Le mois dernier, nous avons eu la chance de participer au San Antonio Breast Cancer Symposium (SABCS) de 2018. Voici quelques points saillants à retenir de cette conférence.
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L’adjonction de l’immunothérapie à la chimiothérapie peut s’avérer profitable pour certaines patientes atteintes d’un cancer du sein triple négatif métastatique
De nouvelles données de la phase III de l’essai Impassion130 ont démontré que les patientes atteintes d’un cancer triple négatif métastatique dont les cellules immunitaires expriment le biomarqueur PD-L1 voient leur survie sans progression et leur survie globale augmenter lorsque le traitement d’immunothérapie atézolizumab est associé à une chimiothérapie nab-paclitaxel. Les patientes qui n’exprimaient pas PD-L1 ne tiraient aucun bénéfice d’une pareille association. L’étude s’est également penchée sur l’effet de la mutation des gènes BRCA pour conclure que les résultats demeurent les mêmes peu importe si la patiente présente ou non une telle mutation. Lisez-en davantage (en anglais seulement).
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Le T-DM1 administré comme traitement adjuvant sera probablement la nouvelle norme en matière de soins pour les patientes atteintes d’un cancer à un stade précoce surexprimant HER2
La phase III de l’étude KATHERINE comparait l’utilisation du trastuzumab emtansine (T-DM1) au trastuzumab employé seul chez les patientes suivant un traitement néoadjuvant pour soigner un cancer du sein HER2+ à un stade précoce. Les résultats préliminaires indiquent que les patientes qui ont subi un traitement néoadjuvant et chez qui une tumeur était encore présente au moment de l’intervention chirurgicale bénéficiaient d’un traitement adjuvant au T-DM1. Une réduction de 50 % des récidives invasives a été constatée parmi les patientes qui ont reçu le T-DM1. Ce gain a été confirmé sans équivoque dans plusieurs sous-groupes. Apprenez-en plus (en anglais seulement).
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De meilleurs résultats pour les patientes qui ont obtenu une réponse pathologique complète (pCR) après une chimiothérapie néoadjuvante
Dans une analyse globale de 52 études réunissant plus de 27 000 patientes, celles qui ont reçu une chimiothérapie néoadjuvante et obtenu une réponse pathologique complète (c’est-à-dire une absence de maladie résiduelle au moment de l’opération) avaient 69 % moins de risque de souffrir d’une récidive. Une amélioration notable de la survie sans événement (SSE) et de la survie globale (SG) est observée tout particulièrement dans les cas de cancer du sein triple négatif et de cancer du sein HER2+ qui présentaient respectivement une diminution de 82 % et 68 % des risques de récidive. En savoir davantage (en anglais seulement).
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Une diminution de la dose de tamoxifène continue de procurer des bienfaits chez les patientes atteintes d’un CCIS
L’étude compare une faible dose de tamoxifène, soit 5 mg par jour, à la dose quotidienne habituelle de 20 mg prise par les femmes atteintes d’un carcinome canalaire in situ (CCIS), d’un carcinome lobulaire in situ (CLIS) ou d’hyperplasie canalaire atypique. Les résultats démontrent que la dose plus faible permet d'atténuer de 52 % les risques de récidive. Ils révèlent également qu’une faible dose réduit de 75 % les cancers du sein controlatéraux (un nouveau cancer dans l’autre sein), laissant entrevoir la possibilité d’une utilisation dans un contexte préventif. De plus amples recherches sur le sujet sont cependant requises. Apprenez-en davantage (en anglais seulement).
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Les patientes atteintes d’une mutation du gène PIK3CA ont une meilleure survie sans progression avec l’association alpelisib-fulvestrant
De nouvelles données émanant de la phase III de l’essai SOLAR-1 démontrent que les patientes atteintes d’un cancer du sein avancé à récepteurs d’œstrogène positifs et qui présentent une mutation du gène PIK3CA bénéficient d’une meilleure survie sans progression lorsqu’elles sont traitées avec l’association alpelisib et fulvestrant plutôt qu’avec le fulvestrant uniquement. Cette amélioration ne dépendait pas du nombre de traitements antérieurs d’une patiente ni d’un traitement inhibiteur de la CDK4 et 6 précédent. Cependant, les résultats les plus prometteurs ont été obtenus auprès des patientes qui en étaient à leur deuxième série de traitements. Cette étude a également révélé que le recours à des biopsies liquides pour détecter la mutation du gène PIK3CA permettait de mieux prédire les bienfaits de cette association médicamenteuse. En savoir plus (en anglais seulement).
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Les bêtabloquants et les inhibiteurs ECA peuvent contribuer à réduire les effets secondaires cardiovasculaires d’un traitement au trastuzumab
Cette étude s’est penchée sur les avantages d’intégrer des médicaments contre les problèmes cardiovasculaires, plus précisément un inhibiteur ECA appelé lisinopril ou un bêtabloquant appelé carvédilol, à un traitement adjuvant au trastuzumab chez les patientes atteintes d’un cancer du sein HER2+ à un stade précoce. Chez les patientes qui prenaient du trastuzumab en association avec une chimiothérapie comportant une anthracycline, l’ajout de l’inhibiteur ECA ou du bêtabloquant réduisait la cardiotoxicité de 47 % et de 51 % respectivement. Cependant, parmi les patientes qui recevaient seulement du trastuzumab, aucune diminution considérable du nombre d’événements cardiaques n’a été observée. Lisez-en davantage (en anglais seulement).
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L’oxybutynine peut alléger le fardeau des bouffées de chaleur associées à un traitement contre le cancer du sein
Les bouffées de chaleur, un effet secondaire courant du traitement du cancer du sein, incitent souvent les femmes à cesser de prendre des médicaments comme le tamoxifène. Un nouvel essai révèle que l’emploi de l’oxybutynine, un médicament habituellement utilisé pour traiter l’hyperactivité de la vessie, peut réduire de façon considérable la fréquence et la sévérité des bouffées de chaleur, ce qui se traduit par une amélioration de la qualité de vie. De plus, les effets secondaires attribuables à l’oxybutynine s’avéraient peu nombreux et elle n’affectait pas l’efficacité du tamoxifène. En savoir plus (en anglais seulement).