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La voix des personnes atteintes d'un cancer du sein

Éducation

blogue À nous la parole


Radiothérapie : 3 conseils pour se sentir en contrôle et mieux appréhender son traitement

Dans notre rubrique mensuelle, la rédactrice en chef et auteure Adriana Ermter raconte son expérience du cancer du sein.

Par Adriana Ermter

On ne peut jamais être totalement prêt(e) psychologiquement à subir une radiothérapie. Du moins, c’est ce que j’en retiens. À part les informations de base que nous donnent les médecins, c’est le flou total, l’inconnu. J’avais l’impression de ne rien contrôler du tout. J’avais bien sûr effectué des recherches sur Google et j’avais cherché à connaître ce à quoi je devais m’attendre, mais il me manquait quelque chose : je voulais désespérément savoir ce que cela faisait.

Je savais bien que je ne trouverais aucune information précisément adaptée à ma situation, puisque chaque cas est unique et que chaque traitement est adapté au cancer et à la situation de chacun(e). Mais voilà, après l’opération, après qu’on m’ait dit que j’avais un cancer de stade I et que ma tumeur ait été envoyée en Californie pour le test Oncotype DX afin de savoir s’il y avait des risques de propagation ou de récidive, et qu’on me dise quel était le meilleur traitement à adopter, mon tour était arrivé. Comme j’aurais voulu avoir un document qui me guide, étape par étape, afin que je puisse mieux appréhender cet inconnu, je partage avec vous, ici, ce que j’ai retenu de cette expérience afin que vous — ou toute autre personne que vous connaissez qui en aurait besoin — puissiez en savoir un peu plus sur ce qui vous attend.

  1. Laissez-vous aller à la panique!
    Après avoir appris que vous aviez un cancer du sein et vous êtes fait(e) opérer, vous avez absolument le droit de paniquer à l’approche de votre traitement, qu’il s’agisse d’une radiothérapie ou d’une chimiothérapie — ou des deux. Laissez-vous aller à la panique une fois, huit fois ou vingt fois, s’il le faut! Et la manière dont vous exprimez cette panique dépend entièrement de vous. Moi, j’avais choisi d’aller me réfugier dans un bar sordide et de boire des vodka-martinis à 11 h du matin, un jour de semaine, avec mon meilleur ami. Nous y sommes allés tout droit en sortant du rendez-vous où l’oncologue m’a donné les résultats de mon Oncotype DX. J’ai descendu trois verres, puis je suis rentrée à la maison à pied. Je ne me suis pas saoulée, je n’ai pas hurlé ni même pleuré. J’aurais pu faire une grosse crise et ç’aurait été absolument acceptable. L’important n’est pas ce que j’ai fait, mais que je me sois laissé aller à ce moment-là. Je me suis approprié ce moment de panique et, bizarrement, je me suis sentie plus en contrôle.
     
  2. Planifiez votre semaine.
    J’aime faire des listes et j’aime avoir une certaine routine dans ma semaine. Ça me permet de ne pas me disperser et de me concentrer sur ce que j’ai à faire, comme faire la lessive chaque samedi matin. Donc, après avoir demandé à ce que mes séances de radiothérapie se fassent très tôt le matin, j’ai fait un plan afin de m’assurer de pouvoir faire tout ce que j’avais à faire pendant la semaine. Chaque dimanche, je me faisais cuire cinq œufs durs pour être sûre d’avoir quelque chose à manger avant d’aller à l’hôpital chaque matin. J’avais enregistré l’adresse de l’hôpital dans mon compte Uber, sur mon téléphone, pour les jours où je n’aurais pas la force de marcher jusqu’à la station de métro. Comme je travaillais toujours, j’avais préparé cinq tenues de travail que j’avais accrochées à l’avant de ma garde-robe et que je portais en alternance. J’avais toujours du Tylenol ou de l’Advil sur le comptoir de la cuisine et dans ma sacoche pour contrer ces maux de tête fulgurants qui m’assaillaient inexorablement chaque jour. Mes placards étaient toujours remplis de paquets de Goldfish, car c’était la seule chose qui soulageait mes nausées. Et j’avais toujours un pantalon et un chandail en mou qui m’attendaient pliés sur mon lit pour que je puisse me changer à la minute où je rentrais à la maison. Ces petits riens m’ont rendu la vie bien plus facile.
     
  3. Identifiez vos vulnérabilités
    Relativement optimiste de nature, j’aime en général voir le bon côté des choses. Mais dès l’annonce de mon diagnostic, j’ai été envahie par des idées noires, ce qui, somme toute, est tout à fait normal. Comment peut-on ne pas avoir ce genre de pensée lorsque l’on reçoit un tel diagnostic? Il leur faut toutefois un exutoire. Si j’avais eu l’énergie, je les aurais consignées dans un journal. Mais ce n’était pas le cas, alors j’ai choisi d’en parler à un ami avec qui je me sentais totalement en confiance et qui, je le savais, serait capable de m’écouter. Parfois, nous faisions une balade en voiture et nous écoutions de la musique, ou il me tenait la main pendant des heures sans qu’aucun de nous ne parle. Certaines fois, je laissais exploser ma colère. Et d’autres fois, nous avions de sérieuses discussions — que l’on continue toujours d’avoir, comme la fois où je lui ai dit que j’aimerais qu’il soit à mes côtés si le cancer devait revenir et que je doive en mourir. Ce n’est certainement pas morbide et nous ne nous attardions pas sur le côté négatif, mais pouvoir parler de cela avec quelqu’un d’autre est profondément essentiel à notre bien-être.

Adriana Ermter est une auteure et rédactrice primée. Vous pouvez lire ses écrits dans Living LuxeFigure Skater Fitness et IN Magazine, ainsi qu’en ligne sur les sites 29Secrets.com, RethinkBreastCancer.ca, Popsugar.com et AmongMen.com. L’ancienne chroniqueuse beauté du magazine FASHION et rédactrice en chef de Salon et Childview habite à Toronto avec ses deux chatons, Murphy et Olive. Vous pouvez la suivre sur Instagram (@AdrianaErmter).

Photo par Startup Stock Photos sur Pexels