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La voix des personnes atteintes d'un cancer du sein

Éducation

blogue À nous la parole

Parlons soins palliatifs. 3e partie : Le deuil - surmonter la perte

Par: Marg Cooke, M.S.W.

La vie est une succession de changements et chacun d’eux entraîne une perte. Chaque fois que nous perdons une chose ou une personne à laquelle nous sommes attachées, nous vivons un deuil. Nous devons faire le deuil du passé, de la vie telle qu’elle était avant, et nous sommes peut-être incapables d’imaginer l’avenir. Même s’il n’est pas toujours bienvenu, le deuil peut aider à trouver des façons de faire face à ce qui a été perdu et même à en sortir grandie.

Comprendre votre deuil

Si vous avez un cancer du sein ou que vous connaissez quelqu’un qui a reçu ce diagnostic, vous devrez affronter des pertes et des deuils sans peut-être même vous en apercevoir. Saisir la signification particulière de votre perte peut vous aider (et aider les autres) à mieux comprendre votre deuil et à l’accepter.

Une perte comporte plusieurs couches. Chaque perte en génère d’autres et certaines peuvent s’avérer plus difficiles à reconnaître. Le tableau ci-dessous fournit des exemples de différents types de pertes. Certains pourraient correspondre à votre situation, mais d’autres pertes auxquelles vous faites face pourraient ne pas s’y trouver.

Si vous avez reçu un diagnostic de cancer du sein

Si vous êtes un membre de la famille ou un(e) ami(e) proche

Perte d’identité (p. ex. être une personne en santé ou indépendante, perte de votre identité sexuelle) : Qui suis-je maintenant ?

Changements dans la relation (p. ex. perte d’une coéquipière ou d’une collègue de travail)

Perte d’un réseau social (p. ex. se sentir isolée, « différente » ou seule)

Changements de rôle (p. ex. fournir des soins au lieu d’en recevoir)

Perte d’emploi ou d’indépendance financière

Changements dans le partage des responsabilités (p. ex. s’occuper davantage des enfants, assumer les obligations financières)

Faire le deuil de l’avenir

En plus d’être affligée par les pertes et les changements qui se produisent en ce moment, vous devez peut-être également faire le deuil de ce que vous savez ou pensez qui surviendra dans le futur : il s’agit du deuil anticipé. Ce dernier peut commencer avant même l’annonce du diagnostic. Par exemple, vous pourriez avoir seulement l’impression que quelque chose ne va pas et vous mettre à imaginer ce que cela pourrait signifier pour vous.

En tant que personne ayant reçu un diagnostic de cancer du sein, vous pourriez ressentir de nouvelles vagues de chagrin profond pendant votre traitement. Vous vous posez peut-être la question à savoir si vous redeviendrez « bien » ou « normale ». Si votre traitement est terminé et qu’on vous a dit que vous n’aviez plus le cancer, vous devrez peut-être faire le deuil de celle que vous étiez avant ou de la certitude quant à votre avenir. Vous vous demandez peut-être : « Suis-je guérie ? » Si votre cancer continue de progresser et que les autres traitements s’avéraient vraisemblablement vains, votre affliction pourrait augmenter alors que vous songez à votre mort et à sa signification pour vous et vos proches.

Si vous êtes un membre de la famille ou l’ami(e) d’une personne ayant un cancer du sein avancé, vous pouvez également vivre un deuil anticipé. Vous partagez peut-être les sentiments de deuil de l’être cher tout en faisant face à vos propres pertes. Par exemple, si vous constatez un changement dans la personnalité ou les habiletés cognitives de l’autre, vous vous rendez peut-être compte que vous êtes sur le point de perdre une amie fidèle. Si sa mobilité diminue, vous devrez vous habituer à une « nouvelle normalité » dans laquelle les promenades à pied seront chose du passé et les sorties à l’extérieur, plus difficiles. Au moment où vous devrez vous adapter à ces changements, vous commencerez peut-être à faire le deuil de votre vie avec cette personne. 

Le deuil ne se résume pas à de la tristesse et à des larmes

Le deuil provoque souvent une tristesse profonde et pleurer constitue une façon naturelle de l’exprimer. Toutefois, il peut aussi susciter d’autres sentiments comme la colère, la peur, le regret ou le soulagement. Sachez que toutes ces réactions sont normales et qu’il faut s’y attendre. Autorisez-vous à ressentir vos émotions sans vous juger ou vous critiquer.

Parallèlement à ces sentiments, vous réaliserez peut-être que votre deuil affecte vos pensées, votre comportement et votre bien-être physique. Ainsi, vous pourriez constater une modification de vos habitudes alimentaires et de sommeil. Vous soupirez peut-être souvent ou vous vous sentez fatiguée ou agitée. Vous remarquerez peut-être que vous avez davantage tendance à oublier les rendez-vous ou les conversations, que vous vous concentrez difficilement lorsque vous lisez ou regardez la télévision ou que vous semblez plus impatiente que d’habitude.

Le deuil gruge beaucoup de temps et d’énergie. Vous pourriez ne pas avoir envie de socialiser ou de poursuivre vos activités habituelles, mais il est important de ne pas vous isoler socialement. Songez aux gens ou aux activités qui vous aident le plus et tentez de maintenir ces liens. Vous avez le droit de vous éloigner de certaines personnes. Vous souhaiterez peut-être reprendre contact avec elles plus tard, quand vous aurez plus d’énergie.

Vivez-vous votre deuil de façon adéquate ?

Vous avez peut-être lu ou entendu des choses sur le deuil qui vous font douter de votre manière de le vivre. La vérité, c’est qu’il n’existe ni de « bonne » façon ni d’étapes immuables. Ce qui fonctionne le mieux pour une personne pourrait ne pas vous convenir du tout. Vous vivez peut-être votre deuil en réfléchissant, en réglant des problèmes, en accomplissant des tâches ou vous pleurez beaucoup et partagez vos sentiments. Vous faites probablement un peu des deux.

Parfois, quand vous ressentez tout intensément, vous vous demandez peut-être même si vous ne devenez pas folle, surtout si vous êtes prise par surprise. Des événements, lieux, gens, bruits, odeurs et objets peuvent déclencher une profonde tristesse, surtout lorsqu’ils sont inattendus. C’est normal. Votre deuil sera marqué par des hauts et des bas, à son propre rythme. Vous vivrez vraisemblablement des moments ou des jours difficiles entrecoupés de moments plus faciles. Pendant ces périodes plus sombres, rappelez-vous que le deuil n’a rien de linéaire ni de progressif : avoir le sentiment de reculer fait partie du cheminement. Faites preuve de patience, de gentillesse et de douceur envers vous-même le plus possible.

Ce qui peut aider

Votre manière de vivre votre deuil importe peu. Ce qui compte, c’est ce que vous faites pour trouver de nouvelles façons de traverser tous les changements que vous subissez. Vous ne souhaitez peut-être pas vous engager dans ce processus de deuil ou vous désirez juste qu’il se termine le plus vite possible. Vous avez peut-être l’impression d’être dans un entre-deux qui vous rend mal à l’aise ou qui vous empêche d’avancer.

Une bonne partie du travail à effectuer pour surmonter un deuil consiste à reconnaître ce qui vous aide et ce qui vous nuit. Certaines personnes tirent de grands bienfaits de la participation à un groupe de soutien au sein duquel elles peuvent partager des sentiments, des réflexions et des histoires avec d’autres. Si vous jugez que cela ne vous convient pas, vous pourriez opter pour des activités comme la marche (seule ou avec un(e) ami(e)), créer un album souvenir, tenir un journal ou jardiner. De nombreuses personnes s’aident elles-mêmes en lisant, en cherchant sur Internet ou en regardant des vidéos pour en apprendre davantage sur le sujet.

Votre deuil prendra le temps requis. Des gens pourraient essayer de vous presser. Vous pourriez avoir l’impression d’avancer, puis d’arrêter ou même de reculer. Ne pas savoir exactement où vous vous retrouverez peut être effrayant. Prenez le temps dont vous avez besoin, faites-vous confiance et demandez de l’aide lorsque nécessaire.

Ressources

Le Portail canadien en soins palliatifs :

Grief and bereavement – Société canadienne du cancer : http://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/living-with-cancer/your-emotions-and-cancer/grief-and-cancer/?region=on

Victoria Hospice Bereavement Services – “Useful Brochures – Bereavement Information”: https://victoriahospice.org/resources/helpful-resources/ [en anglais seulement]

Rethink Breast Cancer – “Grief Part 1”: https://rethinkbreastcancer.com/the-psychosocial-grief-part-1/ [en anglais seulement]

Grief after mastectomy: https://breastcancernow.org/about-us/news-personal-stories/i-grieved-my-body-after-my-mastectomy [en anglais seulement]

Young Survival Coalition – “Young adults and breast cancer”: https://blog.youngsurvival.org/4-things-know-grief-breast-cancer-can-help/ [en anglais seulement]

Association canadienne de soins palliatifs — « Ressources de deuil » : https://www.acsp.net/nouvelles-et-%C3%A9v%C3%A9nements/journeedudeuil/du-deuil-ressources.aspx


Les points de vue et les expériences exprimés à travers les histoires personnelles sur le blog Our Voices sont ceux des auteurs et de leurs expériences vécues. Ils ne reflètent pas nécessairement la position du Réseau canadien du cancer du sein. Les informations fournies n’ont pas été examinées médicalement et ne sont pas destinées à remplacer un avis médical professionnel. Demandez toujours conseil à votre équipe de soins lorsque vous envisagez vos plans et objectifs de traitement.