Par Kitt Ritchie
J’ai un cancer du sein métastatique de stade IV. On me l’a diagnostiqué il y a trois ans et demi. En septembre 2023, j’ai arrêté tout type de traitement conventionnel et je me suis tournée vers des solutions naturelles et holistiques. Mes derniers examens ont montré que mon cancer était stable et qu’il n’y a aucune progression. J’étais aussi surprise que mon oncologue. Il semblerait que je sois un peu une anomalie. Je ne suis pas en rémission. Les tumeurs sont toujours là, mais elles restent tranquilles, pour l’instant.
Je tiens à préciser que si je raconte mon histoire, ce n’est pas pour vous encourager à arrêter vos traitements. Ne le faites pas, c'est un risque, bien sûr! J’ai choisi ma qualité de vie au lieu de la longévité. Ce choix ne convient pas forcément à tout le monde. Comme je n’arrivais pas à supporter les inhibiteurs de l’aromatase, je me suis dit que je n’avais pas tellement le choix et que je devais envisager d’autres options. J’ai également développé une maladie oligométastatique dans les os — cinq tumeurs, j’ai subi une double mastectomie et j’ai suivi une radiothérapie stéréotaxique afin de stabiliser deux tumeurs de 5 cm et 8 cm qui se trouvaient au niveau de mes côtes. Mis à part quelques endroits sur ma colonne vertébrale et sur mes hanches qui nécessitent une surveillance, il ne reste pas beaucoup de traces de la maladie dans mon corps.
J’ai commencé à prendre du létrozole et du Zometa en décembre 2020. Cela a duré trois ans. Mon cancer était stable et il n’y avait aucune progression la plupart du temps, mais je vivais un enfer. La première année et demie n’était pas si pire, mais ensuite, la dépression, les douleurs, l’épuisement m’ont complètement anéantie. L’été dernier, je ne pouvais même pas sortir de mon lit la plupart du temps. Je pensais que c’était à cause du cancer, mais maintenant, je me rends compte que c’était dû aux médicaments et aux traitements.
En septembre 2023, après ma dernière perfusion de Zometa, je suis tombée très malade. Je n’arrivais plus à marcher et j’ai réalisé qu’il fallait que mon corps fasse une pause. Et comme l’oncologue avait admis que je faisais une intoxication médicamenteuse au létrozole et au Zometa, j’ai arrêté ces deux traitements. Je pensais faire une pause de quatre à six semaines, mais je me sentais tellement bien que cela fait maintenant dix mois que j’ai arrêté et que mon état est toujours stable.
Depuis, je me concentre sur mon bien-être et j’essaie de renforcer mon système immunitaire afin d’aider mon corps à guérir. J’utilise pour cela l’alimentation, l’exercice physique et des exercices de pleine conscience. J’ai vu deux naturopathes spécialisés en oncologie et, sur leurs conseils, je prends des compléments naturels, des plantes, des vitamines, des antioxydants et anti-inflammatoires. Je fais une forme douce de yoga, de la méditation, des exercices de renforcement musculaire, de la marche et d’autres activités sportives modérées. J’essaie d’être joyeuse chaque jour et de rester dans un état calme exempt de stress autant que possible. Parfois, la vie interfère avec mon état de « zénitude », mais comme je sens tout de suite si je suis stressée ou irritable, je cherche aussitôt à retrouver mon calme ou je médite afin que mon corps se remette en mode guérison.
Je me sens vraiment bien. Certains jours, je me sens encore fatiguée et je dois me reposer, mais cela n’a rien à voir avec l’épuisement qui m’assommait avant. Récemment, je suis même retournée travailler à temps partiel. La vie est belle. C’est comme si j’étais redevenue normale. Je suis consciente que les compléments, l’exercice physique et la méditation ne vont pas réussir à garder mon état stable à long terme. Il est très probable qu’un jour la maladie recommence à progresser, mais je ne sais pas comment je vivrai cela ni ce que je ferai. Si cela arrive, il est possible que je décide de recommencer les traitements. Je ne sais pas. Je n’ai pas besoin d’y penser maintenant. Pour l’instant, j’apprécie la vie en profitant de la nature, et en pratiquant la paix, la joie et le bonheur au quotidien.