Adriana Capozzi de Bradford en Ontario reçut un diagnostic de cancer du sein de stade III surexprimant HER2 en octobre 2014. Elle subit alors une mastectomie bilatérale, 25 séances de radiothérapie, quatre mois de chimiothérapie en plus de prendre de l’Herceptin pendant un an.
Une complication liée à la pose d’une chambre sous-cutanée à la poitrine pour faciliter les injections intraveineuses s’avéra pour Adriana un des aspects les plus difficiles du diagnostic de cancer du sein. Cette intervention mena malheureusement à la formation d’un caillot sanguin dans son cœur. Le caillot devait être enlevé, mais Adriana fut renvoyée chez elle après qu’on lui eut dit que rien ne pouvait être fait. Tout ce qu’elle pouvait souhaiter, c’était que les anticoagulants fonctionnent. « Pendant les quatre mois qui suivirent, j’étais terrifiée à l’idée de ne pas me réveiller. Chaque jour, je devais m’administrer un anticoagulant par injection. C’était horrible et terrifiant. J’eus la chance de voir mon caillot disparaître sans déplacer ou bloquer quoi que ce soit. »
En novembre 2015, des métastases au cerveau furent découvertes. Adriana subit d’abord un traitement de radiochirurgie stéréotaxique avant d’être opérée au cerveau de façon conventionnelle en octobre 2016 pour enlever une tumeur cervicale. Le tout fut suivi de cinq jours de radiothérapie à dose élevée de rayonnement.
Elle ne reçoit maintenant plus de traitement. Elle ne fait l’objet que d’un suivi régulier. « Ma qualité de vie est ma priorité », affirme-t-elle.
Pour elle, l’accès à de nouveaux médicaments est extrêmement important. « Avoir un cancer du sein métastatique signifie que tout peut changer d’une journée à l’autre. Mon cancer s’est propagé au cerveau. Malheureusement, il n’existe que peu de médicaments en mesure de traverser la barrière hématoencéphalique. J’ai besoin de plus d’options. Le cancer est futé. Parfois, les médicaments ne fonctionnent pas. Des fois, ils donnent des résultats pendant un court moment et d’autres fois, ils demeurent efficaces durant une longue période. Mais lorsque j’aurai essayé les médicaments offerts en ce moment, je n’aurai plus de choix. J’ai besoin d’avoir plus d’options ! »
Adriana est également préoccupée par l’effet de son cancer sur ses enfants de 4, 5 et 8 ans. « Ils ont dû vieillir un peu plus rapidement que la plupart des enfants », déclare-t-elle. « Ils me voient sur le divan, dans des lits d’hôpitaux. Ils me voient subir des interventions chirurgicales. Ils me voient être tellement malade. Mes enfants pensent constamment à mon cancer. »
Un jour, alors que toute la famille se rendait en voiture au chalet, l’aîné souhaita connaître le nom de la rue sur laquelle ils étaient. Adriana demanda : « Pourquoi veux-tu savoir ça ? » « Au cas où tu meures » fut la réponse.
Au sujet de son diagnostic reçu à l’âge de 35 ans, elle affirme : « J’avais l’impression d’être trop jeune. Ce n’était pas juste, ni pour moi ni pour mes enfants. On leur enlève ça — avoir une mère. »
Elle se dit contente d’avoir trouvé un livre qui l’aidait à expliquer sa maladie à ses enfants. Elle leur assura que des docteurs s’occupent toujours d’elle et qu’ils disposent d’un plan pour prendre soin d’elle. Parallèlement, elle leur suggérait de « savourer chaque jour », de profiter des bonnes choses qu’ils ont en ce moment et de ne pas penser au lendemain.
Adriana affirme que son mari l’accompagne à tous les rendez-vous et qu’il la soutient. « Il fait de son mieux. Il éprouve beaucoup de difficulté à accepter mon cancer du sein métastatique », mentionne-t-elle.
Avec le recul, elle déclare : « J’aurais aimé posséder plus de connaissances sur le cancer. Je ne comprenais pas la récidive. Dans les cas de cancer du sein surexprimant HER2, les risques d’être atteinte au cerveau sont accrus. J’aurais souhaité en savoir davantage sur mon cancer. »
Adriana désire également que le public soit plus sensibilisé au cancer du sein métastatique. « Les gens me rencontrent et disent : “Tu n’as pas l’air malade” », affirme-t-elle.
C’est pour ces raisons qu’Adriana livre son témoignage par l’entremise du Réseau canadien du cancer du sein et ailleurs.