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La voix des personnes atteintes d'un cancer du sein

Éducation

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La marijuana médicinale soulage la douleur, les bouffées de chaleur et l’insomnie d’une patiente atteinte d’un cancer métastatique

Cindy, metastatic breast cancer patient

Cindy Blondeau de Moosomin en Saskatchewan se réjouit de la légalisation de la marijuana par le gouvernement fédéral. L’huile de CBD pure extraite du cannabis donne de meilleurs résultats que tous les autres analgésiques essayés par cette patiente atteinte d’un cancer du sein métastatique.

Cindy dépose une petite goutte d’huile de CBD sur sa langue chaque soir avant de se coucher. « Le goût est affreux », déclare-t-elle.

L’huile la détend et soulage la douleur causée par ses métastases osseuses. « Elle aide aussi à calmer mes bouffées de chaleur de sorte que je peux dormir quelques heures par nuit », affirme-t-elle.

La marijuana médicinale comporte un avantage supplémentaire pour Cindy. Contrairement aux autres analgésiques, elle ne provoque pas de réaction allergique chez elle.

Cindy a découvert un dispensaire à Régina où elle peut acheter de l’huile de CBD au coût de 85 $ par gramme, soit l’équivalent d’un mois d’approvisionnement. « C’est cher, mais ça en vaut la peine », soutient-elle.

En plus de fournir à Cindy une ordonnance de cannabis à des fins médicales, son médecin de famille lui a également prêté main-forte pour remplir les formulaires nécessaires pour s’inscrire auprès de Santé Canada. Cindy a cependant dû mener ses propres recherches pour trouver quel type de produit dérivé du plant de cannabis s’avère meilleur pour elle et où elle pouvait se le procurer. Les groupes de soutien en ligne pour des personnes atteintes de cancer du sein et des recherches sur Internet l’ont aidée.

Le cancer du sein de Cindy a été découvert lors d’une mammographie de routine effectuée en 2012. Une biopsie a confirmé le diagnostic. Cindy a ensuite subi une mastectomie bilatérale et l’ablation de 38 ganglions lymphatiques dont 37 contenaient des traces de cancer de sein. C’était un signe que le cancer avait formé des métastases. Une scintigraphie complète des os a révélé que le cancer s’est propagé à la colonne vertébrale, au bassin et aux côtes. Puisque son cancer avait des récepteurs d’œstrogènes et de progestérone positifs, Cindy a également subi une hystérectomie.

Le létrozole et l’anastrazole ont d’abord été administrés à Cindy, mais ils ont cessé de fonctionner en janvier. Ils ont été remplacés par le tamoxifène. Cindy suit aussi des traitements de radiothérapie pour soulager sa douleur.

Puisqu’elle ne désirait pas passer à nouveau sous le bistouri et qu’elle se sentait bien dans sa peau, Cindy a rejeté l’option de la reconstruction mammaire. « J’ai décidé de ne plus avoir de seins. Tout le monde s’est habitué à me voir ainsi et personne ne fait de commentaire », affirme-t-elle.

Âgée de 60 ans, Cindy considère que la facette de son cancer du sein métastatique la plus difficile à accepter demeure celle d’être confrontée au fait qu’elle ne vivra pas les vingt années de plus auxquelles elle croyait avoir droit.

L’aspect financier de la maladie constitue une autre difficulté. Elle ne possède pas d’assurance privée et elle ne peut pas travailler. Son mari et elle comptent sur ses prestations d’invalidité du Régime de pension du Canada et sur les revenus provenant de l’entreprise de son mari. Son prochain traitement, le fulvestrant, coûte 1200 $ par mois et n’est plus remboursé par la Saskatchewan. Puisqu’elle doit parcourir 225 km pour se rendre au Allan Blair Cancer Centre de Régina, Cindy doit également s’acquitter des frais de déplacement, d’hébergement et de repas que cela engendre. Elle se demande comment elle pourra tout payer. « Cela représente une somme considérable », confie-t-elle.

Le mari de Cindy l’appuie fortement. « Il n’aime pas parler de l’aspect psychologique de la maladie, mais il s’occupe de tout ce qui est concret comme les tâches ménagères », déclare Cindy.

Son équipe médicale s’avère être une autre source de soutien, en particulier sa travailleuse sociale au centre anticancéreux qui a remué ciel et terre pour répondre rapidement à toutes ses questions.

Cindy est également reconnaissante à l’égard d’une amie qui l’accueille lorsqu’elle se trouve à Régina et d’un couple qui lui apportait des repas peu après son diagnostic.

Les groupes de soutien en ligne ont une valeur inestimable à ses yeux. « Rien ne se compare au soutien apporté par des femmes qui ont vécu la même chose que toi », affirme-t-elle.

Cindy souhaite que les chercheurs puissent mener des essais cliniques au cours des prochaines années pour préciser davantage les usages et l’efficacité des différentes formes de marijuana médicinale. « Ce serait bien de pouvoir s’appuyer sur des études solides pour ne pas s’agiter dans le vide », soutient-elle. Cependant, puisqu’une plante ne peut pas être brevetée, elle ne semble pas très optimiste quant aux chances que ces recherches soient effectuées. Néanmoins, elle demeure satisfaite des résultats obtenus avec la marijuana.

« Je suis reconnaissante des changements apportés à la loi qui rendront la marijuana plus aisément accessible », déclare-t-elle. Elle attend avec impatience le jour où elle pourra faire pousser ses propres plants en toute légalité.

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  • 2018-03-13

    Nous avons beaucoup parlé dernièrement des effets secondaires tout comme des façons de gérer les nombreux symptômes liés au cancer du sein ou de s’y adapter. Nous n’avons cependant pas discuté du rôle que peut jouer le cannabis (ou la marijuana) dans le traitement des effets secondaires. Nous avons plutôt jugé bon de consacrer un article entier au cannabis. Vous pourrez ainsi mieux comprendre sa règlementation au Canada et de quelle manière il peut vous aider à soulager vos symptômes.


Les points de vue et les expériences exprimés à travers les histoires personnelles sur le blog Our Voices sont ceux des auteurs et de leurs expériences vécues. Ils ne reflètent pas nécessairement la position du Réseau canadien du cancer du sein. Les informations fournies n’ont pas été examinées médicalement et ne sont pas destinées à remplacer un avis médical professionnel. Demandez toujours conseil à votre équipe de soins lorsque vous envisagez vos plans et objectifs de traitement.