Lorsqu’elle apprend qu’elle souffre d’un cancer du sein en mars 2016, Kim Bulpitt n’en est pas à sa première maladie grave. À 53 ans, cette résidente de Kitchener en Ontario avait auparavant reçu un diagnostic de maladie rénale en 1979, un de la maladie de Parkinson en 2008 et un d’arthrose en 2012, affection pour laquelle elle a dû subir une arthroplastie des deux genoux en 2014.
« L’aspect le plus difficile de mon cancer du sein a été de faire face à nouveau à une maladie grave qui s’ajoutait à tout ce que je devais déjà affronter. La colère et la peur dominaient les autres émotions », affirme Kim.
Le cancer du sein triple négatif de stade précoce de Kim a été décelé par une mammographie et une biopsie. Ses choix de traitement étaient extrêmement difficiles puisqu’il fallait éviter toute interaction avec sa médication contre le Parkinson. En outre, son néphrologue s’inquiétait de la possibilité que certains médicaments anticancéreux endommagent davantage ses reins.
« Heureusement, les spécialistes de mon équipe de soins se sont parlé pour concevoir ensemble un plan de traitement », déclare Kim. « J’ai encore peur d’une récidive puisque mon traitement a été modifié pour tenir compte de mes autres problèmes de santé. »
En plus de la chimiothérapie, Kim a subi une intervention chirurgicale et de la radiothérapie. Le lymphœdème est alors apparu.
« Le lymphœdème touche mon côté gauche, soit le même côté que la maladie de Parkinson et le cancer. Enfiler quotidiennement les vêtements de compression n’est donc pas seulement un combat, mais un rappel constant que j’ai eu le cancer. »
Kim était également préoccupée par le caractère possiblement héréditaire de son cancer. « J’ai deux filles. J’ai donc subi les tests de dépistage génétique pour m’assurer qu’il n’y avait pas d’inquiétude à avoir à ce chapitre. Tout est beau. »
« La colère et la peur dominaient les autres émotions »
Pour Kim, souffrir de plusieurs maladies en même temps génère une peur plus grande que celle de la récidive du cancer. « Je ne peux plus juste attribuer une nouvelle douleur au Parkinson. La dépression constitue donc un problème plus grave qui est non seulement difficile pour moi, mais également pour ma famille. »
Pour mieux y faire face, Kim s’est jointe à un groupe de soutien. « Ça aide beaucoup, mais la majorité des personnes de ce groupe combattent différents cancers liés aux hormones pour lesquels elles subissent encore des traitements. Puisqu’il n’existe aucune thérapie ciblée pour lutter contre le cancer du sein triple négatif, une patiente qui en souffre n’a d’autres choix que de se croiser les doigts en espérant que tout ira pour le mieux. »
Kim est très reconnaissante du soutien apporté par une amie proche. « Ana Pluim restait à mes côtés lors de chaque traitement de chimiothérapie pour m’aider à passer à travers ces longues journées. Grâce aux rires et aux larmes que nous avons partagés, elle m’a donné la force de surmonter mes traitements difficiles. Ces derniers devaient durer quatre heures, mais étant donné ma réaction légère aux médicaments, je finissais par y consacrer six heures ou plus avec ma chère amie toujours à mes côtés. Ana a deux adolescentes. Qu’elle m’ait accordé tant de temps m’étonne encore. »
Le mari de Kim, qu’elle a épousé tout juste avant de recevoir son diagnostic de cancer, lui est également d’un grand soutien. « La culpabilité m’assaille puisque mon conjoint doit porter un fardeau supplémentaire. Cela dit, il est une personne très compréhensive et je suis choyée de l’avoir dans ma vie. »
La présence de son petit-fils, Charles Thomas, né le 1er décembre 2016, la réjouit également. « Tout au long du traitement, c’était un réconfort de savoir qu’il arriverait bientôt », affirme-t-elle.
La foi demeure une autre source de soutien pour Kim. « Puisque ma foi est profonde, j’ai vite compris que le pessimisme ne servirait à rien. »
« Je considère maintenant cette épreuve comme une chose positive. J’ai rencontré des gens merveilleux que je n’aurais jamais connus autrement si le cancer ne s’était pas pointé. Si je suis en mesure d’alléger l’anxiété et les peurs d’une personne et de répondre à ses questions, cela veut alors dire que j’ai su affronter avec succès ma propre peur du cancer et que je peux maintenant poursuivre ma propre guérison. »