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La voix des personnes atteintes d'un cancer du sein

Éducation

blogue À nous la parole

Dix ans : d’un cancer précoce à un cancer avancé

Par Ashley Blair Doyle

Adapté d’un message publié sur le compte Instagram d’Ashley

Il y a cinq ans, j’écrivais que cela faisait cinq ans que l’on m’avait annoncé que j’avais un cancer du sein. Six mois après cette nouvelle, on m’a annoncé qu’il était au stade 4. Je faisais partie des 30 % de femmes atteintes d’un cancer du sein au stade précoce qui se transformait en cancer métastatique.

Cela fait maintenant DIX ANS depuis le diagnostic initial. J’avais 28 ans. Le cancer a dû commencer à se développer quand j’avais 27 ans. DIX ANS. Je suis contente d’être toujours en vie. Cela fait aussi pratiquement cinq ans que le cancer a envahi mes poumons, mes ganglions lymphatiques et, tout récemment, mon cerveau. DIX ANS que l’on m’a appris que j’avais un cancer au stade précoce et quatre ans et demi que je sais que je vis avec un cancer au stade 4. Connaître ça si jeune, ça n’a aucun sens. Il a fallu que je fasse des tests génétiques poussés pour comprendre POURQUOI.

Je suis née avec une délétion importante des exons 9 et 10 au niveau du gène PALB2 (partenaire et localisateur de BRCA2). À cause de cette variante génétique, que j’ai héritée de ma grand-mère slovaque, j’avais de très grandes chances de développer un cancer du sein. Et pourtant, je ne l’ai su qu’au printemps 2018. D’après mes recherches, lorsque l’on est porteur du gène PALB2 et que l’on est atteint d’un cancer de stade 4, il a de grandes chances que le cancer s’étende au cerveau. Cela fait donc quelques années que je vis avec des métastases de mon cancer du sein au cerveau... J’ai subi deux séances de radiothérapie au cerveau, une craniectomie et une lobectomie temporale. J’ai fait des convulsions, eu extrêmement mal et me suis cassé un os dans le bras pendant une convulsion – une première pour moi. Autant dire que ça ne va pas bien.

L’année 2021 a été très difficile pour mon mari, Mike, et moi. À cause de ce cancer qui s’est propagé au cerveau et tellement d’autres défis, ça a été l’année la plus difficile, la plus exigeante et la plus dévastatrice.

J’ai connu une lourde opération chirurgicale, de la souffrance, la perte d’un être cher, de l’anxiété, des douleurs physiques, des problèmes psychologiques, des problèmes de vision, de la peur et, pour couronner le tout, cette affreuse pandémie.

2021 a vraiment été horrible.

Ce cancer du sein m’a privée de beaucoup de choses dans la vie. J’aurais tellement aimé ne pas avoir hérité de cette condition génétique. J’aurais tellement aimé que mon corps ralentisse la progression des cellules cancéreuses et que ces cellules décident par elles-mêmes — même si elles ne le peuvent — d’arrêter de se développer. Mais ce cancer ne veut rien savoir! Il continue de muter comme s’il pense que c’est ce qu’il doit faire. Mais, moi, je veux continuer d’exister et j’aurais tant voulu que ces cellules cancéreuses disparaissent.

Aujourd’hui, on est le 3 janvier et je suis encore là. Je ferai tout mon possible pour rester en vie le plus longtemps possible.

J’espère que 2022 sera rempli de miracles.

Les points de vue et les expériences exprimés à travers les histoires personnelles sur le blog Our Voices sont ceux des auteurs et de leurs expériences vécues. Ils ne reflètent pas nécessairement la position du Réseau canadien du cancer du sein. Les informations fournies n’ont pas été examinées médicalement et ne sont pas destinées à remplacer un avis médical professionnel. Demandez toujours conseil à votre équipe de soins lorsque vous envisagez vos plans et objectifs de traitement.