Par Adriana Ermter
Je lis beaucoup. Je lis de tout. En ce moment, je lis Hollywood Wives (Les dessous d’Hollywood) de Jackie Collins. Je sais, j’ai 30 ans de retard, mais je viens tout juste de regarder Lady Boss, The Jackie Collins Story sur Netflix, donc voilà pourquoi je suis en train de lire ce livre. En plus, c’est un bon livre avec une histoire captivante, un peu fantastique. J’ai même déjà acheté la suite, Hollywood Wives: The New Generation, après en avoir lu seulement 15 pages. Mais, je m’égare, ce n’est pas ce genre de livre dont j’ai envie de vous parler! Je suis là pour vous parler de livres sur la force mentale, l’estime de soi, la santé mentale, et vous expliquer comment on se crée une réalité positive. J’aime beaucoup ce genre de livres et j’en ai des tonnes, car je pense sincèrement qu’ils me sont d’une grande aide. J’aurais aimé les avoir quand j’ai appris que j’ai reçu mon diagnostic et que j’ai subi tous les traitements.
À l’époque, j’étais exténuée par ma vie, c’est-à-dire me lever chaque matin pour aller travailler et pouvoir payer mon hypothèque. Je mettais aussi fixé comme objectif d’en apprendre le plus possible sur le cancer du sein, d’être toujours à jour et de défendre mes intérêts en tant que patiente. J’avais l’impression que, comme ça, je contrôlais la situation, ma vie, et que ça me permettait de continuer à vivre. Ça me prenait tout mon temps et toute mon énergie. Mais si je m’étais forcée ou si je m’étais juste rappelé de prendre 10 minutes chaque jour, ou le week-end, pour me poser et me demander comment je voyais ma vie et comment je voulais qu’elle soit, au lieu de juste observer la façon dont elle se déroulait, est-ce que ça m’aurait aidé à guérir plus vite, à avoir plus d’énergie et à être plus optimiste? Je pense que oui.
La force du mental
Je ne suis pas une experte en renforcement mental, mais j’ai lu beaucoup de livres sur le sujet et ça fait plus de 15 ans que je fais des exercices de renforcement mental. Et pourtant, j’ai tout arrêté, ainsi que la psychothérapie, lorsque j’ai appris que j’ai reçu mon diagnostic. Je pensais ne pas pouvoir continuer mon développement personnel tout en me battant contre le cancer. Avec le recul, j’aurais pu très certainement faire les deux en même temps, et j’aurais dû.
Il a quelques années, j’étais directrice de la rubrique Beauté pour le magazine Fashion. Je voulais m’acheter un ou deux vêtements qui pourraient, comme par magie, transformer toute ma garde-robe. Mais, à l’époque, j’avais de sérieuses difficultés financières. J’étais frustrée par mes tenues et j’avais toujours l’impression d’être mal habillée aux événements médiatiques auxquels j’assistais. J’avais tellement envie de m’acheter au moins un nouveau vêtement que j’y pensais chaque jour. Quelque temps après, une agence de relations publiques m’a envoyé un joli cardigan bleu-marine de chez Michael Kors dans un dossier de presse. On aurait dit qu’ils avaient lu dans mes pensées! C’était exactement ma taille et la réponse à mes prières. J’ai usé ce cardigan jusqu’à la corde! Grâce à lui, mes tenues jeans-bottes avaient du style, mes jupes et mes robes paraissaient plus à la mode et je me sentais instantanément mieux chaque fois que je l’enfilais, c’est-à-dire au moins deux fois par semaine! Plus tard, je me suis rendu compte que l’arrivée de ce cardigan n’était pas une coïncidence. Il était la preuve que lorsque je concentre mes pensées avec clarté et sincérité sur quelque chose, je peux parvenir à mes fins et que je devrais appliquer cette méthode dans tous les domaines. Le seul bémol, c’est que je ne le fais pas systématiquement.
De bonnes vibrations
Et pourquoi ne pas le faire systématiquement? Où en serais-je maintenant si j’avais appliqué cette méthode de manière constante et consciente quand j’étais au plus bas? Aurais-je pu changer les vibrations qui m’entouraient lorsque je me sentais vraiment seule, vulnérable et terrifiée? Ça m’aurait fait du bien, c’est certain. Je ne pense pas que ç’aurait guéri le cancer, mais ça m’aurait très certainement aidé à changer la façon dont j’abordais ma guérison.
Je n’ai plus de cancer, mais de temps en temps, je suis encore saisie par la peur de la récidive. Cette peur ne m’a jamais vraiment quittée. Parfois, dépendamment de la façon dont ma journée s’est passée, je commence à ressentir une réelle insécurité et à me dire que je ne suis pas assez forte ou que je suis épuisée. Viennent ensuite des questions du genre : « Vais-je atteindre la barre des cinq ans sans cancer? » « Est-ce que mes séances de radiothérapie vont empêcher le cancer de redevenir ou un cancer secondaire de se développer? » Mon côté pratique fait que j’arrive à rire de la validité de ces pensées et, pour être honnête, ça pourrait très bien être considéré comme l’attitude parfaite à avoir, mais moi, d’un point de vue émotionnel, ça ne me convient pas.
Une série d’opportunités
Je préfère me concentrer sur la vie que je veux avoir et la personne que je veux être. C’est pour ça que, chaque matin, je choisis de m’imaginer en bonne santé, riche, libre et heureuse. J’agis même comme si j’ai déjà tout ce dont j’ai envie et, de temps à autre, je récite des affirmations et exprime à voix haute ce que ces pensées me procurent comme émotions. Évidemment, je pourrais très bien revenir à un mode de pensée où je m’interdis ce délire et où je me dis qu’il faut être sérieuse et rester dans la réalité — ce qui serait plus sage, sauf que je sais que ce type de renforcement mental fonctionne pour moi. Quand je me concentre sur ce qui est positif — état d’esprit dans lequel je me sens le plus à l’aise, ma réalité change et ça me rend heureuse, ça me calme et je me sens en sécurité. Ça n’a aucune incidence sur la réalité de mon existence — je serai toujours une survivante du cancer, mais ça me laisse de la place pour évoluer et poursuivre mon propre développement personnel.
Je vois ça comme une opportunité. Mes croyances sont tout simplement un ensemble de pensées que j’ai continuellement. Elles reflètent ce que je pense de moi-même. Ainsi, lorsque je veux changer de réalité, il me suffit de changer mes pensées pour me sentir bien. Ça ne veut pas dire que la façon de faire des autres est mauvaise, ça veut juste dire que cette façon de faire et d’être est celle qui me convient, à moi. Je sais que chacune de mes pensées compte, que chaque mot que j’écris ou prononce a le pouvoir de flotter dans l’air jusqu’à ce qu’ils créent ma réalité. C’est pour ça que je cultive mes pensées positives, car même quand j’ai l’impression qu’elles ne fonctionnent pas, je sais que leurs bonnes vibrations finiront par se matérialiser. Parce que quand je persévère, je peux parvenir à mes fins. N’ai-je pas obtenu ce cardigan bleu?
Adriana Ermter est une auteure et rédactrice primée. Vous pouvez lire ses écrits dans Living Luxe, Figure Skater Fitness et IN Magazine, ainsi qu’en ligne sur les sites 29Secrets.com, RethinkBreastCancer.ca, Popsugar.com et AmongMen.com. L’ancienne chroniqueuse beauté du magazine FASHION et rédactrice en chef de Salon et Childview habite à Toronto avec ses deux chatons, Murphy et Olive. Vous pouvez la suivre sur Instagram (@AdrianaErmter).