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La voix des personnes atteintes d'un cancer du sein

Éducation

blogue À nous la parole


Des oncologues vous informent au sujet des vaccins contre la COVID-19

Lorsque la pandémie de COVID-19 a été déclarée en mars 2020, il manquait d’informations sur le virus. Puis, au fil du temps, de plus en plus de recherches se sont penchées sur le virus et elles ont permis de mieux comprendre son fonctionnement, ses symptômes, qui il contamine et bien plus. Ces recherches ont également contribué à déterminer que les patients atteints de cancer étaient plus susceptibles de développer des symptômes graves s’ils attrapent la COVID-19. Même s’il manquait à la fois de preuves pour indiquer quels cancers précis étaient liés à une plus grande vulnérabilité et de recherches pour établir sans équivoque si les patients actuels et passés faisaient face aux mêmes risques, les quelques conclusions tirées à ce moment s’avéraient suffisantes pour classer les gens ayant reçu un diagnostic de cancer du sein comme étant à haut risque. Bien sûr, le risque de chacun dépend de nombreux facteurs et varie selon les individus.

En tant que personne qui pourrait être à risque, l’arrivée et l’approbation des vaccins contre la COVID-19 suscitent peut-être chez vous des questions et des inquiétudes. Nous avons préparé ce billet en collaboration avec des oncologues de partout au Canada pour vous fournir des informations sur le vaccin contre la COVID-19 qui concernent les patients atteints de cancer. Voici ce que vous devriez savoir.

Le cancer et les vaccins contre la COVID-19

  1. Le cancer est constitué d’une multitude de maladies regroupées sous un même nom et il s’avère impossible de donner des conseils valables pour tous les patients cancéreux. Non seulement différents cancers touchent différents organes, mais les médicaments utilisés pour lutter contre la maladie varient selon les cancers et les individus eux-mêmes. Certaines personnes atteintes ne montrent plus de signes de la maladie et n’ont plus le cancer alors que d’autres en souffrent actuellement ou vivent avec cette maladie. Toutes ces possibilités peuvent avoir une incidence sur leur risque d’attraper la COVID-19. De même, la présence de comorbidités chez certains individus peut accroître leur probabilité de contracter la COVID-19 et modifier leur réponse aux vaccins ou les risques encourus.
  2. Certaines personnes ayant reçu un diagnostic de cancer sont immunodéprimées, ce qui signifie que leur système immunitaire est plus fragile que celui de la personne moyenne qui possède un système immunitaire sain. Ce dernier, qui aide à combattre les infections, est complexe et renferme une multitude d’autres systèmes. La faiblesse des mécanismes de défense des personnes immunodéprimées peut nuire à la capacité de ces dernières à combattre aussi efficacement les infections que les personnes en santé. Les patients immunodéprimés sont conséquemment plus à risque de contracter des infections virales comme la COVID-19. De plus, certains médicaments qui attaquent directement le cancer ont une incidence sur le système immunitaire. C’est pourquoi certains patients peuvent être plus à risque d’être infectés et de souffrir d’une forme plus grave avec complications. Ces risques varient selon chacun.
  3. Le type de vaccin le plus couramment utilisé pour prévenir la COVID-19 est celui à acide ribonucléique messager (ARNm). Le recours à un vaccin à ARNm signifie que ce n’est pas le virus qui est injecté, mais plutôt un code fabriqué en laboratoire pour la protéine de spicule du virus qui, une fois dans le corps, incite nos cellules à produire la protéine. Tout cela aide le système immunitaire à reconnaître le virus et à s’en débarrasser en cas d’infection. Au moment d’écrire ces lignes, quatre vaccins contre la COVID-19 étaient approuvés au Canada. À moins de contre-indication ou de la recommandation par votre médecin d’un vaccin précis, le « meilleur » vaccin à recevoir est celui auquel vous avez accès.
  4. Les études cliniques sur l’innocuité et l’efficacité des vaccins ne se sont pas penchées sur les personnes qui souffrent ou qui vivent avec un cancer ni celles qui subissent un traitement de chimiothérapie. Les informations recueillies sur la réponse des patients cancéreux aux vaccins par les pays qui procèdent déjà à l’immunisation de leur population ne sont pas encore disponibles.
  5. La plupart des provinces et territoires canadiens ont établi des listes de groupes prioritaires pour la vaccination. Il se peut que vous fassiez partie d’une de ces listes en tant que patiente atteinte d’un cancer ou pour des raisons démographiques. Compte tenu de l’innocuité générale des vaccins, il est fortement recommandé que vous vous fassiez vacciner. Cependant, il est important d’en parler avec votre équipe soignante ou de vérifier si votre centre anticancéreux possède un site Web avec de l’information à ce sujet.
  6. En ce moment, les seules personnes qui ne devraient pas recevoir l’un des quatre vaccins contre la COVID-19 approuvés au Canada sont celles qui :
  • Présentent une réaction allergique immédiate ou grave après leur première dose ;
  • Sont allergiques à l’un des ingrédients des vaccins.

Le vaccin contre la COVID-19 et le cancer du sein

  1. La plupart du temps, les patientes atteintes d’un cancer du sein ne sont pas immunodéprimées. Voici des renseignements généraux destinés à différentes catégories de personnes atteintes de cancer du sein :
  • Si, actuellement, vous n’avez que des rendez-vous de suivi et que vous ne présentez aucun signe de la maladie ou que vous êtes traitées par une hormonothérapie adjuvante, il est sécuritaire pour vous de recevoir le vaccin et vous n’avez pas à vous préoccuper des risques qui pourraient découler de votre cancer du sein.
  • Si vous suivez en ce moment un traitement de chimiothérapie, il est sécuritaire pour vous de recevoir le vaccin. Il est toutefois important de discuter avec votre fournisseur de soins du moment approprié pour recevoir le vaccin.
  • Si vous recevez un traitement avec un inhibiteur de la CDK 4 et 6, le vaccin est sécuritaire pour vous. Si vous pouvez décider du moment de votre immunisation, privilégiez la période précédant tout juste la reprise de vos pilules. Si l’horaire de vaccination s’avère limité, faites-vous vacciner lorsque vous le pouvez.
  • Si vous prenez d’autres médicaments qui ont une incidence sur votre nombre de globules blancs, discutez avec votre oncologue du moment durant lequel vous devriez vous faire vacciner.
  • Si vous subissez une radiothérapie, l’immunisation contre la COVID-19 est sécuritaire, mais il est fortement recommandé d’en parler au préalable à votre oncologue.

Le vaccin contre la COVID-19 s’avère habituellement sécuritaire pour les patientes atteintes d’un cancer du sein. Il n’existe actuellement aucune preuve d’un risque aggravé « d’effets secondaires » chez les patients cancéreux. La principale préoccupation liée à la vaccination des patients cancéreux, qui peuvent être immunodéprimés, réside dans la possibilité d’une efficacité moindre du vaccin que chez d’autres personnes. Cependant, les patients immunodéprimés courent un risque accru de symptômes graves ou de décès causés par la COVID-19. Pour presque tous les patients cancéreux, les bienfaits de la vaccination (pour prévenir les formes sévères de la maladie) dépassent n’importe quel désavantage ou contrainte. En plus de recevoir un vaccin contre la COVID-19, assurez-vous de protéger les membres de votre famille, les autres et vous-même en respectant les directives de santé publique, notamment en portant un masque, en évitant les rassemblements intérieurs et en vous lavant les mains. Si vos préoccupations quant au vaccin demeurent ou si vous vous trouvez dans une situation exceptionnelle, l’étape suivante consiste à parler à un membre de votre équipe de soins.

Photo par Hakan Nural sur Unsplash

Les points de vue et les expériences exprimés à travers les histoires personnelles sur le blog Our Voices sont ceux des auteurs et de leurs expériences vécues. Ils ne reflètent pas nécessairement la position du Réseau canadien du cancer du sein. Les informations fournies n’ont pas été examinées médicalement et ne sont pas destinées à remplacer un avis médical professionnel. Demandez toujours conseil à votre équipe de soins lorsque vous envisagez vos plans et objectifs de traitement.