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La voix des personnes atteintes d'un cancer du sein

Éducation

blogue À nous la parole

Y croire, c’est pouvoir!

Par Adriana Ermter

Dans notre rubrique mensuelle, la rédactrice en chef et auteure Adriana Ermter raconte son expérience du cancer du sein.

Ne me traitez pas de folle lorsque vous lirez ce billet! Enfin, vous pouvez, si vous le voulez. Mais j’y crois et ça a changé ma vie! Croyez-moi, en tant que femme célibataire vivant avec deux chats, constamment à l’affût de piges de rédactrice et n’ayant reçu aucun « J’aime » convenable sur Hinge depuis plus d’un an, je cherche toujours à voir le côté positif des choses!

Alors, voici, mon authentique modus operandi : y croire, c’est pouvoir!

Pour moi, ça signifie que, quelle que soit la chose sur laquelle je choisis de me concentrer, elle se concrétisera. Je ne choisis pas aléatoirement, mais de manière consciente et déterminée.

Je m’explique. Lorsque j’ai appris que j’avais un cancer du sein, j’avais pour philosophie de ne croire que ce que je voyais. J’ai vu un oncologue, qui m’a montré les radios de la tumeur située sous mon aisselle droite. J’ai fait une échographie et une IRM. J’ai lu les résultats de la biopsie qui confirmait que j’avais un cancer du sein. Par conséquent, j’étais d’accord que j’avais un cancer du sein. De plus, je pouvais sentir la petite grosseur chaque fois que je touchais cet endroit-là — c’est pour ça que j’étais allée consulter au départ. Donc, oui, je croyais ce que l’on me disait et j’avais pu voir de mes propres yeux (et sentir) que c’était vrai. Ma certitude n’était pas basée sur une foi aveugle, mais sur la science.

Ce que je ne savais pas et que j’allais bientôt découvrir, c’est que je pouvais aussi croire en des choses que je ne pouvais pas voir. Des choses positives, comme la réussite de mon opération, l’issue positive de ma radiothérapie et/ou de ma chimiothérapie, l’amélioration de mon état de santé, ma survie, le retour de la joie dans ma vie et bien d’autres choses. Que, quand on croit à ces choses si profondément que l’on se sent en paix et joyeux lorsque l’on y pense, et que l’on croit fermement que ces choses peuvent arriver, cela peut améliorer et améliore effectivement son état d’esprit.

Mais cette perception des choses ne m’est pas venue toute de suite. Pour être honnête, une fois passé le choc initial du diagnostic, j’ai été envahie par la peur accablante de l’inconnu et « merde! » était la seule chose à laquelle je pouvais penser, suivie d’un désir intense de vivre. Je ne saurais dire, mais c’est peut-être à cause de cet intense désir de vivre, de cette obsession de lutter pour ma vie ou du fait que j’étais constamment exténuée que mon mental s’est lentement, mais sûrement, dirigé vers ce nouvel état d’esprit.

C’est arrivé un jour, alors que j’étais couchée sur mon canapé et que je regardais la rediffusion d’une émission sur une équipe de cheerleading, en Ontario. J’étais tellement fatiguée que je pouvais à peine me concentrer. Mais, j’aimais les messages positifs que l’entraîneuse donnait à ses athlètes et cela m’a rappelé le temps où j’avais entraîné une équipe d’élite de natation synchronisée. Cela m’a aussi donné envie de redevenir entraîneuse. À tel point que je me suis fait la promesse que dès que je serais guérie et que j’aurais retrouvé mon énergie, je quitterais mon emploi, deviendrais rédactrice à la pige — cela faisait 10 ans que j’en rêvais — et trouverais un poste à mi-temps d’entraîneuse afin de pouvoir redonner à ma communauté et partager mon amour de la natation synchronisée avec d’autres filles.

Plus j’y pensais et mieux je me sentais. Ce sentiment a perduré après l’émission. Je me retrouvais souvent à repenser à mon plan chaque fois que je sentais que je perdais le contrôle de ma vie et que j’avais peur des traitements et pour ma santé. Quand j’y pensais, la douleur et la peur semblaient s’estomper et j’avais plus d’espoir en l’avenir.

Ça m’a pris quelques semaines pour me rendre compte que chaque fois que je remplaçais la peur par de la joie et de l’espoir, mon état d’esprit et mes émotions s’amélioraient. Une fois que je m’en suis rendu compte, j’ai pu, de manière consciente, choisir mes pensées de façon proactive et ainsi évoquer des souvenirs heureux et croire aux choses positives que je voulais dans ma vie. Chaque fois que je faisais cela, l’inconnu me semblait beaucoup plus abordable — c’est pour cela que j’attribue ce changement au fait d’être positive.

Cette positivité ne doit pas être confondue avec les platitudes que les gens qui n’ont pas de cancer peuvent dire. Je parle ici de se créer une joie authentique et réelle en se souvenant de moments merveilleux, en en imaginant de nouveaux et en se persuadant que ces moments peuvent arriver. Plus je mettais en pratique cet état d’esprit, plus je me sentais heureuse.

Je suis maintenant dans ma quatrième année de rémission. Bien que je ressente toujours la peur de la récidive et que je sois anxieuse avant chaque rendez-vous avec mon oncologue, je sais maintenant mieux gérer ces émotions. Et ça m’aide beaucoup. Je continue d’appliquer ce modus operandi, cet état d’esprit qui consiste à penser qu’y croire, c’est pouvoir, et ça marche! J’y crois plus certains jours que d’autres, mais c’est correct. Il suffit d’être constante, car quand je le suis, je me sens plus forte!

Adriana Ermter est une auteure et rédactrice primée. Vous pouvez lire ses écrits dans Living Luxe, Figure Skater Fitness et IN Magazine, ainsi qu’en ligne sur les sites 29Secrets.com, RethinkBreastCancer.ca, Popsugar.com et AmongMen.com. L’ancienne chroniqueuse beauté du magazine FASHION et rédactrice en chef de Salon et Childview habite à Toronto avec ses deux chatons, Murphy et Olive. Vous pouvez la suivre sur Instagram (@AdrianaErmter)