Nous avons beaucoup parlé dernièrement des effets secondaires tout comme des façons de gérer les nombreux symptômes liés au cancer du sein ou de s’y adapter. Nous n’avons cependant pas discuté du rôle que peut jouer le cannabis (ou la marijuana) dans le traitement des effets secondaires. Nous avons plutôt jugé bon de consacrer un article entier au cannabis. Vous pourrez ainsi mieux comprendre sa règlementation au Canada et de quelle manière il peut vous aider à soulager vos symptômes.
Le cannabis suscite beaucoup d’intérêt dans les médias depuis que le gouvernement canadien a entrepris les démarches pour légaliser la consommation récréative de cette substance plus tard cette année. Le cannabis séché à des fins médicales est toutefois permis depuis 1999 tandis que l’huile et les bourgeons de marijuana fraîche à des fins médicales le sont depuis 20151.
Le plant de cannabis regorge de composés chimiques appelés cannabinoïdes. Lorsqu’ils sont inhalés ou ingérés, ces derniers produisent divers d’effets2 en activant des récepteurs dans l’organisme. Deux cannabinoïdes actifs contenus dans le cannabis sont réputés atténuer les symptômes de la maladie et des traitements. Le delta-9-tétrahydrocannabinol (THC) constitue le principal ingrédient actif du cannabis. Il semble être responsable de l’état d’euphorie ressenti par les personnes après l’inhalation ou la consommation du cannabis. L’autre cannabinoïde reconnu pour ses vertus médicales est le cannabidiol (CBD). Le CBD ne provoque pas d’euphorie comme le THC. Les concentrations de THC et de CBD fluctuent selon les lignées de cannabis. Conséquemment, les effets diffèrent en fonction de la variété utilisée3.
Le THC peut aider à :
- soulager la douleur
- soulager la nausée
- accroître l’appétit
Le CBD quant à lui peut aider à réduire :
- l’inflammation
- l’anxiété et la paranoïa
- les convulsions
Bon nombre de ces symptômes se manifestent pendant le traitement du cancer. Même si des médicaments sur ordonnance sont offerts pour aider à les gérer, de nombreuses personnes demeurent inquiètes à l’idée de prendre autant de médicaments supplémentaires. Le recours au cannabis s’avère une option attrayante pour certains qui y voient la possibilité de soulager tous ces symptômes.
Les effets du cannabis varient selon le mode de consommation. Le cannabis séché peut être fumé ou vaporisé. Lorsqu’inhalé, il pénètre l’organisme par le système sanguin. Il agit rapidement et les effets se font ressentir sans tarder. Il faut cependant tenir compte des risques liés à l’inhalation de la fumée. L’ingestion d’huile de cannabis par voie orale constitue une autre façon de consommer ce produit. Le foie synthétise l’huile de cannabis, ce qui explique pourquoi les effets prennent plus de temps à être observés. Ils persistent toutefois davantage que lorsque le cannabis est inhalé.
Bien que se procurer du cannabis médical s’avère maintenant plus facile, il faut respecter certaines règles d’achat et de possession. Vous devez d’abord recevoir une ordonnance de votre médecin vous permettant de vous procurer et de posséder du cannabis médical. Une fois le document médical rempli, vous pouvez obtenir du cannabis de trois façons : en vous enregistrant pour acheter du cannabis par l’entremise d’un producteur autorisé, en vous inscrivant auprès de Santé Canada pour obtenir le droit de produire la quantité dont vous avez besoin ou en désignant une personne qui le produira pour vous. Le site Web de Santé Canada publie la liste de tous les producteurs autorisés au Canada de même que les lignes directrices s’adressant aux personnes qui décident de produire du cannabis en quantité limitée, c’est-à-dire vous ou votre personne désignée.
Puisque le cannabis est encore criminalisé au Canada, il importe que vous connaissiez la quantité que vous êtes autorisée à posséder d’une part et la façon de prouver que vous être admissible à la possession pour des fins médicales d’autre part. Selon le Règlement sur l’accès au cannabis à des fins médicales de Santé Canada, la quantité de marijuana qu’une personne admissible peut posséder ne doit pas dépasser la moindre des quantités suivantes : trente fois la quantité quotidienne prescrite ou 150 grammes.
Si vous optez pour l’inscription auprès d’un producteur autorisé, sachez que ce dernier accompagne chaque commande d’une étiquette comprenant des renseignements précis sur le client. Cette étiquette constitue votre preuve de possession légale de cannabis à des fins médicales lorsque vous la jumelez à une pièce d’identité avec photo. Si vous décidez de changer de producteur, vous ne pourrez pas faire transférer votre ordonnance. Vous devrez rencontrer à nouveau votre médecin pour obtenir une nouvelle ordonnance qui vous permettra de vous inscrire auprès d’un autre producteur. De nombreux producteurs autorisés acceptent maintenant les commandes en ligne et vous les livrent par la poste à votre domicile.
Si vous choisissez de produire vous-même votre cannabis, vous devrez vous inscrire auprès de Santé Canada. Une fois cette étape complétée, vous recevrez un certificat d’inscription de Santé Canada qui détaillera la quantité que vous pourrez produire et posséder. La quantité maximale permise ne diffère pas de ce qui est mentionné plus haut.
Recourir au cannabis médical peut aider à soulager les nombreux symptômes associés au cancer. Les préjugés envers ce choix ne semblent plus aussi négatifs. Vous découvrirez plus tard cette semaine le témoignage d’une patiente atteinte d’un cancer du sein qui a profité des avantages du cannabis. Restez à l’affût !
