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La voix des personnes atteintes d'un cancer du sein

Éducation

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Mieux vivre avec la neuropathie périphérique induite par la chimiothérapie

Qu’est-ce que la neuropathie périphérique induite par la chimiothérapie (NPIC) ?

Certaines chimiothérapies peuvent modifier ou abîmer les terminaisons nerveuses, plus fréquemment celles des nerfs sensoriels. Ces derniers sont chargés de transmettre au cerveau certaines sensations comme le toucher, la chaleur, le froid ou la douleur. Quand ces nerfs sont endommagés, il peut être ardu de percevoir adéquatement les informations sensorielles. S’ensuivent alors parfois des picotements, des impressions de brûlure ou de l’engourdissement dans les pieds ou les mains. Ces symptômes débutent habituellement dans les doigts ou les orteils et se dirigent graduellement vers le centre du corps. Il peut en résulter une douleur débilitante, une difficulté à ressentir le froid et la chaleur et une réduction de la fonction motrice.

Bien que la neuropathie demeure incurable, il existe des façons de soulager la douleur qu’elle occasionne. De nombreuses personnes souffrant de NPIC verront leurs symptômes se résorber trois à six mois après la fin de leur traitement. Pour d’autres, dont celles atteintes d’un cancer métastatique, la neuropathie pourrait ne jamais disparaître. Voici quelques conseils pour atténuer votre douleur.

Protection

Si vous souffrez de neuropathie dans les pieds, il importe de trouver des souliers et des chaussettes bien ajustés et confortables. Privilégiez les chaussures à semelle large offrant un bon soutien de la voûte plantaire et amplement d’espace autour des orteils. Songez à porter des bas pour diabétiques qui sont spécialement conçus pour la neuropathie dans les pieds. Leur ajustement est adéquat, le matériel qui les compose est doux et le nombre de coutures est réduit au minimum. Tous ces éléments contribuent à atténuer la douleur et les risques de blessures que peuvent causer des chaussettes mal-ajustées et inconfortables. Des chaussures et des bas ajustés peuvent réduire le mal ressenti.

Faites attention lorsque vous manipulez des objets possiblement très chauds ou très froids. Votre sensibilité moindre pourrait vous empêcher de remarquer que l’eau ou les articles de cuisines sont trop chauds pour être touchés, d’où le danger de brûlure. Le même avertissement vaut pour les températures très froides. Couvrez donc vos extrémités durant les mois d’hiver pour prévenir les engelures.

Dans la mesure du possible, éliminez les risques de blessure aux mains et aux pieds. Assurez-vous que l’éclairage s’avère adéquat dans votre maison et enlevez tout objet qui pourrait vous faire trébucher. Demeurez prudente lorsque vous utilisez des outils pointus et portez des gants quand vous jardinez ou lavez la vaisselle. Examinez régulièrement vos mains et vos pieds pour vérifier qu’ils ne présentent aucune coupure ou brûlure. Il arrive souvent que les blessures passent inaperçues à cause de l’engourdissement ou des picotements.

La médecine intégrative

Diverses approches intégratives vous sont offertes pour alléger la douleur provoquée par la neuropathie. Les massages peuvent probablement améliorer votre circulation, soulager la douleur, réduire l’anxiété ou la dépression et accroître votre flexibilité. Des données indiquent que des thérapies de relaxation comme la méditation, le yoga et le reiki peuvent exercer un effet positif sur l’atténuation de la douleur et de l’anxiété qui en découle.

L’acupuncture, un élément essentiel de la médecine chinoise traditionnelle, est de plus en plus acceptée par la médecine conventionnelle. De nombreuses études (voir ici et ici) démontrent son efficacité sur un large éventail de symptômes et d’effets secondaires, dont la neuropathie induite par la chimiothérapie. Non seulement l’acupuncture réduit la douleur neuropathique, mais elle améliore le fonctionnement des zones touchées.

La neurostimulation transcutanée fait appel à de petites impulsions électriques envoyées aux nerfs de la zone touchée. Des études ont prouvé son utilité pour traiter avec succès la douleur névralgique et pour améliorer les capacités.

Consultez préalablement votre médecin si vous désirez essayer une de ces approches intégratives pour soulager votre douleur.

Exercice

La neuropathie périphérique peut parfois causer des problèmes d’équilibre et de mobilité. La physiothérapie contribue à renforcer les muscles affaiblis et à améliorer la fonction motrice. Les physiothérapeutes peuvent vous fournir des exercices d’entraînement à l’équilibre pour favoriser la stabilité et vous suggérer des étirements sécuritaires pour augmenter l’amplitude des mouvements. De leur côté, les ergothérapeutes sont en mesure de vous expliquer comment prendre soin de vous-mêmes et de vous enseigner des techniques pour éviter de trébucher ou de tomber. Ils peuvent également vous accompagner dans l’amélioration de vos capacités sensorielles et motrices en plus de vous montrer des façons de recommencer à accomplir des tâches qui vous sont maintenant difficiles. Discutez avec votre médecin si vous souhaitez rencontrer un physiothérapeute ou un ergothérapeute qui se spécialise dans le traitement de la neuropathie périphérique induite par la chimiothérapie.

Suppléments alimentaires

De nombreux suppléments alimentaires offerts sont connus pour favoriser la réduction des effets secondaires de la neuropathie, pour prévenir une détérioration accrue des nerfs et pour jouer un rôle dans la réparation des dommages causés par la NPIC. Il est impératif que vous parliez avec votre médecin et votre pharmacien avant de consommer quoi que ce soit. Ces personnes sont les mieux placées pour savoir si ces suppléments peuvent nuire à votre traitement actuel. Voici une courte liste des suppléments desquels vous pourriez discuter avec votre équipe de soins.

L’acide alpha-lipoïque est couramment utilisé par les gens souffrant de neuropathie diabétique. Cet antioxydant combat les radicaux libres, ces molécules qui peuvent endommager les cellules. Il peut contribuer à soulager la douleur et les picotements. L’huile d’onagre, un supplément souvent consommé par les diabétiques, constitue une source d’acides gras essentiels qui jouent un rôle important dans la protection des membranes des neurones. Cette huile peut également atténuer la douleur et améliorer le fonctionnement du système nerveux. Une étude suggère que ces deux suppléments peuvent faciliter la prise en charge des symptômes de NPIC.

Les acides gras oméga-3, tels l’acide eicosapentaénoïque (AEP) et l’acide docosahexanoïque (ADH), constituent d’autres acides gras essentiels non fabriqués par le corps, mais bénéfiques pour la santé. Ils sont réputés être des éléments de base de la défense de la membrane cellulaire qui, en retour, protège les neurones et minimise les risques de mort cellulaire. Ils se retrouvent dans les poissons et les huiles de poisson, les noix, certains légumes et les graines de lin. Ils peuvent contribuer à empêcher la neuropathie d’endommager davantage vos cellules nerveuses durant la chimiothérapie.     

La L-glutamine offre plusieurs avantages aux patientes atteintes de cancer en prévenant et en réduisant, entre autres, des effets de la neuropathie. La L-glutamine est un acide aminé essentiel à la production de protéines. La façon dont elle prévient la neuropathie n’est pas parfaitement connue, mais on croit qu’elle pourrait assumer un « rôle neuroprotecteur probablement en raison de la régulation à la hausse du facteur de croissance du tissu nerveux ».

À faibles doses, la vitamine B6 est réputée favoriser l’atténuation des symptômes de neuropathie. Elle jouerait un rôle bénéfique auprès du système nerveux. Si vous souffrez d’une carence en B6, prendre un supplément pourrait réduire vos symptômes. L’institut Dana-Farber prévient toutefois que des doses plus élevées de B6 sont susceptibles d’encourager une neuropathie. Il s’avère donc important de discuter avec votre équipe de soins avant d’opter pour ce supplément qui n’apporte des bénéfices que si vous souffrez d’une carence.

De nombreuses vitamines et suppléments pourraient vous aider à soulager votre douleur neuropathique. Parlez à votre équipe de soins pour connaître ce qui pourrait vous être utile.

Médicaments

Il n’existe aucun médicament conçu spécifiquement pour lutter contre la neuropathie. Cependant, les effets de la neuropathie peuvent être amoindris par des médicaments en vente libre et des médicaments d’ordonnance. La clinique Mayo suggère de prendre des analgésiques anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pour soulager vos symptômes bénins. D’autres médicaments comme les anticonvulsivants et les antidépresseurs peuvent être prescrits pour minimiser la douleur névralgique.

Des médicaments topiques, comme la crème de capsaïcine, peuvent contribuer à réduire la douleur neuropathique. La capsaïcine se retrouve naturellement dans les piments forts et est souvent utilisée pour traiter la douleur causée par le zona puisqu’elle soulage les nerfs touchés près de la surface de la peau. D’autres crèmes topiques comme celle pour les pis de vaches pourraient amenuiser votre mal. De nombreuses personnes ont obtenu de bons résultats avec une crème conçue initialement pour les pis de vaches, mais qui s’avère efficace pour les humains également.

Modification du traitement

Peu de personnes désirent modifier leur traitement ou carrément le remplacer, même si les symptômes pourraient s’en trouver réduits. Si votre douleur est insupportable et que les solutions de rechange n’ont rien donné, discutez avec votre médecin d’autres options de traitement qui pourraient vous affecter dans une moindre mesure. Parfois, changer simplement la fréquence des traitements de chimiothérapie et la dose administrée peut apaiser les symptômes.

Prévention

Si vous venez tout juste d’entreprendre votre traitement ou si vous remarquez de légers symptômes de neuropathie, de nombreux suppléments et crèmes précédemment mentionnés pourraient prévenir des dommages ultérieurs à vos cellules nerveuses. La cryothérapie, c’est-à-dire l’utilisation du froid pour se protéger des lésions cellulaires, pourrait contribuer à la prévention de la neuropathie pendant la chimiothérapie. À l’instar du casque réfrigérant (pour empêcher la chute des cheveux durant la chimiothérapie), les gants et chaussettes glacées peuvent réduire le flux sanguin aux mains et aux pieds. Ce faisant, la toxicité causée par la chimiothérapie serait potentiellement diminuée.

Trouver des façons efficaces de prévenir la neuropathie ou d’en soulager les symptômes fonctionne souvent par essais et erreurs. Il existe cependant de nombreux moyens d’atténuer votre douleur. Discutez avec votre médecin de ce qui semble le plus approprié pour vous.


Les points de vue et les expériences exprimés à travers les histoires personnelles sur le blog Our Voices sont ceux des auteurs et de leurs expériences vécues. Ils ne reflètent pas nécessairement la position du Réseau canadien du cancer du sein. Les informations fournies n’ont pas été examinées médicalement et ne sont pas destinées à remplacer un avis médical professionnel. Demandez toujours conseil à votre équipe de soins lorsque vous envisagez vos plans et objectifs de traitement.