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La voix des personnes atteintes d'un cancer du sein

Éducation

blogue À nous la parole

La liberté de vivre sans seins

Par Alison Thompson

Je m’appelle Alison Thompson et j’ai reçu un diagnostic de cancer du sein il y a cinq ans. Pour vous donner un peu de contexte, ma mère aussi a reçu un diagnostic de cancer du sein il y a une quinzaine d’années. Son cancer était agressif ; il s’est propagé à sa colonne vertébrale et à son cerveau. Elle est décédée environ trois ans après son diagnostic initial. Elle n’avait subi qu’une tumorectomie au moment de son diagnostic et je me rappelle avoir toujours pensé que si cela devait m’arriver, je me ferais enlever les deux seins. Je me disais que moins j’en avais, plus faible était le risque de récidive. Bien entendu, j’ai reçu un diagnostic de cancer du sein gauche en 2013. J’ai immédiatement signifié aux chirurgiens que je voulais que mes deux seins soient retirés et que je ne désirais pas de reconstruction. Ils n’ont pas du tout remis en question ma décision. Je suppose que j’ai été chanceuse à cet égard. J’ai ainsi subi une mastectomie bilatérale qui n’a duré en tout et pour tout qu’environ quatre heures.

J’ai subi une radiothérapie après l’intervention, mais pas de chimiothérapie : le cancer s’est avéré à peine présent dans un des trois ganglions lymphatiques prélevés. J’ai passé le test diagnostique Oncotype DX et mon résultat de 21 se situait à la limite inférieure de la fourchette intermédiaire. J’ai décidé de ne pas recourir à la chimiothérapie. Une des raisons pour lesquelles je n’ai pas opté pour la reconstruction était de ne pas vouloir passer à nouveau sous le bistouri. Mon mari m’a fortement appuyée dans tous mes choix ; personne n’exerçait de pression sur moi. J’avais aussi un garçon de onze ans, un emploi, une vie bien remplie. Je ne souhaitais pas perturber mon quotidien plus qu’il ne le fallait. Je désirais simplement reprendre une vie normale.

Pour être franche, je n’ai jamais regretté d’avoir refusé la reconstruction et de m’être fait enlever les deux seins.

J’adore ne pas devoir porter de soutien-gorge ! Je ne transpire plus sous les seins lorsque je m’entraîne et je mets des débardeurs pratiquement toute l’année. Je possède différentes prothèses que je pourrais utiliser si je le voulais, mais honnêtement, je ne le fais jamais. Maintenant, quand j’essaie de les porter, avoir des seins me semble très étrange. J’ai eu la chance de me faire tatouer il y a quelques années par l’organisation Pink’d. Une artiste fantastique de l’île de Vancouver du nom de Sam R a créé un magnifique tatouage à partir de mon idée originale. Je suis Irlandaise. Mon tatouage est composé de la phrase : « Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort, je suis plus forte » et le contour est le symbole celtique pour « mère et fille ». J’adore le fait que maintenant, quand je me regarde dans le miroir, je ne vois pas de cicatrices, mais plutôt l’œuvre d’art que je suis désormais.

Même si mon corps est loin d’être parfait, même si je pourrais certainement perdre du poids, faire plus d’exercice, etc., je suis très satisfaite de mes choix et je ne les regrette aucunement.


Les points de vue et les expériences exprimés à travers les histoires personnelles sur le blog Our Voices sont ceux des auteurs et de leurs expériences vécues. Ils ne reflètent pas nécessairement la position du Réseau canadien du cancer du sein. Les informations fournies n’ont pas été examinées médicalement et ne sont pas destinées à remplacer un avis médical professionnel. Demandez toujours conseil à votre équipe de soins lorsque vous envisagez vos plans et objectifs de traitement.