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La voix des personnes atteintes d'un cancer du sein

Éducation

blogue À nous la parole

Une simple analyse de sang pourrait-elle aider à déceler un cancer du sein ?

Dr. Majumder

Une simple analyse de sang pourrait-elle aider à déceler un cancer du sein ? C’est ce que madame Mousumi Majumder et son équipe de chercheurs de l’Université de Brandon au Manitoba tentent de déterminer. Madame Majumder, professeure adjointe et docteure en génétique et en biologie cellulaire des cancers, compare le plasma sanguin de patientes atteintes d’un cancer du sein à celui de personnes n’en souffrant pas pour découvrir s’il existe un biomarqueur sanguin comme un micro-ARN (ou miARN) qui pourrait indiquer la présence ou le développement d’un cancer du sein chez une personne. Si le miARN s’avérait plus élevé chez les patientes cancéreuses et aisément détectable grâce à une analyse de sang, une amélioration considérable de l’établissement d’un diagnostic de cancer du sein et de la détection de sa propagation dans l’organisme des patientes s’ensuivrait. Ne serait-ce pas formidable de pouvoir remplacer les mammographies, les scintigraphies et les échographies par une simple analyse sanguine pour diagnostiquer et surveiller la maladie ? Ce serait assurément moins invasif et moins long pour les patientes et la population en générale.

Nous avons rencontré madame Majumder pour en apprendre davantage sur cette recherche, la façon d’y participer et le moment où elle croit qu’elle obtiendra plus de réponses.

  1. Pouvez-vous nous expliquer un peu plus en détail en quoi consiste ce micro-ARN et ce que vous cherchez à savoir en matière de détection du cancer du sein ?

Les micro-ARN (aussi connus sous le nom de miARN) sont essentiellement de petits ARN qui participent la régulation de l’expression génique en décidant quels gènes sont activés ou désactivés. Les gènes produisent des protéines et toutes les fonctions physiologiques sont réglées par des protéines. Puisque les miARN jouent un rôle déterminant dans la régulation des gènes, en avoir trop ou pas assez peut occasionner des problèmes dans notre corps. C’est pourquoi leur expression s’avère souvent très élevée dans le cas de nombreux cancers, dont le cancer du sein. L’avantage des miARN tient au fait qu’ils circulent dans notre sang. Notre question consiste donc à savoir si nous pouvons simplement analyser le sang pour mesurer les niveaux d’un miARN précis et si cela peut nous aider à soit diagnostiquer un cancer du sein ou soit nous indiquer si le cancer se propage.

  1. Effectuez-vous vos recherches avec des échantillons de plasma sanguin de patientes atteintes d’un cancer du sein et des échantillons de tissus mammaires ?

Oui. Nous comparons les niveaux de miARN dans le plasma sanguin aux niveaux de miARN dans les tissus mammaires cancéreux pour déterminer si les niveaux de miARN dans le sang reflètent ce qui se passe dans les tissus tumoraux.

  1. Les comparez-vous ensuite aux échantillons de plasma sanguin et de tissus d’individus n’ayant pas un cancer ?

Oui. L’objectif est de savoir ce qui constitue des niveaux « normaux » de miARN dans le plasma sanguin et les tissus, parce que notre corps fabrique ce miARN pour contrôler l’expression de nombreux gènes. Ainsi, nous pouvons comparer les niveaux de micro-ARN des patientes atteintes d’un cancer du sein à ceux des individus sans cancer pour vérifier s’il y a une différence.

  1. Avez-vous obtenu des résultats préliminaires ? Avez-vous également un échéancier de publication des résultats finaux de ce travail et si oui, quel est-il ?

Nous avons des résultats préliminaires que nous avons récemment présentés lors de diverses conférences. Nos travaux se retrouvent aussi dans quelques comptes-rendus de conférences. Nous y mentionnons que deux miARN précis avec lesquels nous travaillons, microARN526b et microARN655, se retrouvent en concentration plus élevée dans le plasma sanguin des patientes atteintes d’un cancer du sein que dans celui des personnes sans cancer. Nous cherchons actuellement à recueillir plus de résultats pour publier nos conclusions au cours de la prochaine année.

  1. Si participer à votre recherche intéresse des patientes, qui peuvent-elles joindre pour en savoir davantage sur la recherche effectuée dans leur région ou à leur centre anticancéreux ?

Il s’agit d’une étude multicentrique. Mon groupe et moi analysons les échantillons de plasma des patientes à l’Université de Brandon. Nous en extrayons l’ARN et criblons le miARN de tous les échantillons. La docteure Muriel Brackstone, oncologue et chirurgienne à l’Institut de recherche en santé Lawson situé à London en Ontario, recrute les participantes. La docteure Brackstone est la directrice de la banque de tumeurs où sont conservés tous les échantillons de sang des participantes. Ensuite, notre collaborateur, le docteur Peeyush Lala du Département d’anatomie et de biologie cellulaire de l’Université Western, sélectionne les échantillons dont nous avons besoin (bénins, malins, à récepteur d’hormones positif ou négatif, à un stade de la maladie en particulier, etc.) et nous les envoie. Pour participer, les patientes peuvent contacter la docteure Brackstone à l’Institut Lawson à London, en Ontario.


Biographie de madame Mousumi Majumder  :

Professeure adjointe au Département de biologie de l’Université de Brandon au Manitoba, Mousumi Majumder est généticienne et biologiste cellulaire spécialisée dans le cancer. L’objectif à long terme du laboratoire qu’elle dirige consiste à améliorer les diagnostics de cancer du sein et le dépistage précoce. Ce dernier nécessite un biomarqueur cellulaire sensible (comme le miARN) qui pourrait aisément être détectable dans un fluide corporel (le sang) dont la collecte est moins invasive et qui produirait des résultats comparables à la traditionnelle biopsie des tissus. Le laboratoire de Mme Majumder a trouvé deux miARN répondant à ces critères dans des cellules humaines agressives de cancer du sein, le miR526b et le miR655. Grâce à des approches cellulaires, moléculaires et protéomiques, son équipe valide les rôles joués par ces miARN comme régulateurs des métastases du cancer du sein. Ils évaluent également les effets de la prostaglandine (PGE2) dans la régulation du miARN en plus de tester les inhibiteurs de PGE2 (des médicaments anti-inflammatoires) pour bloquer l’expression du miARN dans le cancer du sein. Dans les échantillons de tumeurs humaines, l’expression des deux miARN s’avère considérablement plus élevée dans les échantillons de cancer du sein métastatique que dans les échantillons mammaires pathologiquement normaux. À l’aide du plasma sanguin des patientes atteintes d’un cancer du sein, ils étudient maintenant l’expression de miARN dans les échantillons de plasma bénins et malins pour en faire des biomarqueurs du cancer du sein.

Pour en apprendre plus sur le sujet, veuillez visiter le site Web https://people.brandonu.ca/majumderm/