L’annonce d’un diagnostic de maladie terminale ou qui limite l’espérance de vie s’accompagne de nombreuses décisions difficiles que personne ne souhaite devoir prendre. La plus ardue demeure le choix d’arrêter le traitement. Accepter cette réalité et ses répercussions sur les membres de la famille n’est pas une mince tâche. Certains peuvent envisager de recourir à l’aide médicale à mourir. Aujourd’hui, nous abordons cette loi relativement récente et son fonctionnement au Canada.
Qu’est-ce que l’aide médicale à mourir ?
En 2016, une loi qui légalisait l’aide médicale à mourir a été adoptée au Canada. Le projet de loi énonçait la définition de l’aide médicale à mourir, la procédure à suivre et les critères d’admissibilité. L’aide médicale à mourir est considérée comme un acte médical au cours duquel des médicaments sont administrés à un patient admissible qui choisit entre deux options : un médecin ou un infirmier praticien administre les médicaments ou bien les prescrit au patient. Dans ce dernier cas, le patient prend lui-même les médicaments par voie orale.
Qui est admissible à l’aide médicale à mourir ?
Pour recevoir l’aide médicale à mourir, un patient doit1 :
- Être âgé de 18 ans ou plus
- Être capable de prendre des décisions en matière de soins de santé
- Être atteint d’une maladie grave et irrémédiable, c’est-à-dire :
- Souffrir d’une maladie, d’une affection ou d’un handicap grave et incurable ;
- Être dans un état avancé de déclin irréversible de ses capacités ;
- Éprouver des souffrances physiques ou psychologiques persistantes, causées par la maladie ou l’état de déclin, qui lui sont intolérables et
- Dont la mort naturelle est raisonnablement prévisible ;
- Faire une demande volontaire ;
- Fournir un consentement éclairé à l’aide médicale à mourir après avoir été informé des moyens mis à sa disposition pour soulager ses souffrances, y compris les soins palliatifs.
En plus des critères énoncés ci-dessus, une personne doit présenter à un médecin une demande écrite signée par deux témoins indépendants. Une fois la demande approuvée par le médecin, un deuxième médecin doit examiner et approuver la demande et veiller à ce que le patient réponde aux critères d’admissibilité. Il doit s’écouler au moins dix jours entre la présentation de la demande et l’administration des médicaments2. À tout moment pendant ses démarches, la personne a le droit de changer d’idée. Finalement, le patient doit confirmer son consentement immédiatement avant la prise des médicaments3.
L’aide médicale à mourir dans la vie réelle
L’année dernière, une patiente atteinte d’un cancer du sein métastatique a fait les manchettes en attirant l’attention sur l’aide médicale à mourir et l’application de la loi. Au Canada, une personne qui choisit l’aide médicale à mourir ne peut pas faire une demande anticipée. Comme mentionné plus haut, un patient doit donner son consentement juste avant de recevoir les médicaments. Cela signifie qu’une personne doit encore être capable mentalement de communiquer ses souhaits jusqu’au moment de son décès. Audrey Parker a mis en lumière la façon dont cette exigence précise de la loi signifie qu’elle ne pourra pas vivre aussi longtemps qu’elle l’aurait désiré.
Avec qui puis-je discuter de ce sujet ?
L’aide médicale à mourir ne convient pas à tous. Peu importe vos raisons, choisir de laisser la maladie suivre son cours naturel ou opter pour l’aide médicale à mourir s’avère une décision personnelle que vous avez le droit de prendre. Voici quelques ressources qui pourraient vous aider à mieux comprendre la législation liée à l’aide médicale à mourir au Canada :
- Gouvernement du Canada
- Dying with Dignity Canada (en anglais seulement)
- Ressources par province :
- Colombie-Britannique (en anglais seulement)
- Alberta (en anglais seulement)
- Saskatchewan (en anglais seulement)
- Manitoba
- Ontario
- Québec
- Nouveau-Brunswick
- Terre-Neuve-et-Labrador (en anglais seulement)
- Nouvelle-Écosse (en anglais seulement)
- Île-du-Prince-Édouard
Photo par JESHOOTS.COM sur Unsplash