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La voix des personnes atteintes d'un cancer du sein

Éducation

blogue À nous la parole

Mon opération du cancer du sein

Par Adriana Ermter

Dans notre rubrique mensuelle, la rédactrice en chef et auteure Adriana Ermter raconte son expérience du cancer du sein.

Lorsque j’avais 15 ans, je me suis retrouvée à l’hôpital pour une rupture d’un kyste de la taille d’un pamplemousse sur mon ovaire gauche. À l’époque, j’étais toute menue — 1 m 62 pour 44,5 kg. L’idée que quelque chose d’aussi gros avait grandi en moi et que je n’en avais eu aucune idée me paraissait démente. Après l’opération, j’ai passé une semaine en convalescence, recroquevillée dans un lit du service pédiatrique, incapable de tousser ou de rire sans grimacer de douleur. Deux ans plus tard, un autre kyste, moins gros, avait nécessité une seconde intervention chirurgicale.

Des années plus tard, au début de la trentaine, une perforation de l’appendice m’avait ramené sur la table d’opération, septique et en convalescence à l’hôpital pendant une semaine. Aussi, lorsqu’on m’a diagnostiqué un cancer du sein et que j’ai su que je devrais me faire opérer, j’ai eu une impression de déjà-vu.

Ma tumorectomie
J’ai subi une tumorectomie, également connue sous le nom de chirurgie conservatrice du sein ou de mastectomie partielle. Une anesthésie générale a été nécessaire pour m’endormir, tandis que le chirurgien a incisé mon aisselle droite et retiré la masse cancéreuse, ainsi que sa « queue », qui s’étendait jusqu’à mon sein droit. Le chirurgien a également retiré une bonne partie du tissu sain entourant la tumeur et sa queue.

La tumorectomie est un choix chirurgical courant pour de nombreuses femmes atteintes d’un cancer du sein et l’extraction de tissus sains en même temps que la tumeur est une bonne chose : cela permet de s’assurer qu’on a enlevé toutes les cellules cancéreuses. Lorsque les chirurgiens disent qu’ils ont de « bonnes marges », cela signifie qu’il n’y a aucune cellule cancéreuse dans les tissus environnants qu’ils ont enlevés et analysés.

Mes marges étaient bonnes, ce qui était super. Mais cela signifiait aussi que j’aurais un creux permanent de la taille d’une boule de glace dans mon aisselle droite et sur le côté de mon sein, car le tissu enlevé ne repousse pas.

On m’a également retiré plusieurs ganglions lymphatiques de la région de l’aisselle — une douzaine environ. On enlève et analyse les ganglions lymphatiques pour voir si le cancer s’est propagé au-delà de la tumeur. Lorsque c’est le cas, on dit que le cancer s’est métastasé. Il y a environ 20 à 40 ganglions lymphatiques dans l’aisselle. Ils contribuent à l’élimination des cellules nocives et à la lutte contre les infections, mais ils peuvent également aider les cellules cancéreuses qui se détachent d’une tumeur à se propager dans l’organisme. Heureusement, il n’y avait aucune cellule cancéreuse dans mes ganglions lymphatiques.

Le nombre de ganglions lymphatiques retirés n’est pas le même pour tout le monde; parfois, il s’agit seulement d’un ou deux ganglions sentinelles, en fonction de l’emplacement de la tumeur et de la situation. Les miens ont été retirés lors de la tumorectomie, mais ils peuvent aussi l’être dans d’autres types d’opérations que la tumorectomie.

Autres types d’opérations du cancer du sein
La tumorectomie diffère des opérations du cancer du sein, car elle laisse la plus grande partie du sein intacte. Les autres options chirurgicales comprennent la mastectomie totale (ou simple), qui consiste à enlever la totalité du sein; la mastectomie radicale modifiée, qui consiste à enlever le sein et certains ganglions lymphatiques; la mastectomie radicale, qui consiste également à enlever les muscles pectoraux; et la mastectomie avec conservation du mamelon, qui préserve le mamelon et l’aréole tout en enlevant le tissu sous-jacent.

Le type d’opération dépend du stade, de la taille et de la propagation du cancer, ainsi que des préférences personnelles et de l’avis du médecin. Quoi qu’il en soit, toutes les interventions chirurgicales et les soins postopératoires peuvent s’avérer intimidants.

Mon état physique et mental après l’opération
Après l’opération, j’ai eu besoin de temps pour me reposer et guérir. Comme ma tumorectomie avait eu lieu tôt le matin et qu’elle avait été considérée comme réussie, j’ai pu rentrer chez moi plus tard dans la soirée. Ma première nuit à la maison a été facile. J’étais sous l’effet des analgésiques et de l’anesthésie, donc après que ma sœur m’a mise au lit, je me suis endormie rapidement.

Les deuxième, troisième, quatrième et cinquième jours ont été moins évidents. Mon corps me faisait mal, mon côté droit me lançait et il m’était impossible de trouver une position confortable pour dormir ou m’asseoir. Le simple fait de monter les quelques marches qui séparent mon salon de ma chambre dans mon minuscule appartement m’épuisait. Je ne pouvais pas m’habiller seule — mettre des sous-vêtements ou remonter un pantalon de survêtement nécessitait deux personnes. Ma sœur avait fait le voyage de Calgary pour rester avec moi et m’aider, mais nous avions toutes les deux convenu qu’elle n’irait pas jusqu’à me laver les cheveux. J’ai attendu une semaine pour me doucher (je sais, j’avais l’air dégoûtant), quand j’ai pu soigneusement me laver les cheveux seule, assise dans la baignoire, l’eau de la douche coulant sur ma tête. Cela a été un processus lent et laborieux, mais j’avais besoin de me rafraîchir et de me préparer à retourner au travail.

Je n’ai pris qu’une semaine de congé, ce qui était une erreur. Je n’avais pas de couverture en cas d’invalidité et j’avais peur de ne pas pouvoir payer mon hypothèque et d’autres factures, alors ne pas travailler ne me semblait pas une option. Et puis, je craignais d’être traitée différemment au travail. Mais j’aurais dû prendre deux semaines de congé… voire plus. Mon corps était endolori et j’étais mentalement et physiquement épuisée. Je ne pouvais ni penser ni me concentrer, et chacun de mes mouvements me donnait l’impression de nager dans de la mélasse. Reprendre le travail si tôt a également retardé ma guérison. J’avais constamment des maux de tête et de l’anxiété; le sommeil était laborieux et le stress que j’ai ressenti pendant les deux semaines d’attente des résultats des analyses — qui déterminaient le stade et le grade de mon cancer ainsi que le plan de traitement — était atroce.

Si c’était à refaire, ce que je ne souhaite à personne, y compris à moi-même, je prendrais au moins deux semaines de congé juste pour survivre.

Bien se préparer en amont
Heureusement que je m’étais bien organisée avant l’opération. J’avais préparé et congelé des portions individuelles de soupes et de ragoûts pour ne pas avoir à cuisiner. J’avais quatre paires de pyjamas douillets et plusieurs survêtements (avec des chandails zippés pour éviter d’avoir à lever les bras en les enfilant et en les retirant) pour espacer les lessives. J’avais plusieurs oreillers pour caler mon bras et mon flanc pendant le sommeil, ainsi qu’un oreiller extra long et doux à maintenir contre ma poitrine.

Toutefois, la meilleure chose a été d’accepter de l’aide. Ma sœur ne m’a même pas demandé si j’avais besoin d’elle. Elle a réservé un vol et est arrivée la veille de mon opération, et est restée toute la semaine qui a suivi. Elle cuisinait, me faisait faire des siestes, marchait lentement avec moi dans le quartier, me tenait compagnie avec des films mielleux, nourrissait le chat, passait la serpillière et, à sa manière affectueuse et autoritaire, veillait à ce que je me repose. Elle s’est également arrangée pour que mes ami·es les plus proches prennent régulièrement de mes nouvelles après son retour à Calgary. J’ai pleuré quand elle est partie.

Bien que l’expérience de l’opération soit différente pour chacun·e, ces petits préparatifs ont rendu les premières semaines après l’opération tellement plus faciles à gérer.

S’informer pour affronter l’inconnu
Je n’avais pas peur de me faire opérer, mais je m’inquiétais des conséquences de cette opération pour moi. J’avais donc passé des heures sur Google et WebMD. Ce n’était probablement pas la meilleure chose à faire, puisqu’il est très facile de se faire happer dans une spirale infernale et que je l’ai été à maintes reprises.

Qu’aurais-je dû faire à la place? Lire les témoignages d’autres femmes sur des sites Web fiables comme celui-ci, Rethink Breast Cancer ou encore Look Good Feel Better. Les cliniques et hôpitaux spécialisés dans le cancer du sein proposent également des brochures gratuites qui, bien que vagues, fournissent des informations factuelles. Et, bien sûr, parler avec d’autres femmes atteintes ou ayant été atteintes d’un cancer du sein est inestimable — personne d’autre ne peut nous comprendre aussi bien. Ces femmes vous réconforteront, vous soutiendront et vous aideront à vous sentir moins seule. Ce sont des anges à forme humaine. Je le sais parce que j’en connais une. Ayant eu un cancer du sein un an avant moi, elle a partagé avec moi tout ce qu’elle savait et avait vécu. Elle est toujours l’une de mes confidentes les plus fiables. Si vous ne connaissez pas quelqu’un comme ça, que vous pouvez contacter en toute sécurité, envoyez-moi un message sur Instagram. Je réponds toujours. 

Adriana Ermter est une auteure et rédactrice primée. Vous pouvez lire ses écrits dans IN Magazine, Living Luxe, 29Secrets.com, RethinkBreastCancer.ca et AmongMen.com. Cette ancienne chroniqueuse beauté du magazine FASHION et rédactrice en chef des magazines Salon et Childview habite à Toronto avec ses deux chatons très gâtés, Murphy et Olive, qu’elle a recueillis. Vous pouvez la suivre sur Instagram (@AdrianaErmter).


Les points de vue et les expériences exprimés à travers les histoires personnelles sur le blog Our Voices sont ceux des auteurs et de leurs expériences vécues. Ils ne reflètent pas nécessairement la position du Réseau canadien du cancer du sein. Les informations fournies n’ont pas été examinées médicalement et ne sont pas destinées à remplacer un avis médical professionnel. Demandez toujours conseil à votre équipe de soins lorsque vous envisagez vos plans et objectifs de traitement.