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La voix des personnes atteintes d'un cancer du sein

Éducation

blogue À nous la parole


Le mythe selon lequel le cancer ne fait aucune discrimination

Le cancer ne discrimine pas. Cette phrase est souvent répétée pour mettre en évidence la prévalence du cancer. L’idée sous-jacente est que peu importe que nous soyons jeunes ou âgées, pauvres ou riches, noires ou blanches, notre risque de recevoir un diagnostic de cancer s’avère le même. Malheureusement, à l’instar de nombreux autres aspects de notre société, le cancer exerce une discrimination. Nous répertorions ci-dessous dix résultats de recherches sur le cancer du sein en particulier qui illustrent le caractère inégalitaire d’un tel diagnostic. Ces études démontrent que le cancer du sein touche les groupes sociaux différemment. Même si une partie de ces disparités s’explique par la nature insidieuse du cancer lui-même, les autres découlent d’inégalités sociétales et systémiques mises en évidence lorsqu’il est question de la santé.

Conclusions des recherches

  1. Les résultats d’une recherche effectuée par l’hôpital St. Michael de Toronto ont révélé que les transgenres canadiens sont 70 % moins susceptibles de faire l’objet d’un test de dépistage du cancer du sein 1. L’étude suggère que cela pourrait s’expliquer par le fait qu’il est peu connu que les femmes non cisgenres peuvent être atteintes du cancer du sein et par les expériences négatives vécues par les personnes trans dans le système de santé 2.
  1. Les femmes plus âgées risquent davantage de recevoir un diagnostic de cancer du sein. Selon l’Agence de la santé publique du Canada, 83 % des cas de cancer du sein surviennent chez les femmes de 50 ans et plus 3.
  1. Même si les femmes issues de groupes ethnoraciaux qui immigrent en Ontario affichent un plus faible taux d’incidence du cancer du sein, elles présentent un taux plus élevé de cancer sur sein avancé, un moins bon taux de survie après cinq ans ainsi qu’un plus haut taux de mortalité. Les raisons qui expliquent ces disparités vont des écarts constatés dans les mammographies de dépistage aux barrières systémiques 4.
  1. Les femmes porteuses d’une mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2 courent 72 % plus de risque de recevoir un diagnostic de cancer du sein. Une étude new-yorkaise sur le cancer du sein a démontré que les femmes juives ashkénazes présentent un risque supérieur à la moyenne d’avoir un cancer du sein. Leur risque plus élevé d’être porteuse d’une mutation du gène BRCA1 ou BRCA2 pourrait expliquer cette statistique 5.
  1. Dans le cadre d’une étude basée sur 375 000 Américaines ayant reçu un diagnostic de cancer du sein de stade I entre 2004 et 2011, les chercheurs ont découvert que les femmes noires risquaient davantage d’en mourir que les Japonaises ou les femmes blanches 6.
  1. Des données compilées entre 1999 et 2014 démontrent que comparativement aux Américaines blanches, les Américaines noires présentent un taux d’incidence (le risque d’avoir un cancer du sein) plus faible, mais avec un taux de mortalité supérieur. Selon la même étude, les Américaines noires sont plus susceptibles que les Américaines blanches d’être atteintes d’un cancer du sein triple négatif, un type de cancer du sein très agressif 7.
  1. La Dre Nnorom a examiné 2000 études publiées entre 2003 et 2018 sur les cancers du sein et du col utérin au Canada 8. Elle a découvert que seulement 23 d’entre elles portaient sur les Canadiennes noires. Selon ses recherches, les femmes noires d’origine antillaise présentent des taux de dépistage comparables à ceux des Canadiennes blanches, contrairement aux femmes noires de l’Afrique subsaharienne. La Dre Nnorom en a conclu que le peu de données disponibles signifie qu’il est impossible de combattre adéquatement les inégalités, ce qui contribue au racisme systémique dans le système canadien de soins de santé.
  1. Des statistiques du Québec montrent que les femmes à faible revenu atteintes d’un cancer du sein ont des pronostics pires que les femmes dont les revenus se situent dans la moyenne ou au-dessus 9.
  1. L’appartenance à une catégorie de revenus durant l’enfance influe sur le risque de cancer du sein. Des études réalisées en Écosse ont démontré que les femmes qui ont grandi dans des familles à faible revenu présentaient un plus haut taux de cancer du sein que les femmes issues de familles à revenu moyen ou élevé. Elles étaient également plus prédisposées à recevoir un diagnostic à un plus jeune âge 10.
  1. Même le stade du cancer du sein peut créer des disparités entre les patientes. Dans une étude menée en 2018 par le Réseau canadien du cancer du sein, 57 % des femmes atteintes d’un cancer du sein métastatique ont déclaré que leur diagnostic a engendré des répercussions financières négatives très importantes. En revanche, 43 % des femmes atteintes de cette maladie à un stade précoce ont affirmé se retrouver dans cette situation.

Comme le démontrent ces statistiques, le cancer du sein affecte toutes les personnes différemment, que ce soit à cause de l’âge, de la race, du niveau de revenu ou du diagnostic. Elles n’illustrent qu’une fraction des inégalités et des disparités liées au cancer du sein qui mettent en lumière le fait que malheureusement, le cancer discrimine.

Photo par Chris Murray sur Unsplash

Les points de vue et les expériences exprimés à travers les histoires personnelles sur le blog Our Voices sont ceux des auteurs et de leurs expériences vécues. Ils ne reflètent pas nécessairement la position du Réseau canadien du cancer du sein. Les informations fournies n’ont pas été examinées médicalement et ne sont pas destinées à remplacer un avis médical professionnel. Demandez toujours conseil à votre équipe de soins lorsque vous envisagez vos plans et objectifs de traitement.