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La voix des personnes atteintes d'un cancer du sein

Éducation

blogue À nous la parole

Les cinq outils de dépistage du cancer du sein

Par Adriana Ermter

Dans notre rubrique mensuelle, la rédactrice en chef et auteure Adriana Ermter raconte son expérience du cancer du sein.

Levez la main si vous n’avez jamais pensé à faire une mammographie jusqu’à ce que votre médecin ou vous trouviez une grosseur dans l’un de vos seins ou sous l’une de vos aisselles? Je suis moi-même en train de lever ma main gauche pendant que je tape ceci. C’est fou, n’est-ce pas, que l’on ne pense pas à s’assurer que tout aille bien jusqu’à ce que quelque chose survienne ou jusqu’à ce que l’on apprenne qu’une personne que l’on connaît a un cancer du sein.

Je n’aurais jamais imaginé être l’une des « une femme sur huit » qui, selon la Société canadienne du cancer, développent un cancer du sein au cours de sa vie. Et pourtant, me voici, la première personne à avoir eu un cancer du sein dans ma famille. Mon manque d’intérêt et d’action en matière de dépistage du cancer du sein (et peut-être le vôtre aussi) ne peut pas entièrement être imputé au fait d’avoir fait l’autruche. Le système de dépistage actuel au Canada perpétue l’idée qu’il s’agit d’une maladie qui touche les femmes d’un certain âge et qu’elle est liée à des antécédents familiaux. Presque tous les professionnels de la santé vous demanderont si vous avez des antécédents de cancer du sein dans votre famille immédiate. Si ce n’est pas le cas, que vous avez moins de 62 ans — âge moyen au moment d’un diagnostic de cancer du sein selon l’American Cancer Society — et que vous n’être pas porteuse des gènes BRCA1 ou BRCA2, vous aurez beaucoup de mal à faire une mammographie. C’est ce qui s’est passé pour moi.

J’ai rapidement appris qu’on ne prend pas rendez-vous pour faire une mammographie, qui est un examen de base pour vérifier l’état de ses seins, comme on prendrait rendez-vous pour faire un bilan de santé annuel ou un nettoyage de dents chez le dentiste. Cela devrait être pareil, mais ça ne l’est pas. Bien que l’accès à la mammographie s’améliore, la plupart des provinces ne vous laisseront pas facilement faire de mammographies annuelles avant l’âge de 50 ans. La seule façon de pouvoir en faire est d’insister pour y avoir droit. Se battre pour ce que l’on veut et ce dont on a besoin, et maintenir sa position, c’est là l’un des meilleurs moyens de s’assurer de pouvoir régulièrement avoir accès aux outils de dépistage du cancer du sein. Pour que vous soyez mieux préparée et sachiez quoi demander et à quel moment, voici les cinq outils de dépistage du cancer du sein actuellement disponibles.

1.     Autopalpation des seins

Il s’agit d’une méthode simple à utiliser chez vous, chaque mois, pour vérifier si vos seins ne présentent pas de grosseurs, de changements ou d’anomalies qui pourraient indiquer un cancer du sein.

Procédure : Cet examen consiste à inspecter visuellement ses seins et ses aisselles, et à les palper en utilisant différents mouvements et pressions avec ses mains. J’ai déjà décrit cette procédure de façon détaillée, mais pour résumer vous devez regarder vos seins nus dans un miroir pour vous assurer que leur apparence n’a pas changé. Ensuite, vous devez les palper afin de détecter toute grosseur, partie enflée ou sensibilité. L’examen fonctionne mieux lorsqu’on le fait trois ou quatre jours après ses menstruations.

Accès : À tout moment, car c’est vous qui la faites. Je recommande de la faire le premier de chaque mois pour que ce soit facile à retenir.

2.     Mammographie

La mammographie est une image aux rayons X du tissu mammaire que l’on utilise pour détecter et diagnostiquer un cancer du sein, et ce, souvent avant l’apparition des symptômes. La mammographie est utile pour sa capacité à détecter les petites tumeurs, ce qui augmente les chances de réussite des traitements. C’est un excellent outil de dépistage précoce.

Procédure : En comprimant le sein pour étaler le tissu mammaire, le mammographe capture des images détaillées qui peuvent révéler des croissances cellulaires anormales ou des changements inhabituels dans le tissu mammaire. Il s’agit d’un examen inconfortable, car le sein est écrasé et contorsionné entre des plaques métalliques. Chaque radiographie ne prend que quelques secondes.

Accès : Vous pouvez faire une mammographie annuelle après l’âge de 50 ans et généralement avec la recommandation de votre médecin. Or, les mammographies régulières étant des outils cruciaux pour le dépistage du cancer du sein, je pense qu’elles devraient être accessibles à toutes les femmes âgées de 40 ans et plus. Mais ce n’est pas le cas. Chaque province suit un ensemble de règles différentes dont vous pouvez prendre connaissance à MyBreastScreening.ca. Le dépistage précoce du cancer du sein pouvant sauver des vies, ce n’est ni juste ni équitable.

3.     Échographie

Il s’agit d’une technique d’imagerie non invasive qui utilise des ondes sonores à haute fréquence pour créer des images détaillées du sein, permettant ainsi de détecter des anomalies, telles que des masses ou des kystes.

Procédure : On utilise un petit transducteur, que l’on déplace sur le sein et qui envoie des ondes sonores qui rebondissent sur le tissu mammaire et produit des images en temps réel.

Accès : Il n’y a pas de restriction d’âge pour les échographies. Si vous avez des seins denses ou si vous avez senti une masse sous une aisselle, vous aurez besoin de faire une échographie en plus d’une mammographie. Pourquoi? Parce que la mammographie peut ne pas montrer certaines anomalies, comme les lésions cancéreuses, dans les seins denses. La densité tissulaire peut masquer un cancer sur les radiographies, faisant de l’échographie une meilleure option pour une détection plus claire et plus précise. C’est également un moyen de pousser l’examen plus loin et sans exposition aux radiations lorsqu’il existe un doute après une mammographie ou un examen physique des seins. J’ai des seins denses. Selon Dense Breasts Canada, 56 % des femmes dans la quarantaine ont des seins denses.

4.     Imagerie par résonance magnétique (IRM)

Il s’agit d’un outil diagnostique puissant qui utilise de forts champs magnétiques et des ondes radio pour générer des images détaillées du tissu mammaire.

Procédure : Contrairement aux mammographies, les IRM ne nécessitent pas de radiation. Elles fournissent plutôt des images transversales très détaillées, ce qui facilite la détection des anomalies. Les IRM des seins sont recommandées pour les femmes qui ont des seins denses, car la densité tissulaire peut masquer des tumeurs potentielles sur les mammographies. La procédure est indolore. On vous demandera d’enlever votre chandail et votre brassière, et de vous allonger face contre terre sur une table en métal située dans une structure en forme de dôme. On vous donnera des écouteurs afin que vous puissiez masquer les bruits de claquement et de martèlement que fait la machine. C’est une procédure lente qui demande de rester totalement immobile. Je recommande de fermer les yeux, de se concentrer sur sa respiration et de demander une couverture pour recouvrir la moitié inférieure de son corps, car j’avais toujours froid.

Accès : Les femmes qui présentent un risque élevé de cancer du sein en raison d’antécédents familiaux ou de facteurs génétiques subissent souvent des IRM en plus des mammographies régulières. Mais, et c’est important, la plupart des femmes ne se voient prescrire une IRM qu’après une mammographie et/ou une échographie, lorsque les médecins ont besoin d’une image plus claire pour pouvoir détecter des tumeurs cachées ou de petite taille qui auraient pu être manquées avec d’autres méthodes de dépistage.

5.     Syantra DX™ Breast Cancer

Il s’agit d’un test sanguin non invasif conçu pour détecter le cancer du sein.

Procédure : Le test permet de rechercher des biomarqueurs spécifiques associés au cancer du sein, offrant une alternative et/ou un complément aux méthodes de dépistage traditionnelles. Il convient aux femmes âgées de 25 à 75 ans, et peut être particulièrement bénéfique pour les femmes qui ont des seins denses ou celles qui souhaitent un suivi de contrôle plus fréquent.

Accès : C’est un outil de dépistage relativement nouveau qui n’est disponible aux Canadiens que depuis novembre 2021. Parlez-en à votre médecin. Il pourra vous orienter vers une clinique ou un laboratoire autorisés à faire ce test. Le test Syantra DX™ Breast Cancer n’est pas couvert par le système de santé publique canadien et coûte environ 499 $, que vous devrez payer de votre poche. Cependant, il constitue une option pratique pour le dépistage précoce du cancer du sein et peut vous apporter une certaine tranquillité d’esprit, sachant que vous pouvez y accéder à tout moment.

Adriana Ermter est une auteure et rédactrice primée. Vous pouvez lire ses écrits dans Living Luxe, Figure Skater Fitness et IN Magazine, ainsi qu’en ligne sur les sites 29Secrets.com, RethinkBreastCancer.ca, Popsugar.com et AmongMen.com. L’ancienne chroniqueuse beauté du magazine FASHION et rédactrice en chef de Salon et Childview habite à Toronto avec ses deux chatons, Murphy et Olive. Vous pouvez la suivre sur Instagram (@AdrianaErmter).


Les points de vue et les expériences exprimés à travers les histoires personnelles sur le blog Our Voices sont ceux des auteurs et de leurs expériences vécues. Ils ne reflètent pas nécessairement la position du Réseau canadien du cancer du sein. Les informations fournies n’ont pas été examinées médicalement et ne sont pas destinées à remplacer un avis médical professionnel. Demandez toujours conseil à votre équipe de soins lorsque vous envisagez vos plans et objectifs de traitement.