Le Réseau canadien du cancer du sein est ravi d’accueillir une nouvelle membre au sein de son conseil d’administration. Cathy Hemeon de Mount Pearl, Terre-Neuve, possède une vaste expérience dans le domaine de la santé qu’elle saura mettre à profit dans son nouveau rôle. À l’instar de toutes les autres membres du conseil d’administration du RCCS, elle est une survivante du cancer du sein. Son diagnostic de cancer du sein triple positif de stade I est tombé en février 2016 après un examen d’imagerie par résonance magnétique.
Le cancer semble être un trait de famille. En effet, de nombreux proches parents ont souffert de la maladie et sa propre mère est décédée d’un mélanome malin à l’âge de 42 ans. Conséquemment, Cathy et les autres membres de sa famille ont subi des tests de dépistage génétique. Aucune mutation liée au cancer n’a été décelée. Néanmoins, sa famille demeure à haut risque et il a été recommandé que Cathy alterne entre les mammographies et les examens d’IRM tous les six mois. Elle est reconnaissante d’avoir pu profiter d’un tel suivi.
« Si nous n’avions pas effectué les démarches pour nous soumettre à un dépistage génétique, mon pronostic aurait été bien différent parce qu’il aurait fallu attendre que mon cancer soit décelable sur une mammographie, affirme Cathy. Mon chirurgien m’a dit que la masse existait depuis probablement environ deux ans et qu’il aurait fallu deux autres années avant qu’elle ne devienne visible sur une mammographie. Puisque mon cancer était considéré comme agressif, il aurait été plus avancé au moment du diagnostic et le pronostic aurait été moins encourageant. »
Cathy a opté pour une mastectomie bilatérale avec reconstruction immédiate, quatre cycles de chimiothérapie et 18 traitements de Herceptin suivis d’une prise de tamoxifène pendant cinq à dix ans.
Puisqu’elle travaillait en salle d’opération en tant qu’infirmière en service interne, le système de soins de santé lui était familier et elle savait comment s’y retrouver. Elle éprouve de l’empathie pour les patientes atteintes d’un cancer du sein qui ne possèdent pas ces connaissances. « Je pensais toujours aux personnes qui ne savaient pas ce qui les attendait, qui devaient se sentir tels des chevreuils qui fixent des phares, déclare-t-elle. J’y reviens toujours : comment font les gens qui doivent affronter le système sans le comprendre et sans aide (et parfois seuls) ? Comment s’y retrouvent-ils ? J’estime qu’il existe un manque à ce chapitre dans tout le processus de soins. »
À Terre-Neuve, la population est répartie dans toute la province. De nombreux habitants résident dans des communautés rurales et éloignées. Parallèlement, la plupart des services médicaux spécialisés sont concentrés à St. John’s. Selon Cathy, de nombreuses patientes et familles font face à des problèmes d’accessibilité et de coûts en plus de ne pas être au courant de tous les services offerts. « Savent-elles qu’elles peuvent venir à St. John’s et opter pour une reconstruction mammaire après un cancer du sein ? » demande-t-elle. « Savent-elles qu’elles peuvent subir une mastectomie et une reconstruction en même temps ? »
Elle estime également qu’il manque de soutien en santé mentale. « Ma famille et moi n’avons reçu que très peu d’information sur la façon d’affronter un diagnostic, d’en parler, de l’annoncer aux enfants. La sensibilisation à la santé mentale et le soutien offert se doivent d’être améliorés dans la province. »
Pour redonner aux suivantes et pour amasser des dons pour le Dr. H. Bliss Murphy Centre Patient and Family Support Fund, Cathy a posé pour le calendrier de collecte de fonds Breastless and Beautiful. Elle a aussi partagé son expérience lors de journées de sensibilisation à la reconstruction mammaire en plus d’appartenir à un groupe en ligne appelé Sharing Our Strength, qui offre de l’encouragement, des conseils et du soutien aux patientes atteintes d’un cancer du sein et aux survivantes.
Cathy se dit bien heureuse de la publication récente du Guide sur les interventions chirurgicales du RCCS. Elle espère que davantage de ressources seront offertes aux patientes et aux familles terre-neuviennes.