Le traitement des effets secondaires
Cette section vous instruira sur les effets secondaires les plus courants du cancer et de ses traitements et vous suggérera certains moyens de les minimiser.
La santé des os peut être affectée par certains médicaments de chimiothérapie et par les métastases. L’hormonothérapie peut également avoir une incidence sur la santé des os de différentes façons. L’ostéoporose ne provoque généralement pas de symptômes, mais les éléments suivants peuvent indiquer sa présence : perte de poids, une posture voûtée, une cyphose, une sensibilité osseuse ou une réduction de la taille de l’ordre d’un ou deux pouces. Si une ostéodensitométrie révèle des signes de perte osseuse, votre médecin pourrait vous prescrire un médicament. Certains faits établis portent à croire que l’ajout d’un médicament pour les os à un traitement adjuvant pourrait prévenir la récidive du cancer du sein dans les os chez un échantillon de femmes. Demandez à votre oncologue si c’est approprié pour vous. Pour favoriser une bonne santé des os, assurez-vous d’obtenir un apport suffisant en calcium et en vitamine D et maintenez un poids santé. Faites des exercices de mise en charge, comme la marche, la danse ou l’ascension d’escaliers qui favorisent la production de cellules ostéogéniques. Aussi, prévenez les chutes en portant des chaussures bien ajustées, ne laissez rien traîner sur le sol et évitez les petits tapis à la maison.
Le cerveau embrumé lié au cancer constitue un effet secondaire des traitements systémiques. Il signifie que vous pourriez éprouver de la difficulté à vous rappeler les détails comme les noms, les dates et les numéros de téléphone ou avoir des trous de mémoire au milieu d’une conversation ou lors de l’accomplissement d’une tâche. Un problème d’attention peut également apparaître. Utiliser un calendrier pour consigner toutes les informations importantes au même endroit, faire travailler votre matière grise avec des mots croisés, des jeux et des passe-temps, dormir et bouger suffisamment et se nourrir adéquatement font partie des stratégies auxquelles vous pouvez avoir recours pour gérer votre cerveau embrumé. Dressez la liste de vos problèmes cognitifs pour en discuter avec votre médecin. Il pourrait vous suggérer d’autres solutions. Pour plus d’informations, regardez notre vidéo sur le cerveau embrumé.
La digestion : La constipation (la difficulté à évacuer les selles) peut être causée par la chimiothérapie, l’hormonothérapie ou une thérapie ciblée. Pour mieux soulager vos symptômes, évitez autant que possible les aliments qui peuvent constiper comme les bananes, le fromage, la viande et les œufs. La chimiothérapie et la radiothérapie peuvent engendrer une diarrhée (l’évacuation de selles molles et aqueuses). De sérieux problèmes peuvent alors survenir : perte de poids, fatigue et déshydratation. Les liquides clairs comme les bouillons, le thé décaféiné, l’eau, le soda gingembre et le jus de canneberge peuvent contribuer à la réhydratation. Dès que les symptômes se résorbent, vous pouvez ajouter des aliments solides faibles en fibres comme le riz blanc ou les pommes de terre. Aussi, demandez à votre médecin si vous pouvez prendre des médicaments en vente libre.
La dépression et l’anxiété touchent environ le quart des patientes atteintes d’un cancer du sein. Selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), les symptômes de la dépression clinique consistent en un minimum de deux semaines de tristesse inusitée ou de diminution le plaisir lié aux activités quotidiennes, une altération du fonctionnement et cinq des symptômes suivants :
- Humeur dépressive ou irritable presque toute la journée ou presque chaque jour. Vous éprouvez un sentiment de tristesse ou de vide. Vous pouvez vous en apercevoir vous-même ou ce sont vos amis et les membres de votre famille qui vous le font remarquer ;
- Diminution de l’intérêt ou du plaisir ressenti lors des activités quotidiennes, la plupart du temps ;
- Changement important du poids ou de l’appétit ;
- Modification du sommeil : il peut s’agir d’un manque de sommeil (insomnie) ou d’un sommeil excessif (hypersomnie) ;
- Modification du degré d’activité : soit une augmentation ou une réduction anormale du niveau d’activité ;
- Fatigue ou baisse d’énergie ;
- Sentiments d’inutilité ou de culpabilité excessive ;
- Concentration : capacité réduite à réfléchir ou à se concentrer ou incapacité à prendre des décisions ;
- Pensées suicidaires ou noires ou élaboration d’un « plan de suicide ».
Selon le DSM, les symptômes d’un trouble anxieux comprennent une anxiété et une inquiétude excessives pendant six mois ou plus. Au moins trois des symptômes suivants sont présents au même moment :
- Nervosité ou agitation ;
- Fatigabilité, être plus fatiguée que d’habitude ;
- Difficultés de concentration ou impression de trous de mémoire ;
- Irritabilité (qui peut être perçue ou non par les autres) ;
- Augmentation de la douleur ou de la sensibilité musculaires ;
- Troubles du sommeil (due à une difficulté à s’assoupir ou à demeurer endormie, à une agitation la nuit ou à un sommeil non réparateur).
Bien qu’il soit normal d’éprouver de la tristesse et de l’anxiété au cours de la lutte contre le cancer du sein, les perturbations de l’humeur nécessitent un traitement si elles sont sévères, chroniques ou accompagnées de pensées liées à la mort et au fait de mourir. Si vous vous reconnaissez, demandez à votre équipe de soins de vous recommander au département d’oncologie psychosociale ou au service de soutien pour les patients et leur famille de votre centre de cancérologie. Vous y trouverez des professionnels formés pour aider les patients à obtenir l’appui dont ils ont besoin. Les traitements peuvent comprendre une psychothérapie (individuelle ou en groupe) et la prescription d’antidépresseurs ou d’anxiolytiques destinés à remonter un moral affecté par un déséquilibre chimique du cerveau.
La fatigue est un effet secondaire possible d’une intervention chirurgicale, de la radiothérapie, de la chimiothérapie et du cancer lui-même. La dépression, le stress, une mauvaise alimentation ou un changement dans les habitudes de sommeil conjugués à d’autres problèmes de santé peuvent causer ou aggraver la fatigue. Pour mieux la gérer, établissez des priorités et tentez de vous en tenir aux tâches les plus importantes. Faites régulièrement de l’exercice physique comme la marche ou le yoga. Se reposer souvent et faire fréquemment des siestes tout en s’assurant d’avoir une bonne qualité de sommeil la nuit pourraient aider. Privilégiez une alimentation bien équilibrée pour favoriser un regain d’énergie. Aussi, tentez de pratiquer des activités qui favorisent la relaxation ou qui vous font oublier la fatigue. Il peut s’agir de la lecture, l’écoute de musique ou la méditation.
La neutropénie fébrile (faible nombre de globules blancs) : La neutropénie est causée par la chimiothérapie et elle augmente le risque d’infection. Les globules blancs sont normalement responsables de la lutte contre les infections bactériennes. Si vous faites de la fièvre, vous devez considérer cela comme une urgence médicale puisque votre corps est incapable de combattre une infection par lui-même. Les symptômes de neutropénie fébrile sont la fièvre, des frissons, des sueurs nocturnes, la nausée, des vomissements, une enflure, des maux de tête et des raideurs au cou. Il est important de communiquer avec votre médecin si vous éprouvez un de ces symptômes. Vous pourriez devoir remettre à plus tard un traitement de chimiothérapie. Il existe des médicaments pour atténuer cet effet secondaire. Visionnez notre vidéo sur la façon de minimiser les effets secondaires de la neutropénie fébrile.
Le syndrome d’enflure douloureuse des mains et des pieds (érythrodysesthésie palmo-plantaire) est un effet secondaire de la chimiothérapie qui endommage les tissus des mains et des pieds. Les symptômes vont de la rougeur, de l’enflure et d’une sensation de picotement ou de brûlure à une peau qui se fend ou qui pèle, à des ampoules ou même parfois à une douleur aiguë. Si vous constatez un de ces symptômes, essayez les techniques suivantes pour le soulager :
- Appliquez un bloc réfrigérant enveloppé dans une serviette sur la zone touchée pendant 15 à 20 minutes ;
- Évitez d’être exposée à la chaleur (d’une douche chaude, d’un sauna ou d’une canicule par exemple) ;
- Évitez d’utiliser des outils qui exercent une pression sur vos mains tels les instruments de jardinage, les couteaux et les tournevis ;
- Appliquez une crème douce sur les zones touchées et assurez-vous qu’elles demeurent bien hydratées ;
- Prenez un analgésique comme l’ibuprofène.
La perte de cheveux causée par la chimiothérapie ou la radiothérapie peut être vécue difficilement par certaines personnes. Des perruques, des chapeaux et des foulards peuvent vous aider à y faire face. Si vous songez à porter une prothèse capillaire, il serait peut-être souhaitable d’en choisir une avant le début des traitements. Vous pourrez ainsi être certaine que la couleur et la coupe ressemblent à vos cheveux naturels. De nombreux régimes d’assurances couvrent en totalité ou en partie le coût d’une perruque pour les personnes suivant une chimiothérapie si la réclamation inclut une lettre ou une prescription d’un professionnel de la santé. Pour trouver un détaillant de prothèses capillaires dans votre région, visitez le répertoire des services à la communauté de la Société canadienne du cancer.
Le lymphœdème est l’enflure d’un bras ou d’une jambe causée par une accumulation de lymphe, un liquide qui transporte les globules blancs et les déchets cellulaires dans le système lymphatique. Le lymphœdème résulte généralement de l’ablation de ganglions lymphatiques au cours d’une opération contre le cancer du sein. Un blocage s’ensuit et la lymphe ne circule plus adéquatement. Il n’existe aucun remède pour le lymphœdème. En revanche, il peut être géré à l’aide de vêtements de compression spéciaux et d’autres techniques. Pour plus de renseignements, visitez le site du Partenariat canadien du lymphœdème au www.canadalymph.ca.
Les symptômes ménopausiques peuvent être causés par l’hormonothérapie. Faire régulièrement de l’exercice physique, particulièrement des activités aérobiques (la marche, la course, la natation, le cyclisme) peuvent contribuer à réduire les bouffées de chaleur, les changements d’humeur et les troubles du sommeil. Porter des vêtements en coton, superposer des couches de vêtements pour pouvoir aisément se dévêtir en cas de besoin, garder un verre d’eau froide tout près pour en boire lorsqu’une bouffée apparaît, prendre une douche froide avant d’aller au lit et ouvrir la porte du réfrigérateur pour y mettre la tête au début d’une bouffée sont d’autres stratégies pour minimiser cet effet secondaire. Si ces mesures conservatrices n’arrivent pas à contrôler les bouffées de chaleur, demandez à votre oncologue quels médicaments sous ordonnance pourraient les atténuer.
Les lésions buccales peuvent être un effet secondaire de la radiothérapie ou de la chimiothérapie. Parfois douloureuses, elles causent à l’occasion des difficultés d’élocution, de mastication, de déglutition et de respiration. Ces lésions peuvent également s’infecter. Il est toutefois possible de les traiter grâce à une bonne hygiène buccale, au rinçage de la bouche avec du soda ou, lorsque les médicaments semblent plus susceptibles de provoquer des lésions orales, à des rince-bouches prophylactiques. Si des lésions buccales apparaissent, parlez-en à votre équipe de soins.
La nausée et les vomissements peuvent être causés par la chimiothérapie, la radiothérapie, d’autres médicaments anticancéreux et l’anxiété. Si les vomissements demeurent sévères, une déshydratation pourrait survenir, provoquant ainsi un manque que liquides et de minéraux essentiels dans le corps. Vous pourriez devoir interrompre vos traitements. Il importe de travailler avec votre équipe médicale pour tenter de contrôler ces symptômes. Il existe des médicaments, appelés antiémétiques, pour prévenir et traiter les vomissements. Discutez avec votre équipe de soins pour déterminer quelle option serait la meilleure pour vous.
Un changement des ongles peut se produire après une chimiothérapie. Vos ongles pourraient être tachés ou présenter des bleus. Ils peuvent également devenir fragiles et friables. Ces changements ont le potentiel d’augmenter le risque d’infection et d’aggraver un lymphœdème. Conséquemment, gardez vos ongles courts et propres. Lorsque vous faites des tâches ménagères ou du jardinage, portez des gants pour protéger vos ongles. Si vous êtes préoccupée par tout changement à vos ongles, consultez votre médecin.
La neuropathie est un effet secondaire de la chimiothérapie et de la radiothérapie qui occasionne un engourdissement et des picotements aux mains et aux pieds. Elle peut également causer une réduction de la sensibilité au chaud et au froid, un inconfort lorsque votre peau est touchée, une faiblesse et des crampes musculaires ainsi que des problèmes d’équilibre. Les traitements contre la neuropathie comprennent les médicaments, les massages, l’acupuncture et la neurostimulation transcutanée. Il existe des stratégies pour soulager la neuropathie. Éviter les chaussures et les chaussettes serrées et les températures extrêmes en font partie. Bouger régulièrement peut également s’avérer profitable. Il est toutefois important de prendre des précautions étant donné que la diminution des sensations dans vos mains et vos pieds augmente le risque de blessure. Gardez votre maison bien éclairée, vos planchers, libres d’objets, et regardez devant vous lorsque vous marchez. Demandez à l’infirmière présente lors de la chimiothérapie si mettre vos mains dans un bain d’eau glacée ou dans des gants glacés durant votre traitement de chimiothérapie est approprié pour vous. Assurez-vous d’aviser votre médecin si vous présentez des symptômes de neutropénie, car il pourrait vouloir modifier la dose de médicament qui vous est administrée.
La douleur peut être causée par tous les traitements contre le cancer du sein et par le cancer lui-même. Les endroits les plus courants sont le dos, les os, les articulations, l’abdomen, la poitrine, les muscles et la tête. De nombreux médicaments et interventions physiques et psychologiques sont offerts. Votre médecin ou votre médecin algologue peut vous aider à contrôler ces symptômes pour que vous puissiez poursuivre vos traitements.
Les problèmes de peau causés par le traitement du cancer peuvent comprendre des éruptions cutanées, une sécheresse, des démangeaisons, la perte des cheveux, des lésions buccales, un noircissement de la peau, une sensibilité à la lumière et des excroissances de peau. Pour minimiser les problèmes cutanés, lavez-vous avec un savon doux et de l’eau tiède, hydratez votre peau deux fois par jour avec une lotion épaisse sans alcool, sans parfum ni colorant, utilisez un rasoir électrique s’il vous est nécessaire de vous raser, portez des vêtements amples, utilisez des détergents à lessive sans parfum ni colorant et protégez votre peau du soleil.
Les effets secondaires peuvent être désagréables et même mettre votre vie en danger. Ils sont susceptibles de nuire à vos traitements contre le cancer du sein, alors n’hésitez pas à discuter avec votre équipe de soins des façons de les soulager. Pour plus de renseignements sur les effets secondaires, consultez le cancer.ca.