Par Natalia Orrico
J’avais tout juste 27 ans, je venais de me fiancer et je préparais mon mariage lorsque j’ai appris que j’avais un cancer du sein HER2+ de stade 2. Du jour au lendemain, mon univers est passé de la sélection de fleurs et de salles à des rendez-vous de chimiothérapie, des dates d’opération et un plan de traitement comprenant de la chimio, de la chirurgie et de la radiothérapie.
Au lieu de demander à mes amies quelle robe elles préféraient, je demandais aux médecins comment préserver mon avenir. J’avais l’impression que la vie m’avait coupé l’herbe sous le pied, me brisant au plus profond de moi-même. Je dis souvent que j’avais touché le fond, mais en réalité, j’avais l’impression d’être encore plus bas que ça. Je ne sais pas comment l’expliquer.
De l’amour en plein traitement
Tout au long de cette épreuve, mon mari a été mon point d’ancrage. Il n’était pas seulement mon fiancé, il est devenu mon aidant, mon filet de sécurité émotionnel, celui qui m’a aidée à me reconstruire lorsque je me sentais brisée et sans espoir. Dans les moments les plus difficiles, quand la peur et l’épuisement me consumaient, il m’a rappelé que j’étais toujours moi-même, digne d’amour, de joie et d’un avenir.
Lorsque j’ai terminé mes séances de radiothérapie, mon équipe soignante a planifié mes traitements de manière à ce que je puisse fêter mon enterrement de vie de jeune fille. Quelques semaines plus tard, le 15 juillet 2023, je me suis avancée vers l’autel. Mon mariage n’était pas seulement une célébration de l’amour, c’était un triomphe. Je me tenais là, mariée à l’amour de ma vie, et pleine d’un espoir que je ne pensais plus jamais éprouver.
La vie après le cancer
Aujourd’hui, à 30 ans, je suis en bonne santé — en rémission — et j’attends mon premier enfant. La grossesse après un cancer est source de nombreuses émotions : de la joie, de la gratitude et de l’émerveillement, mais aussi des moments de vulnérabilité. Quand je regarde mon ventre qui s’arrondit, je ne vois pas seulement une nouvelle vie. Je vois la preuve que mon corps, qui a autrefois enduré la chimiothérapie, la chirurgie et la radiothérapie, nourrit aujourd’hui la vie.
J’ai également commencé à publier des vlogues sur TikTok, où je documente un mode de vie apaisant et esthétique qui m’aide à me sentir de nouveau normale. J’aurais souvent aimé avoir quelqu’un à suivre pendant ma maladie. Quelqu’un qui m’aurait montré à quoi pouvait ressembler la vie après un cancer. En partageant mon expérience, j’espère être cette présence pour quelqu’un d’autre : la preuve qu’un diagnostic de cancer du sein n’efface pas notre avenir. Le cancer fera toujours partie de mon histoire, mais il ne me définit pas. Ce qui me définit aujourd’hui, c’est la résilience, la gratitude et la conviction que même lorsque l’on est brisée, on peut reconstruire une vie pleine d’amour, de paix et de possibilités.