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La voix des personnes atteintes d'un cancer du sein

Éducation

blogue À nous la parole

Le cancer du sein triple négatif : contrôler la peur de la récidive

Par Wendy Hall

Triple negative breast cancer

« Une terreur extrême me hantait. »  C’est ainsi que Shelley Moore de Saint Albert en Alberta décrit sa réaction à l’annonce de son diagnostic de cancer du sein triple négatif de stade II en 2014.

Il n’existe pas de thérapie ciblée pour le cancer du sein triple négatif comme c’est le cas pour les autres formes de cancer. Conséquemment, Shelley était très inquiète des risques de récidive.

Un psychologue a replacé la peur de Shelley dans son contexte. « Comment vous sentiriez-vous si vous passiez deux ans, cinq ans, dix ans à vous inquiéter et que rien ne se produisait ? », lui a-t-il demandé.

« Aucune personne ne sait combien de temps elle a à vivre », affirme Shelley. « D’autres gens ne penseront peut-être jamais à la mort, mais une fois que vous avez eu un cancer, c’est impossible d’ignorer que vous êtes mortelle. »

Pour améliorer ses chances de survie, Shelley a subi une mastectomie en octobre 2014 en plus de commencer quatre cycles de chimiothérapie en décembre de la même année. Aucune trace de cancer dans les ganglions lymphatiques n’a été décelée après un évidement ganglionnaire axillaire de longue haleine. Shelley a célébré cette bonne nouvelle. « J’ai pleuré à chaudes larmes. On venait de m’enlever un poids énorme qui pesait sur mes épaules », déclare-t-elle.

En plus de recevoir des traitements classiques, Shelley a adopté un mode de vie sain qui comprenait une alimentation à base de plantes, plus d’activité physique et moins de stress. Elle ne fume pas et elle a réduit sa consommation d'alcool, qui était déjà faible, depuis son diagnostic. Elle a également eu recours à des suppléments à base de plantes médicinales et à l’acupuncture.

Aussi, elle a participé à une étude basée en Californie. L’étude utilise des analyses sanguines pour évaluer les niveaux de cellules tueuses naturelles et pour identifier l’ADN des cellules tumorales circulantes. « Ça me rassure parce qu’ils possèderont des données sur la façon dont mon corps répond. En plus, je contribue à l’avenir : peut-être ces tests mèneront-ils à une percée majeure pour le traitement des femmes atteintes d’un cancer du sein triple négatif. »

En septembre 2014, lorsque Shelley a découvert une masse dans son sein, elle a pris un rendez-vous pour une mammographie, une échographie et une microbiopsie au même moment. Elle savait qu’elle pouvait demander que ce soit fait ainsi puisqu’elle était, avant sa retraite, technologue en radiologie. Ce ne sont pas toutes les cliniques qui offrent ces services dans la même journée alors si la vôtre ne vous le permet pas, Shelley vous recommande d’en trouver une autre.

De manière générale, Shelley est satisfaite des soins obtenus à l’hôpital de l’Université de l’Alberta et au Cross Cancer Centre d’Edmonton. « Je crois que le système de santé canadien était là pour moi quand j’en ai eu besoin », affirme-t-elle.

Elle est tout spécialement reconnaissante du soutien de son infirmière pivot, Debbie Benoit, qui s’est assuré que le traitement était rapide et qui a contribué à dissiper ses nombreuses inquiétudes. « Je l’ai appelée souvent et je lui ai envoyé beaucoup de courriels. Elle me calmait. Elle répondait à mes innombrables questions au sujet des options de traitement. »

Shelley considère qu’elle a particulièrement bien fait de choisir de subir une mastectomie parce que grâce à l’opération, un carcinome lobulaire in situ de 8 cm a été découvert dans son sein. Cette zone de CLIS n’apparaissait pas sur les radiographies ou les échographies. Même s’il n’est pas cancéreux, un CLIS augmente le risque de tumeur plus tard.

Elle apprécie le talent de sa chirurgienne qui a retiré 22 ganglions lymphatiques. Shelley aurait pu souffrir d’un lymphœdème. « Ma chirurgienne est incroyable. Elle m’a dit de me servir de mon bras sans aucune restriction. J’ai suivi ses directives. Je n’ai pas de lymphœdème. J’étire, je bouge et j’utilise mes deux bras de façon égale pour soulever des objets. »

Elle a toutefois été déçue de son médecin de famille. Il était parti en vacances lorsque le diagnostic de cancer du sein est tombé. Il a donc demandé à sa secrétaire d’annoncer la nouvelle à Shelley. « C’était horrifiant », affirme-t-elle. « C’est un des pires exemples du système médical. Il n’est plus mon médecin de famille. »

Sur une note plus positive, Shelley est reconnaissante du soutien offert par son mari, sa fille, son fils et ses amis. Sa fille s’est même rasé le crâne en signe de solidarité. « Elle m’a accompagnée à tous mes rendez-vous et à toutes mes séances de chimiothérapie », déclare Shelley.

En février 2016, Shelley a amorcé une reconstruction mammaire à l’aide d’expanseurs tissulaires et d’implants. Elle s’est également fait enlever l’autre sein pour réduire encore plus ses craintes de récidive.

« Je fais de mon mieux », soutient Shelley chez qui la peur d’une récidive persiste. « La seule chose que je puisse faire, c’est contrôler ma crainte et prier. C’est ce qui me motive à bien manger et à mener une vie saine. »


Les points de vue et les expériences exprimés à travers les histoires personnelles sur le blog Our Voices sont ceux des auteurs et de leurs expériences vécues. Ils ne reflètent pas nécessairement la position du Réseau canadien du cancer du sein. Les informations fournies n’ont pas été examinées médicalement et ne sont pas destinées à remplacer un avis médical professionnel. Demandez toujours conseil à votre équipe de soins lorsque vous envisagez vos plans et objectifs de traitement.