La crainte de la récidive du cancer du sein est une préoccupation courante après un traitement. Une récidive se produit lorsque le cancer réapparaît des mois, voire des années après la fin du traitement. Elle peut se classer en trois types : la récidive locale, régionale ou distante, selon la région où réapparaît le cancer. Une récidive locale signifie que le cancer revient dans le même sein que le cancer initial, tandis qu’une récidive régionale touche les ganglions lymphatiques voisins. Une récidive distante se produit quand le cancer se propage à d’autres parties du corps, comme les os, les poumons, le foie ou le cerveau. Parfois, une personne peut développer un nouveau cancer dans l’autre sein. On parle alors d’un second cancer primitif (SCP) qui ne doit pas être confondu avec une récidive, car son type et son sous-type peuvent être différents du premier cancer (ER+ et ER-, par exemple).
Beaucoup de personnes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein éprouvent une crainte de la récidive. Bien qu’un certain degré de crainte soit naturel, une crainte excessive et persistante peut avoir un impact négatif sur la qualité de vie. Parmi les signes indiquant que ces craintes interfèrent avec votre vie quotidienne et votre bien-être, on notera une plus grande anxiété, des difficultés à prendre des décisions et à accomplir des tâches quotidiennes ainsi qu’un risque plus élevé de développer un syndrome de stress post-traumatique (SSPT) ou une dépression. Il est essentiel de reconnaître l’intensité et la fréquence de ces craintes afin de les gérer efficacement.
De nombreux éléments peuvent déclencher ces inquiétudes, notamment l’apparition de nouveaux symptômes physiques, comme des douleurs ou des grosseurs, ainsi que les rendez-vous médicaux de suivi ou les examens d’imagerie (également appelés « scanxiété »). La date anniversaire du diagnostic initial ou de la fin du traitement peut aussi aggraver l’anxiété. Entendre d’autres personnes faisant face à une récidive ou qui traversent des difficultés personnelles, comme des problèmes financiers ou des tensions relationnelles, peut également accentuer ces craintes. Reconnaître et identifier ces déclencheurs peut vous aider à mettre au point des stratégies d’adaptation personnalisées. Vous pourriez trouver que tenir un journal est un moyen efficace de faire le suivi de ces déclencheurs et des émotions associées.
Identifier et aborder ses peurs est une étape essentielle pour mieux les gérer. Écrire vos préoccupations ou en parler avec une personne de confiance peut clarifier les choses et vous donner un autre point de vue. Définir précisément vos craintes, comme celles associées aux changements physiques, aux difficultés financières ou aux préoccupations concernant l’avenir, permet de mieux les affronter. Éviter ou supprimer ces craintes peut les rendre plus accablantes avec le temps.
Pour mieux gérer la crainte de la récidive, il est important de s’informer et de chercher à obtenir des conseils auprès des professionnels de santé. Discuter du risque de récidive, savoir quels symptômes surveiller et élaborer un plan de suivi personnalisé peut vous rassurer et vous donner un sentiment de contrôle. Clarifier vos incertitudes avec votre équipe soignante et en apprendre plus sur les mesures préventives que vous pouvez adopter contre une récidive peuvent également vous aider à réduire votre stress et votre anxiété.
Tisser des réseaux de soutien émotionnel est une autre approche importante. Partager vos réflexions et vos émotions avec des membres de votre famille, des amis, des professionnels de la santé mentale ou dans des groupes de soutien peut vous aider à vous sentir moins seule. Échanger avec d’autres personnes vivant avec un cancer du sein qui ont affronté les mêmes peurs peut vous apporter de précieux points de vue et vous rassurer.
Développer vos propres mécanismes d’adaptation sains et efficaces est essentiel pour réduire l’anxiété et améliorer votre bien-être général. Une activité physique régulière, comme l’exercice, peut stimuler votre humeur et réduire votre stress. Les activités créatives, comme la peinture, le jardinage ou l’écriture, sont des moyens constructifs d’exprimer et de traiter vos émotions. Les pratiques de la pleine conscience, notamment la méditation, le yoga et les exercices de respiration, peuvent vous aider à apaiser les pensées anxieuses. Dans certains cas, trouver un thérapeute formé à la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) ou à la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) pourrait être utile pour restructurer les schémas de pensée négatifs et renforcer votre résilience mentale.
S’impliquer dans la communauté des personnes touchées par le cancer du sein en livrant votre témoignage peut aussi être une source d’autonomisation. Soutenir d’autres personnes qui craignent une récidive ou défendre leurs droits pour qu’elles accèdent plus facilement aux ressources en santé mentale peut vous procurer un sentiment d’accomplissement et vous donner un but. Participer à des programmes de sensibilisation au cancer du sein ou faire du bénévolat dans des groupes de soutien peut renforcer le sentiment d’appartenance et de communauté.
Enfin, intégrer des stratégies pratiques dans votre vie quotidienne peut être très utile non seulement pour gérer la crainte de la récidive, mais aussi pour votre bien-être de tous les jours. Maintenir un mode de vie sain à l’aide d’une alimentation équilibrée, d’une activité physique régulière et d’un sommeil suffisant peut avoir des conséquences positives sur la santé mentale et physique. Établir des routines, se fixer des objectifs réalistes et s’engager activement dans des activités que vous aimez peut améliorer votre humeur générale et réduire l’anxiété. Participer à des activités de groupe ou de bénévolat peut offrir un précieux soutien social. Finalement, des bilans médicaux réguliers avec votre équipe soignante sont également essentiels pour rester informée et proactive à l’égard de votre santé.
Gérer la crainte de la récidive du cancer du sein peut nécessiter une combinaison de ces différentes approches, ou vous pourriez vous rendre compte que certaines méthodes fonctionnent mieux que d’autres dans votre cas. Cette crainte est très personnelle, et chaque personne a ses propres raisons de la ressentir. S’il est crucial de reconnaître ces inquiétudes, il est tout aussi important de ne pas les laisser dicter votre avenir. Avec les bons outils et les bonnes ressources, il est possible de mener une vie épanouie et confiante après le traitement.