Cette année, la conférence annuelle de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) a eu lieu du 2 au 6 juin 2023. Le RCCS a eu le plaisir d’y participer et d’en apprendre plus sur d’intéressantes et innovantes études. Vous trouverez ci-dessous certains points saillants de cette conférence.
Un deuxième inhibiteur des CDK 4 et 6 pourrait bientôt être disponible pour les personnes atteintes de cancers du sein HR+ et HER2 négatif de stade précoce.
Les résultats de la phase III de l’étude clinique NATALEE ont montré que l’adjonction de ribociclib (Kisqali), un traitement ciblé, à l’hormonothérapie dans le traitement des cancers du sein HR+ et HER2 négatif de stade précoce conduirait à une réduction du risque de récidive pouvant aller jusqu’à 25 %. Bien que le Kisqali n’ait pas encore été approuvé pour le traitement des cancers du sein de stade précoce, il se pourrait qu’il vienne s’ajouter au Verzenio, comme option thérapeutique possible.
Les résultats de la phase III de l’étude clinique TROPICS-2 indiquent que l’administration de sacituzumab govitécan-hziy présenterait un avantage en matière de taux de survie global par rapport aux traitements de prédilection.
Un taux de survie supérieur a été observé chez les personnes atteintes d’un cancer du sein HER2 négatif métastatique prétraité, à récepteurs hormonaux positifs et résistant aux traitements endocriniens après 12, 18 et 24 mois de suivi. Les améliorations constatées ne dépendaient pas du statut HER2 faible, ce qui suppose que le sacituzumab govitécan pourrait être une option thérapeutique pour les personnes atteintes de ce type de cancer.
Pour tirer le plus parti du tamoxifène, il faudrait le prendre au coucher.
Une étude a révélé que la prise de tamoxifène le soir plutôt que le matin améliorerait les chances de survie des personnes en rémission, sans toutefois avoir de répercussions sur les inhibiteurs de l’aromatase.
L’inhibition de la fonction ovarienne présenterait un avantage pour les femmes préménopausées ne suivant pas de chimiothérapie en réduisant la mortalité liée au cancer du sein de 30 %.
Une méta-analyse d’études menées entre 1948 et 2009 a été réalisée pour étudier l’efficacité de l’inhibition de la fonction ovarienne et de l’ovariectomie chez les femmes atteintes d’un cancer du sein ER+ ou présentant un risque de récidive de cancer du sein. L’inhibition de la fonction ovarienne permet de réduire ou d’arrêter la production d’œstrogènes. Les chercheurs ont pu constater une nette amélioration du taux de survie des femmes ne suivant pas de chimiothérapie par rapport à celles qui prenaient du tamoxifène.
Une étude combinant la zotatifine (eFT226), l’abémaciclib (Verzenio) et le fulvestrant (Faslodex) a permis de ne démontrer aucune toxicité liée à la posologie.
Administrée à des femmes atteintes d’un cancer du sein ER+ métastatique, cette combinaison médicamenteuse s’est avérée hautement tolérable et associée à très peu d’effets secondaires. L’adjonction de la zotatifine a également donné des résultats prometteurs pour le ciblage d’autres oncogènes, ce qui pourrait être profitable aux personnes présentant une résistance à divers types de chimiothérapie.
La phase II d’une étude clinique a montré l’utilité du patritumab déruxtécan comme option thérapeutique pour les personnes atteintes d’un cancer du sein HER2 négatif métastatique.
Des améliorations ont été constatées chez un peu plus du tiers des participants à cette étude clinique (35 %). Ce traitement s’est avéré bénéfique pour 43 % des participants, qui ont vu leur état s’améliorer ou se stabiliser. Les données suggèrent qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un cancer du sein HER3 positif pour bénéficier des bienfaits de ce médicament, puisque les résultats variaient en fonction de l’activité de la protéine HER3.
L’étude clinique SONIA a comparé deux approches thérapeutiques pour l’administration d’un inhibiteur des CDK 4 et 6, à savoir associée ou non à un traitement anti-œstrogénique, et comme traitement de première ou de deuxième intention.
Dans cette étude clinique, les chercheurs ont comparé l’administration d’un inhibiteur des CDK 4 et 6 associée à un traitement anti-œstrogénique comme traitement de première intention comparé à l’administration d’un traitement anti-œstrogénique en première intention, suivi de l’administration du même inhibiteur des CDK 4 et 6 en deuxième intention chez des personnes atteintes de cancers du sein HR+, HER2 négatif métastatique et à un stade avancé. Les résultats n’ont montré aucune différence dans l’évolution du cancer, le taux de survie ou la qualité de vie.
Le diclofénac, un gel topique, permet de prévenir le syndrome palmoplantaire (syndrome mains-pieds) engendré par la prise de capécitabine.
Dans la phase III de cette étude clinique, le diclofénac, un gel anti-inflammatoire disponible en vente libre et principalement utilisé dans le traitement de l’arthrite, a permis de réduire les risques de survenue d’un syndrome palmoplantaire de grade 2 ou 3 chez 75 % des participants prenant de la capécitabine.