Dans notre rubrique mensuelle, la rédactrice en chef et auteure Adriana Ermter raconte son expérience du cancer du sein.
Par Adriana Ermter
Je n’oublierai jamais le jour où je me suis regardée dans le miroir de ma salle de bain et que j’ai vu que mon visage avait pris dix ans d’un coup. Ce n’était pas dû à mon sempiternel chandail Lululemon mangé par les mites que j’enlevais uniquement les jours de lessive, au mauvais éclairage ou à la fatigue accumulée. Et ce n’était pas non plus mon esprit qui me jouait des tours. C’était vraiment moi! Même en utilisant les produits tant acclamés par la Génération Y de Kylie et de Rihanna, je n’y pouvais rien! Sur le plan biologique, j’avais toujours le même âge, mais on ne pouvait pas en dire autant de mon visage. Il paraissait dix ans de plus! Ma peau ferme, dodue et rosée avait laissé place aux petites rides, aux pattes d’oie, aux cernes et aux joues tombantes.
Bien évidemment, j’ai tout de suite appelé un expert! Pas mon oncologue, mon chirurgien ou mon radiologue, mais le Dr Nowell Solish, fondateur et dermatologue spécialisé en soins esthétiques du centre Cosmetic Dermatology Toronto Yorkville et également codirecteur de la Non-Melanoma Skin Cancer Clinic, au Women’s College. De tous les médecins avec qui j’ai eu l’occasion de m’entretenir pendant ma carrière de journaliste, il était celui vers lequel je m’étais le plus souvent tournée pour obtenir des informations sur des sujets médicaux et les soins de la peau. De plus, c’est quelqu’un qui sait garder son calme et qui est authentique et extrêmement gentil.
« C’est bien d’un vieillissement cutané qu’il s’agit, m’a-t-il confirmé au téléphone. Votre peau est plus fine et a tendance à moins bien s’hydrater. De plus, le tamoxifène bloque la production d’œstrogènes, lesquels aident normalement l’organisme à lutter contre le vieillissement. »
J’ai tout de suite eu envie de me réfugier sous ma couette avec mes chats. À la place, j’ai choisi la voie du déni salvateur et je lui ai demandé si ces rides étaient permanentes. « Si l’on ajoute à cela le stress dû à la maladie, l’opération, les traitements et les retombées psychologiques du cancer, m’a-t-il répondu, oui... elles là pour rester. Le cancer du sein a de véritables conséquences pour vous, les femmes. »
Ces conséquences sont telles que beaucoup d’entre nous cherchent à tout prix des solutions anti-âge et pas toujours au bon endroit. Selon le Dr Solish, les personnes atteintes d’un cancer du sein peuvent subir jusqu’à trois séances de régénération faciale en toute sécurité. Il parle ici de solutions éprouvées, comme les injections de Botox® (toxine botulique), d’acide hyaluronique et de plasma riche en plaquettes.
« Ces traitements peuvent être effectués, sans risque, pendant ou après une radiothérapie ou une chimiothérapie, m’a-t-il expliqué. Pensez toutefois à prendre rendez-vous avant votre prochain cycle de chimiothérapie, au moment où vos défenses immunitaires sont au plus haut, afin de ne pas risquer d’infection. Et assurez-vous d’avoir l’aval de votre oncologue. »
Je n’ai essayé aucun de ces traitements, mais j’y pense beaucoup. Et puis, rien que d’avoir eu ces informations, j’ai l’impression d’avoir plus de contrôle sur mon apparence future.
Vous trouverez ci-dessous plus d’informations sur ces trois traitements qui peuvent remédier à la sécheresse et au vieillissement cutanés prématurés dus au cancer et aux traitements. Sachez toutefois qu’il existe beaucoup d’autres façons économiques de lutter contre ces effets indésirables.
Traitement no 1 : Toxine botulique (Botox®)
Il s’agit d’une substance injectable qui permet de geler les muscles en place afin d’empêcher la formation de rides et de ridules. Elle est habituellement injectée dans les rides du front, les rides du contour des yeux et les rides intersourcillières.
Procédure : Le produit est injecté à l’aide d’aiguilles extra-fines. La procédure prend environ 5 à 10 minutes et peut causer de légères contusions ou rougeurs. Mot du Dr Solish : « Avant le traitement, faites-vous tatouer les sourcils à l’aide d’une technique comme le microblading, par exemple, afin que vos sourcils soient à la bonne place et qu’ils vous ressemblent. »
Longévité : 4 à 6 mois
Coût : 400 $ à 600 $ par traitement
Traitement no 2 : Acide hyaluronique
Les injections d’acide hyaluronique permettent de repulper le visage et de réduire l’apparence des ridules, des rides et de la peau tombante. C’est une molécule naturellement présente dans notre organisme et dans notre peau dont la quantité a tendance à diminuer en raison du processus de vieillissement accéléré par le cancer.
Procédure : Le produit est injecté à l’aide de plusieurs petites aiguilles. La procédure prend environ 10 minutes et peut causer des rougeurs modérées. Mot du Dr Solish : « De petites gouttes du produit sont injectées sous la peau, sur toute la surface du visage. L’acide hyaluronique retient l’eau, ce qui permet de réhydrater la peau et de lui redonner du volume. »
Longévité : 6 mois
Coût : 700 $ à 1 000 $ par traitement
Traitement no 3 : Plasma riche en plaquettes (PRP)
On vous injecte du plasma extrait de votre propre sang, qui contient des propriétés régénératrices et cicatrisantes, pour améliorer la texture de votre peau, lisser les ridules et donner à votre peau une apparence plus ferme et rajeunie.
Procédure : Ce traitement requiert le recueil de votre sang, duquel le plasma sera extrait, puis réinjecté dans votre visage à l’aide de micro-aiguilles qui donneront l’impression d’une cinquantaine de piqûres de moustiques. La préparation du sang prend environ 15 minutes et la réinjection, 10 minutes. Mot du Dr Solish : « Votre peau sera rouge et inégale pendant environ un jour. Il faut donc ne rien prévoir pour la soirée. »
Longévité : 4 à 6 mois
Coût : 600 $ à 700 $ par traitement
Adriana Ermter est une auteure et rédactrice primée. Vous pouvez lire ses écrits dans Living Luxe, Figure Skater Fitness et IN Magazine, ainsi qu’en ligne sur les sites 29Secrets.com, RethinkBreastCancer.ca, Popsugar.com et AmongMen.com. L’ancienne chroniqueuse beauté du magazine FASHION et rédactrice en chef de Salon et Childview habite à Toronto avec ses deux chatons, Murphy et Olive. Vous pouvez la suivre sur Instagram (@AdrianaErmter).
Photo par Andrea Piacquadio sur Pexels