Par Jacquie Shand
Née et élevée dans Sud de l’Alberta, je suis déménagée à Calgary pour poursuivre mes études universitaires. J’y ai plus tard fondé ma famille. Je suis une personne âgée active qui chante au sein d’une formation de Calgary qui offre des prestations. Je voyage également avec mon mari. J’aime regarder du sport et des films à la télévision et passer du temps avec mes deux filles (qui vivent toutes deux à Calgary). Je reste en contact avec ma petite-fille qui habite actuellement à Victoria et je prends plaisir à observer mon petit-fils grandir et s’adonner à ses activités.
En 2004, j’eus un cancer du sein. Je subis alors une tumorectomie qui se solda par l’ablation de presque la moitié d’un sein et de tous les ganglions lymphatiques. L’intervention fut suivie de seize séances de radiothérapie. Tout paraissait bien aller dans les années subséquentes.
Au printemps 2015, je commençai à éprouver des problèmes avec l’articulation de ma hanche gauche. Je pris des analgésiques qui semblaient me permettre de marcher et de maîtriser la situation, donc je ne m’inquiétai pas trop. Toutefois, la douleur s’aggrava et je dus me résoudre à utiliser une canne pour me déplacer. Finalement, mon médecin m’inscrivit sur la liste d’attente de l’Alberta Hip and Knee Clinic. Il affirma qu’un examen d’imagerie par résonnance magnétique (IRM) s’avérait également nécessaire et mon nom fut aussi ajouté à cette liste d’attente. La journée suivante, mon mari déclara que nous n’attendrions pas. Nous prîmes alors rendez-vous pour un examen IRM à la clinique Mayfair pour lequel nous payâmes la totalité des frais. C’est ainsi que nous apprîmes ce qui se passait réellement dans ma hanche : cancer du sein métastatique. C’était en septembre 2015. En moins d’une semaine, je pris rendez-vous avec mes deux nouveaux oncologues et je subis davantage de tests et d’examens : scintigraphie complète des os, tomodensitogramme, prises de sang, etc. Ils révélèrent à l’équipe médicale que les os de plusieurs parties de mon corps étaient touchés par un cancer métastatique, tout comme mes poumons et mon foie.
Je commençai à prendre du létrozole, mais ce fut en vain. Puis vinrent les pilules de chimiothérapie qui me causèrent des sensations de brûlure sévère dans la paume des mains et sous les pieds. J’eus plus de traitements de radiothérapie à la colonne vertébrale, au bras droit et à la hanche. Je rencontrai un chirurgien qui se spécialise dans les arthroplasties de la hanche pour les patients dans ma situation. En janvier 2016, je subis un remplacement total de la hanche gauche.
En juin 2016, une petite tumeur fut découverte à l’arrière de mon œil gauche. Je dus alors me soumettre à dix autres traitements de radiothérapie qui ciblaient cette région. Après quelques mois, ma vision redevint normale.
En août 2016, mon oncologue me prescrivit deux pilules relativement nouvelles à l’époque, mais déjà approuvées pour la vente au Canada : l’évérolimus et l’exémestane. Le Tom Baker Cancer Centre les offrait gratuitement. Après une ou deux semaines, je me sentais tellement mieux que j’avais peine à y croire. Aucune des régions où le cancer sévissait ne me faisait mal. Je marchais bien plus facilement et j’avais à nouveau le sentiment d’être presque normale. L’impression d’être en santé que me conféraient ces pilules dura un peu plus d’un an.
Mes scintigrammes et mes examens effectués en juillet 2017 montrèrent que la « barrière » qu’avaient érigée les deux pilules « E » contre le cancer ne fonctionnait plus correctement. Les cellules cancéreuses la franchissaient et se propageaient à nouveau. Je dus arrêter de prendre les deux pilules « E » pour ensuite recevoir des injections de fulvestrant (deux à la fois) toutes les deux semaines au début puis sur une base mensuelle.
L’autre médicament auquel j’ai maintenant recours s’appelle palbociclib. Il n’est pas encore offert gratuitement au Canada par l’entremise du centre de cancérologie. Il faut prendre une pilule par jour pendant 21 jours, cesser pendant sept jours et recommencer ce cycle. Le palbociclib coûte sept mille dollars par mois. C’est une somme énorme pour quiconque, mais étant donné que je ne suis pas assurée en ce moment, je devrai l’assumer seule. J’ai joint le fabricant, mais il n’offre aucune aide financière actuellement. Je peux remplir des demandes d’aide, mais pour un montant d’environ mille dollars par mois. J’ai envoyé des lettres à plusieurs fonctionnaires et je n’ai reçu aucune réponse à ce jour.
Je continue mes recherches pour trouver de l’aide financière ailleurs. Ce médicament, s’il donne d’aussi bons résultats que les deux pilules précédentes, pourrait contribuer à me garder en vie pendant environ une autre année, ou même plus.
Nous sommes très chanceux de pouvoir recevoir gratuitement la plupart des médicaments nécessaires pour combattre le cancer du sein métastatique au Tom Baker Cancer Centre. J’en suis vraiment reconnaissante. Cependant, lorsque de nouveaux médicaments sont finalement analysés et prêts à être utilisés, les obtenir prend du temps au Canada. Aussi, les acheter s’avère pratiquement impossible pour la plupart des gens.
J’aimerais bien que les Canadiens aient accès aux médicaments en même temps que les citoyens américains. Pour ce qui est du coût, je ne sais pas ce qui pourrait être fait. Je comprends qu’il puisse y avoir des frais, mais d’offrir des médicaments (qui peuvent sauver notre vie) à des prix tellement exorbitants que peu de personnes peuvent se les permettre m’amène à me demander quelle en est l’utilité. Les médicaments ne devraient pas être seulement pour ceux qui en ont les moyens ; tous devraient pouvoir les obtenir.
Jacquie Shand est une patiente atteinte d’un cancer du sein métastatique qui vit à Calgary, en Alberta.
Attendre un médicament? Impossible pour les patientes atteintes de CSM. Participez à notre campagne pour défendre leurs droits #CSMÇaPresse