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La voix des personnes atteintes d'un cancer du sein

Éducation

blogue À nous la parole


Impacts du cancer du sein sur la santé mentale

Avoir un cancer du sein est accablant et, bien que l'on connaisse bien ses conséquences sur l’organisme, on parle beaucoup moins de ses impacts sur la santé mentale. En effet, le choc du diagnostic, la peur de la récidive et le stress lié à la maladie en elle-même, entre autres, ne sont généralement pas reconnus. On a souvent l’impression que le cancer du sein est une maladie physique qui ne dure que le temps des traitements. Or, nous savons tous que ce n’est absolument pas le cas. Pour mettre cette réalité en évidence, nous avons demandé à des patientes de nous parler de l’impact que le cancer du sein a eu et continue d’avoir sur leur santé mentale.

Syndrome de stress post-traumatique (SSPT)

Je ne me suis jamais sentie aussi seule. J’ai failli mourir à cause de la chimiothérapie; j’avais l’impression d’avoir perdu une partie de ma mémoire. Je souffre maintenant d’un syndrome de stress post-traumatique. Mais cela fait sept ans et je suis toujours en vie. — Grace Attard-St George

Je souffre de déficits neurocognitifs importants et d’un syndrome de stress post-traumatique d’ordre médical. Je ne pourrai plus jamais travailler. Cette maladie a complètement détruit ma vie et a fait de mon mari mon soignant à vie lorsque j’avais 46 ans. Et ça, personne n’en parle. Le neuropsychologue qui a fait mon évaluation m’a dit que ces troubles étaient typiques chez les personnes qui avaient eu un cancer du sein, pour ensuite les minimiser en les qualifiant de « brouillard du cerveau » et de dépression mêlée à de l’anxiété. La psychiatre et la travailleuse sociale de ma clinique d’oncologie ont insinué que je simulais. Il m’a fallu me soumettre à une évaluation qui a duré neuf heures pour qu’ils arrêtent d’essayer de me persuader de reprendre le travail. — Olivia

On m’a diagnostiqué un syndrome de stress post-traumatique après mon deuxième cancer du sein. Malgré mes deux ans de psychothérapie, j’en souffre toujours. À Terre-Neuve, il n’y a pas vraiment de soutien psychologique pour les personnes atteintes d’un cancer. Une fois le traitement terminé, on considère que le reste, c’est dans notre tête. — Judy Thorne-Woolridge

Anxiété, angoisse et stress

Mon anxiété est considérable. Je n’avais jamais fait de crises d’angoisse avant, mais maintenant, une fois par mois environ, je me réveille au milieu de la nuit avec une angoisse indescriptible que je dois essayer de calmer toute seule. — Jennifer Arbique

Je souffre de dépression et d’anxiété. Cela fait plus de trois ans que j’ai eu un cancer du sein et j’en souffre toujours. — Becky Dahle

Beaucoup d’anxiété et de stress. — Katharina

Le côté positif, c’est que je suis extrêmement reconnaissante chaque jour d’être en vie! Le côté négatif, c’est que je ressens maintenant de l’anxiété à propos de choses qui ne me causaient aucune anxiété avant. — Lisa Kemp Ebel

De l’importance de garder un état d’esprit positif

Bien sûr, cela change complètement notre stabilité émotionnelle. Mais cela m’a poussée à faire plus attention à mes pensées et à me concentrer sur les choses positives. Comprendre ce que mon esprit et mon corps veulent à différents moments m’a également aidé à accepter qu’on peut pleurer à un moment donné sans pour autant que la journée se passe mal ou soit triste. Dans la même veine, sourire ne veut pas dire que l’on a accepté ou que l’on succombe à la maladie. Mon mental n’a jamais été aussi fort depuis que j’ai décidé qu’il en serait ainsi. — Wendy Meyer

Cela fait maintenant 15 ans. Je suis contente que l’angoisse que je ressentais en permanence ait diminué et ait fini par s’en aller. — Debbie Schappert

Cela fait un an et je fais toujours de l’anxiété. J’ai encore la tête dans le brouillard et je suis très émotive. Écouter l’expérience des autres patient(e)s m’aide beaucoup. Cela me montre que je ne suis pas la seule à vivre ça et j’ai espoir qu’un jour, tout cela sera derrière nous. J’essaie de rester positive. Je prie pour que Dieu guérisse toutes les personnes malades. — Amy Alibudbud

De l’importance de faire partie d’un groupe de soutien

L’impact mental est ce choc traumatique que l’on reçoit lorsque l’on nous annonce la nouvelle. C’est le choc de se rendre compte que l’on a été trahi par son propre corps. La peur et des millions de questions ont envahi mon esprit. Ces quelques semaines ont été horribles parce que j’avais beaucoup de mal à voir ce que l’avenir me réservait. Lorsque j’ai appris la nouvelle à ma famille, ça a été difficile d’être confrontée à leurs propres peurs et à leur tristesse. J’avais besoin de me retrouver avec des gens qui avaient déjà vécu cela et j’ai donc cherché des groupes de soutien sur Facebook. Ces groupes ont été et continuent d’être un soutien crucial. Se retrouver avec d’autres femmes et lire leurs expériences m’a permis de comprendre que ce que je ressentais était partagé et que je n’étais pas un cas isolé. J’en suis venue à penser que les conséquences physiques de la maladie seront traitées et qu’elles s’estomperont petit à petit. Quant aux conséquences psychologiques, il se peut qu’elles diminuent légèrement après le choc initial, mais elles resteront là, latentes, parce que la peur de mourir est toujours très présente et qu’on ne peut s’en débarrasser. On finit par avoir deux vies : une avant et une après le cancer. –Dawn

En février 2019, on m’a diagnostiqué un cancer de stade IV. Je suis passée par toutes les émotions possibles. Anxieuse, je n’arrivais plus à dormir et je m’en prenais à tout le monde. Me renseigner sur cette maladie m’a aidée ainsi que le fait de rejoindre des groupes de patient(e)s atteint(e)s d’un cancer de stade IV sur Facebook. Nous sommes maintenant en 2022 et j’ai appris à vivre avec la maladie, mais elle est constamment présente dans mon esprit. Je ne peux l’oublier, même si j’arrive à continuer à vivre au quotidien. — Vicenza Cretaro

Des conséquences psychologiques permanentes

Après un an de lutte contre la maladie, je pensais pouvoir retrouver ma vie d’avant. Ce n’a pas été le cas. — Christine Leavitt

Les conséquences sur ma santé mentale ont été sans précédent. Même après les traitements, je souffre d’anxiété et j’ai toujours cette peur du lendemain. — Joycelyn Merkley

Peur de la récidive

Je vis maintenant dans la peur constante que cela va revenir. Il y a aussi le manque total d’aide dans la gestion des douleurs causées par les effets secondaires des traitements. Et avoir à composer avec des chirurgiens qui n’acceptaient pas mon choix de subir une mastectomie totale ou dont le travail ne me paraissait pas satisfaisant. On aurait dit qu’ils faisaient tout pour créer un syndrome de stress post-traumatique. — Missy Westgate

J’ai très peur qu’il revienne. — Silvana Chevrette

Même si le 9 février, cela faisait sept ans que l’on m’avait diagnostiqué un cancer du sein, je vis toujours dans la peur de la récidive. Un jour, une infirmière m’a dit que je devais me préparer à donner un an pour pouvoir jouir du reste de ma vie, et ce conseil m’a vraiment aidée la première fois. — Cheryl Litt

Cela fait sept ans. L’un de mes oncologues m’a dit que cela prendrait du temps pour récupérer. Je pense que c’est important de s’en rappeler lorsque l’on se sent au bord du gouffre et pendant les traitements. Je vis également dans la peur de la récidive. Je me demande si j’aurais la force de me battre. — Jennifer Arbique

*Certains commentaires ont été modifiés pour plus de clarté.

Photo par cottonbro sur Pexels

Les points de vue et les expériences exprimés à travers les histoires personnelles sur le blog Our Voices sont ceux des auteurs et de leurs expériences vécues. Ils ne reflètent pas nécessairement la position du Réseau canadien du cancer du sein. Les informations fournies n’ont pas été examinées médicalement et ne sont pas destinées à remplacer un avis médical professionnel. Demandez toujours conseil à votre équipe de soins lorsque vous envisagez vos plans et objectifs de traitement.