Suzanne Leblanc ne tarit pas d’éloges au sujet de l’auto-examen des seins (AES), qu’elle remercie de lui avoir sauvé la vie.
Elle avait 42 ans lorsque l’AES lui a permis de se découvrir une bosse au sein. Une mammographie ne montrait que du tissu adipeux mais pas de cancer. Mais comme six mois plus tard, la bosse avait grossi, Suzanne est allée voir son médecin de famille, qui lui a prescrit un scan, puis une biopsie chez un spécialiste. Elle a attendu huit jours exténuants avant de recevoir son diagnostic : un cancer du sein de stade II.
Elle a d’abord décidé de subir une tumorectomie. Mais après qu’une infection extrêmement douloureuse se soit installée, provoquant des craintes de cancer du sein inflammatoire, Suzanne a opté pour une mastectomie. Au cours de cette opération, le chirurgien a découvert un second cancer qui, s’il n’avait pas été trouvé, aurait sûrement créé des métastases. On lui a dit que sa vigilance à pratiquer l’auto-examen de ses seins avait permis d’attraper le cancer à temps.
Suzanne a continué à subir six traitements de chimiothérapie qui l’ont conduite à l'hôpital à quatre reprises avec une neutropénie sévère. «J'étais très malade», dit-elle.
Vinrent ensuite six semaines de radiothérapie qui lui laissèrent des traces de brûlures sur sa poitrine, puis 18 traitements à l’herceptine.
Suzanne a alors décidé qu'elle ne voulait pas revivre cette expérience et elle eut recours à une deuxième mastectomie, ainsi qu’une reconstruction mammaire avec expanseurs tissulaires et implants.
Ses traitements ont exigé qu’elle s’absente de son emploi d’infirmière pendant un an. Sa famille a survécu à l’aide de ses 15 semaines de prestations de maladie de l'assurance-emploi, plus le salaire d’enseignant de son mari. « Vous êtes malade, vous avez peur de mourir et vous n'avez aucun revenu. C'est très émouvant et stressant », dit-elle de cette époque.
Au cours de cette année difficile, Suzanne a puisé de l’espoir dans sa spiritualité et sa vie familiale. Elle a également trouvé du soutien auprès d'un groupe local de survivantes du cancer du sein. Ces femmes l'ont aidée à passer à travers le traitement et la peur subséquente d’une récidive, en particulier pendant les premières années. Cela fait sept ans que Suzanne a été diagnostiquée. Elle est de retour au travail comme infirmière. Elle aime aussi son travail avec le conseil d'administration du RCCS et voit beaucoup d’avancées positives dans la communauté du cancer du sein. « Nous avons déjà parcouru beaucoup de chemin », dit-elle. « Il y a beaucoup de soutien. Il existe des médicaments pour les patientes du cancer métastatique, et elles vivent plus longtemps. »
Pour l'avenir, Suzanne aimerait voir le gouvernement prolonger les prestations de maladie de l'assurance-emploi au-delà de 15 semaines. De plus, elle aimerait que les jeunes femmes bénéficient de plus d'éducation et de sensibilisation au sujet de l’AES et de la prévention du cancer du sein, de façon à leur assurer les avantages dont elle a bénéficié.