieurs biopsies. J’avais un cancer du sein. 

Les “trop jeune”, les “pas d’antécédents familiaux”, la réticence à prescrire des examens supplémentaires sous prétexte que cela serait trop stressant pour les femmes — tout ça, c’est des foutaises. N’importe qui peut avoir un cancer du sein. Et pourtant, personne ne devrait avoir à se battre aussi durement pour le découvrir. »

Vous pourriez avoir l’impression que vous ne pouvez rien faire pour diminuer votre risque de cancer du sein si tous ces facteurs prédéterminés sont contre vous. Bien qu’il vous soit impossible de changer vos gènes ou vos antécédents familiaux, d’arrêter de vieillir, ou de contrôler votre densité mammaire, vous pouvez encore prendre des mesures pour diminuer votre risque en adoptant un mode de vie sain. Par exemple, le tabagisme, la consommation d’alcool et la prise de poids après la ménopause ont été liés à un risque accru de cancer du sein, tandis que l’activité physique et le régime équilibré sont tous les deux liés à un risque plus faible. Effectuer régulièrement des tests de dépistage et savoir ce qui est « normal » pour vos seins peut contribuer à détecter rapidement le cancer et à améliorer vos chances de réussir votre traitement.

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Les points de vue et les expériences exprimés à travers les histoires personnelles sur le blog Our Voices sont ceux des auteurs et de leurs expériences vécues. Ils ne reflètent pas nécessairement la position du Réseau canadien du cancer du sein. Les informations fournies n’ont pas été examinées médicalement et ne sont pas destinées à remplacer un avis médical professionnel. Demandez toujours conseil à votre équipe de soins lorsque vous envisagez vos plans et objectifs de traitement.