L’accès aux soins peut varier en fonction des gens et de l’endroit où l’on vit, mais également en fonction de l’orientation sexuelle. En effet, les membres des communautés LGBTQ+ se heurtent souvent à des réticences dans le monde médical, ce qui peut avoir un impact considérable sur leur état de santé. Compte tenu de cela, il est légitime de se demander si le fait d’être lesbienne ou bisexuelle influe sur le risque de développer un cancer du sein.
Statistiques et données
À la question de savoir si les femmes lesbiennes et bisexuelles encourent plus de risque de développer un cancer du sein, les résultats des études réalisées à ce sujet sont mitigés. Bien qu’il n’y ait aucune différence biologique ou génétique entre une femme hétérosexuelle et une femme lesbienne, certaines études montrent que les femmes qui ont des relations sexuelles avec d’autres femmes présentent un risque légèrement plus élevé de cancer du sein en raison du nombre plus élevé de pratiques néfastes pour leur santé et de la discrimination dont elles font souvent l’objet. Ces pratiques néfastes pour la santé comprennent le tabagisme, la consommation d’alcool et l’obésité, lesquels constituent des facteurs avérés du cancer du sein. Toutefois, ces statistiques variant grandement selon les individus, on considère ces données comme trop faibles pour pouvoir établir un lien entre ces facteurs de risques et le risque de cancer du sein chez les femmes ayant des relations sexuelles avec d’autres femmes.
La plus grande source de préoccupation chez les femmes lesbiennes et bisexuelles réside dans le faible taux de dépistage (examens mammaires et mammographies) chez cette population. Dans une analyse publiée dans la revue Le médecin de famille canadien, il est apparu que les femmes ayant des relations sexuelles avec d’autres femmes font moins d’examens de dépistage que les autres femmes en raison de leurs mauvaises expériences et des discriminations dont elles font l’objet de la part du corps médical, ce qui les rendrait réticentes à chercher de l’aide médicale.
La crainte de l’homophobie serait donc la raison la plus importante qui expliquerait pourquoi les femmes ayant des relations sexuelles avec d’autres femmes chercheraient moins souvent de l’aide médicale et subiraient moins d’examens de dépistage. Par ailleurs, il semblerait qu’en raison d’un certain nombre d’idées reçues, certains médecins aviseraient leurs patientes lesbiennes et bisexuelles qu’elles n’ont pas besoin de faire de dépistage, comme les examens mammaires.
Malheureusement, le risque de cancer du sein au sein des populations lesbiennes et bisexuelles n’est pas bien connu compte tenu des disparités qui existe dans les données à ce sujet. Selon une étude publiée dans le rapport Coming Out About Lesbians and Cancer, édité par Santé arc-en-ciel Ontario, les femmes lesbiennes aspirent à :
- Plus d’intérêt à l’égard du cancer dans la communauté lesbienne
- Une meilleure éducation quant au dépistage, à la prévention et aux risques liés au cancer dans la communauté lesbienne
- Des services et des ressources sur le cancer réservés aux femmes lesbiennes
- Des espaces plus accueillants en oncologie
Ressources et défense des droits et intérêts des patientes
Santé arc-en-ciel Ontario, un programme axé sur les membres des communautés LGBTQ+ créé par le Sherbourne Health Centre, suggère l’adoption des principes suivants pour le dépistage du cancer chez les femmes lesbiennes et bisexuelles :
- Chaque individu doit pouvoir accéder à des services de dépistage du cancer en fonction des organes qu’il possède (prostate, testicules, utérus, seins, colon, etc.) et non en fonction de son orientation ou de ses pratiques sexuelles.
- Toute personne ayant du tissu mammaire encoure un risque de cancer du sein, y compris les hommes, et doit faire l’objet d’une procédure de dépistage conformément aux normes et directives élaborées en la matière.