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La voix des personnes atteintes d'un cancer du sein

Éducation

blogue À nous la parole

Trois choses à prendre en compte si vous envisagez d’arrêter le tamoxifène

Dans notre rubrique mensuelle, la rédactrice en chef et auteure Adriana Ermter raconte son expérience du cancer du sein.

Par Adriana Ermter

Si vous avez un cancer du sein, vous avez sûrement déjà entendu parler du tamoxifène. Je me rappelle la première fois où mon oncologue m’a parlé de ce médicament qui relève de l’hormonothérapie. C’était pendant l’un de mes contrôles hebdomadaires, lors de mes séances quotidiennes de radiothérapie. Il m’a expliqué qu’à cause du fait que les cellules cancéreuses trouvées dans mon sein droit présentaient 95 % de récepteurs pour l’œstrogène et la progestérone, les hormones produites naturellement dans mon corps pouvaient se fixer aux cellules cancéreuses et les aider à se développer. Bien entendu, j’ai accepté de prendre ce médicament sans aucune hésitation.

Le tamoxifène aurait la capacité d’empêcher la production de ces hormones, ce qui réduirait le risque de récidive du cancer et augmenterait les chances de survie. Seul bémol, dès la fin de la radiothérapie, je devais en prendre 10 mg chaque jour pendant 5 ans.

En théorie, cette posologie semble extrêmement raisonnable. Comparé à la chimiothérapie, lourde et douloureuse, et à la radiothérapie, mentalement et physiquement épuisante, avaler un comprimé une fois par jour est un jeu d’enfant! Oui, enfin, si on oublie la vingtaine d’effets secondaires bien réels comme les douleurs articulaires, les maux de tête, la prise de poids, les nausées et les douleurs vaginales. Sans oublier les risques médicaux liés à la ménopause — sueurs nocturnes, bouffées de chaleur, libido inexistante — et les risques de caillots sanguins, d’attaque cardiaque et de cancer utérin. Alors, bien que la Société canadienne du cancer indique que le tamixofène soit le médicament anti-œstrogénique le plus souvent prescrit, une étude française publiée dans la revue Annals of Oncology montre également que 42 % des patientes arrêtent de le prendre dans les deux premières années de traitement.

Les effets du tamixofène peuvent être intenses et extrêmement handicapants. Leurs répercussions sur notre corps et sur notre vie de tous les jours sont bien réelles et peuvent durer pendant tout le traitement. Tout comme le cancer se manifeste différemment chez chacune d’entre nous, notre expérience avec le tamixofène est différente et c’est pourquoi certaines envisagent d’abandonner ce médicament avant la fin de leur traitement. Si c’est votre cas, je vous propose ci-dessous trois choses à prendre en compte :

  1. Soyez à l’écoute de votre corps.
    Vous êtes la mieux à même de prendre soin de votre corps. Vous avez tout à fait le droit de remettre en question les effets du tamixofène sur votre corps. Vous seule savez ce qui convient le mieux à votre santé mentale et physique. Écoutez votre instinct et trouvez la solution appropriée. Ce n’est pas toujours facile, mais ça en vaut vraiment la peine. Si, quand j’avais ressenti une grosseur sous mon aisselle, je n’avais pas insisté pour faire une mammographie et une échographie, alors qu’on me disait que ce n’était rien, et si ensuite, je n’avais pas appelé le service d’oncologie toutes les semaines pendant les six mois qui ont suivi pour qu’on examine de nouveau cette grosseur, on n’aurait probablement pas détecté mon cancer au premier stade. Il faut toujours agir en fonction de ce que l’on croit être bon.
     
  2. Communiquez avec votre équipe soignante.
    Si, comme c’est le cas pour moi, toute une batterie de médecins s’occupe de vous — oncologue, chirurgien, radiologue, profitez de leur expertise et prenez rendez-vous avec eux pour leur dire ce que vous pensez du tamoxifène. Dites-leur tout! Je sais que ça peut parfois être embarrassant de parler de ses constantes envies d’uriner, du fait qu’on soit dans le brouillard 24/24 h ou de la sécheresse vaginale, mais c’est important. Leur parler de ce que vous vivez leur permettra de mieux comprendre votre situation et d’éventuellement vous proposer d’autres solutions, comme de réduire votre posologie, de prendre un autre traitement d’hormonothérapie, ou encore de faire une pause dans votre traitement afin de vous permettre, vous et votre corps, de faire une pause. Mais vous devez pour cela vous exprimer, car ils ne peuvent pas vous aider s’ils ne savent pas qu’il y a un problème. Défendre ses propres intérêts est une bonne chose, ce n’est pas se plaindre.
     
  3. Posez-vous quelques questions.
    Quand j’avais de la misère avec mon traitement, j’écrivais sur un carnet les aspects positifs et négatifs du tamoxifène. Ça me rappelait quand j’étais au lycée et que mes amis et moi faisions ce genre de liste pour savoir ce que nous voulions faire comme études et dans quelles universités nous voulions aller. Et si ça paraît simple, c’est parce que ça l’est! Quand je me sens dépassée, faire une liste me permet d’y voir plus clair.

Vous pouvez également répondre à un certain nombre de questions qui vous aideront à préciser votre ressenti par rapport au tamixofène et à déterminer si ce traitement fait partie de vos priorités. Vous pouvez même classer ces questions en fonction de leur importance : 1 pour les questions peu importantes, 2 pour les questions moyennement importantes et 3 pour les questions très importantes. Cela vous permettra de connaître votre cheminement. Prenez donc quelques minutes pour trouver plusieurs questions à propos du tamixofène qui vous permettront de déterminer si vous jugez qu’il est dans votre intérêt de prendre ce traitement préventif. Vous pouvez également faire part de vos réponses à ces questions à votre équipe soignante et lui demander son avis. Voici quelques exemples de questions auxquelles vous pourriez répondre :

  • Est-ce important d’empêcher le cancer de revenir?
  • Comment me sens-je à l’idée de devoir prendre du tamixofène chaque jour pendant 5 ans, 10 ans ou plus?
  • Est-ce important de savoir que je fais quelque chose pour réduire les risques de récidive du cancer?
  • Est-ce important de retrouver mon moi d’avant le cancer?
  • Est-ce important de ne plus ressentir les effets secondaires et de ne pas être exposée aux autres risques liés à ce médicament?

En fin de compte, n’oubliez pas que vous seule savez ce qui est bien pour vous et votre santé. Il n’y a pas de mauvais choix. Prenez le temps d’examiner toutes vos options et de recueillir le plus d’informations possible. C’est cela qui vous aidera à prendre une décision, à savoir si vous voulez continuer ou arrêter le tamixofène.

Adriana Ermter est une auteure et rédactrice primée. Vous pouvez lire ses écrits dans Figure Skater Fitness et IN Magazine, ainsi qu’en ligne sur les sites 29Secrets.com, RethinkBreastCancer.ca, Popsugar.com et AmongMen.com. L’ancienne chroniqueuse beauté du magazine FASHION et rédactrice en chef de Salon et Childview habite à Toronto avec ses deux chatons, Murphy et Olive. Vous pouvez la suivre sur Instagram (@AdrianaErmter).

Photo par Paico Oficial sur Unsplash


Les points de vue et les expériences exprimés à travers les histoires personnelles sur le blog Our Voices sont ceux des auteurs et de leurs expériences vécues. Ils ne reflètent pas nécessairement la position du Réseau canadien du cancer du sein. Les informations fournies n’ont pas été examinées médicalement et ne sont pas destinées à remplacer un avis médical professionnel. Demandez toujours conseil à votre équipe de soins lorsque vous envisagez vos plans et objectifs de traitement.