Alors que les élections fédérales de 2025 sont en cours, beaucoup d'entre nous réfléchissent aux questions les plus importantes. La période d'incertitude économique que nous traversons est au cœur de nos préoccupations, et l'accès aux soins en est un élément essentiel. Voici quelques-unes des questions les plus importantes en matière de soins de santé à prendre en compte dans le cadre des élections.
Accès aux soins
En 2019, nous avions identifié l'équité, les délais d’attente, l'admissibilité et le manque ou l’absence d’assurance comme étant les plus grands problèmes auxquels sont confrontées les personnes nécessitant une prise en charge médicale contre le cancer. Malheureusement, ces préoccupations sont toujours d'actualité.
La route est longue entre le moment où un nouveau traitement contre le cancer est approuvé par Santé Canada, celui où il est couvert par les systèmes de santé publics et celui où les patients y ont accès. Il faut souvent un à deux ans avant qu'un nouveau médicament ne soit financé par les pouvoirs publics. Chaque province décide individuellement d'ajouter ou non le médicament à la liste des médicaments qu’elle rembourse, ce qui peut entraîner une inégalité d'accès selon les régions. Ce qui est disponible dans une province peut ne pas l'être dans une autre.
En 2025, la population canadienne a besoin d'un meilleur accès aux médicaments qui traitent le cancer. Ce besoin est crucial et a été reconnu par des groupes de patients, des défenseurs des droits des patients et d’autres organisations. Par exemple, l'Association médicale canadienne a demandé au gouvernement fédéral de faire en sorte que les Canadien·nes aient accès à ces médicaments en fournissant un financement durable et à long terme afin de permettre la mise en place d'un régime national d'assurance-médicaments.
Recherche et accès pour les personnes à haut risque
Certains facteurs exposent les individus à un risque accru ou élevé de cancer du sein. Des années de sensibilisation au cancer du sein et d'éducation à sa prévention ont contribué à améliorer la connaissance des symptômes de cette maladie, ainsi que des méthodes standard de dépistage du cancer du sein. Malheureusement, la sensibilisation, l'éducation et les méthodes de dépistage pour les personnes présentant un risque élevé de cancer du sein restent insuffisantes.
Le soutien, par le gouvernement, de travaux de recherche pouvant être utilisés pour adapter les programmes de dépistage aux personnes à haut risque est important pour la prévention du cancer du sein.
Il peut s'agir de travaux portant sur l’adoption d’une approche stratifiée incluant les facteurs de risque dans les directives relatives au dépistage du cancer du sein ou, plus spécifiquement, de travaux portant sur des méthodes de dépistage supplémentaires appropriées pour les personnes présentant une forte densité mammaire. L'éducation et l'accès aux tests génétiques doivent également être plus équitables dans l'ensemble du pays afin que les personnes présentant un risque élevé de cancer du sein puissent prendre des mesures préventives.
L'intensification de la recherche et l'élargissement de l'accès au dépistage du cancer du sein ainsi qu’aux tests génétiques pour tenir compte des risques personnels et communautaires contribueraient à garantir que personne n'est laissé pour compte.
Prendre en compte les données ethniques pour améliorer l'équité en matière de santé et d'accessibilité aux soins
Pour prendre des décisions pertinentes, il faut des données pertinentes. Nous savons que le lieu de résidence, le niveau de revenu et les communautés d'appartenance ont une incidence sur la santé, bien plus que les choix de mode de vie, tels que l'alimentation ou l'exercice physique. Par exemple, dans les zones rurales, l'accès limité aux services de santé signifie que le cancer est diagnostiqué à des stades plus avancés, ce qui limite les options de traitement et peut conduire à de moins bons dénouements. Nous avons pu constater la valeur de ces données lors de la pandémie de COVID-19, lorsque les responsables de santé publique ont été en mesure d'identifier les lacunes en matière de protection et d'agir rapidement.
À l'heure actuelle, le Canada ne recueille pas suffisamment de données démographiques sur la santé, telles que celles basées sur la race, l'ethnicité, le revenu ou l'identité autochtone. Il est donc plus difficile de suivre les tendances ou de comprendre où se situent les lacunes en matière de soins de santé. Depuis des années, les défenseurs des droits des patients demandent au gouvernement d'aider les prestataires de soins de santé à recueillir ces informations, dans l'espoir de remédier aux inégalités. Des organisations nationales, comme l’Association médicale canadienne, le Partenariat canadien contre le cancer et l’Institut canadien d'information sur la santé, ont également appelé à la collecte de meilleures données dans le domaine.
Il est essentiel que nous utilisions des données canadiennes pour éclairer les politiques et les décisions en matière de santé au Canada. Une trop grande partie des données actuellement utilisées proviennent des États-Unis et ne reflètent pas nécessairement les réalités de la population canadienne. L'utilisation de données démographiques canadiennes pourra rendre les soins plus accessibles, en particulier dans les communautés autochtones ou mal desservies, en amenant les services de santé là où se trouvent les gens et en répondant aux défis spécifiques auxquels ils sont confrontés.
Nous devons normaliser notre approche de la collecte de données démographiques afin de mettre en place des systèmes de santé qui englobent tout le monde. L'alignement sur les normes pancanadiennes existantes en matière de données est nécessaire pour faire une réelle différence dans l'amélioration de la prise en charge des personnes atteintes d’un cancer. Aujourd'hui plus que jamais, nous avons besoin de données canadiennes pour transformer notre approche des soins de santé.
Les élections servent à choisir l'avenir que nous voulons. Un accès rapide aux traitements, un dépistage individualisé, une plus grande équité et de meilleures données démographiques permettront de mettre en place des systèmes de santé qui fonctionnent mieux pour tous les Canadien·nes.
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