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La Voix Des Personnes Atteintes D'un Cancer Du Sein

Éducation

blogue À nous la parole

Série sur le mode de vie et la nutrition des patientes atteintes de cancer du sein. 4e partie : La vérité sur la relation entre le sucre et le cancer du sein

Cathy Leman, M.A., DT.P., EPC, est diététiste, entraîneuse personnelle certifiée, thérapeute en nutrition, blogueuse, conférencière et fondatrice de dam. mad. About BREAST CANCER®. Après avoir reçu un diagnostic de carcinome canalaire infiltrant de stade I en octobre 2014, Cathy s’est donné pour mission de servir la communauté du cancer du sein en proposant des recommandations et des conseils fondés sur des preuves. Elle éduque, informe et incite les femmes à manger, bouger et prendre soin d’elles et de leur bien-être avec confiance.

Par Cathy Leman, M.A., DT.P., EPC

Dans le monde du cancer du sein, il existe un aliment d’une blancheur immaculée et étincelante, immensément populaire, qui fait l’objet de nombreuses méprises et de débats enflammés : le sucre. Rares sont les semaines au cours desquelles je n’entends pas ou ne lis pas que « le sucre alimente le cancer du sein », proclamé avec une certitude absolue. Les gens acceptent cela comme une vérité, mais qu’en est-il réellement ?

La convergence annuelle d’octobre entre le mois de la sensibilisation au cancer du sein et la surdose de sucre de l’Halloween constitue le moment parfait pour prodiguer de sages et saines paroles à propos cet ingrédient omniprésent que nous aimons détester et contester.

Premièrement, mettons une chose au clair. Lorsque j’écris à propos de la nutrition et du cancer du sein, des aliments ou des régimes, je commence par la consultation des recherches sur le sujet. Je suis une diététiste. Je détiens un baccalauréat ès sciences en nutrition. Je le répéterai jusqu’à la fin de mes jours : « La nutrition est une science, pas une opinion. » Même si chacun a droit à son avis sur la nutrition (et les aliments et les régimes), je ne suis pas une « chacune ». Je suis une professionnelle de la nutrition ET une survivante du cancer du sein.

J’ai l’obligation professionnelle et éthique d’écrire en me basant sur la science1 et je me donne personnellement la mission et l’objectif de recueillir et de relayer de l’information nutritionnelle fiable qui répond aux besoins des gens touchés par le cancer du sein. Je prends cette obligation et cette mission très au sérieux.

Je me suis demandé quelle information non édulcorée serait la plus utile pour une personne qui a récemment obtenu un diagnostic et qui se sent frustrée et déconcertée par l’absence de réponses cohérentes à ses questions sur le sucre et l’alimentation.

Voici à quoi j’en suis arrivée :

  • Le sucre me tuera-t-il vraiment ?
  • Le sucre est-il vraiment horrible ?
  • Le sucre cause-t-il le cancer ?
  • Le sucre fait-il grossir le cancer ?
  • Devrais-je couper tout le sucre de mon alimentation ?
  • Le sucre a-t-il une influence sur le risque de récidive ?
  • Quelle quantité de sucre puis-je manger tout en restant la plus en santé possible lors de mon traitement ?

Ensuite, j’ai pensé à la personne qui n’en a peut-être rien à cirer de la science et qui se sent dépassée et excédée à l’idée de passer en revue des pages et des pages d’informations contradictoires en ligne pour finalement conclure que l’exercice était futile et qui veut juste qu’on lui dise quoi faire.

Si cette personne est VOUS…

Commencez ici.

Il existe des centaines d’études et des tonnes de renseignements sur le sucre et le cancer du sein. Il m’est impossible de tout couvrir dans un seul billet de blogue, mais pour les besoins cet article, je me suis fixé les objectifs suivants :

  • Donner un bref cours « glucides 101 »
  • Offrir un petit aperçu de la recherche et des données scientifiques actuelles
  • Fournir un petit guide pour vous aider à mettre en pratique cette information

Les glucides : bref tour d’horizon

Les glucides font partie des trois macronutriments (avec les protéines et les lipides) indispensables dans l’alimentation pour fournir énergie, croissance et vie. Les glucides englobent toute une gamme d’amidons, de sucres et de fibres. Certains sucres sont naturels, comme ceux qu’on trouve dans les fruits, les légumes, les grains entiers et certains produits laitiers. D’autres sucres, comme le sirop de maïs à haute teneur en fructose, sont produits commercialement puis ajoutés aux aliments. Les glucides forment une catégorie qui comprend un large éventail d’amidons, de sucres (naturels ou fabriqués) et de fibres.

Il existe de nombreux types de sucre. Ils sont classés par les chimistes selon leur structure chimique. Les monosaccharides (des sucres simples) et les disaccharides (formés par l’union de deux sucres simples) en constituent des exemples. Le sucre apparaît aussi sous diverses formes, comme le glucose, le fructose et le galactose qui se combinent pour créer d’autres formes de sucre comme le lactose dans le lait (glucose + galactose) et le maltose dans la mélasse (glucose + glucose).

Les patientes qui ont récemment reçu un diagnostic de cancer du sein ou qui vivent avec un cancer métastatique peuvent craindre que le sucre « nourrisse » la maladie, c’est-à-dire qu’il contribue à sa croissance plus rapide et incontrôlable, optimisant ainsi son potentiel ou sa propagation dans le corps. Les patientes qui subissent un traitement peuvent être préoccupées par l’idée que le sucre nuise à la chimiothérapie ou à la radiothérapie. Les femmes qui n’ont pas reçu de diagnostic ou qui ne présentent plus aucun signe de la maladie après leur traitement peuvent redouter que le sucre provoque l’apparition d’un cancer du sein ou une récidive.

Un (petit) aperçu des études actuelles

  1. Inclure des sucres naturels dans votre alimentation en consommant des fruits, des légumes, des grains entiers et des produits laitiers (comme le lait de vache ordinaire et non pas le lait au chocolat ou les laits aromatisés qui comprennent des sucres ajoutés) ne devrait pas vous inquiéter. Ces aliments naturellement sucrés et les savoureux grains entiers fournissent des glucides riches en énergie, mais ils sont en plus remplis de vitamines, de minéraux, de fibres, d’antioxydants et de substances phytochimiques, contrairement aux calories vides de la plupart des sucres ajoutés2.
  2. Le sucre nourrit effectivement les cellules cancéreuses… et vos autres cellules. Toutes les cellules de votre corps utilisent du glucose (la forme décomposée des glucides) pour obtenir de l’énergie. Un corps soumis à un régime faible en glucides ou sans glucides transforme les protéines et le gras en glucose sanguin pour faire fonctionner le cerveau et tous les autres tissus. D’ailleurs, le cerveau ne carbure qu’aux glucides.
  3. Puisque les cellules cancéreuses s’avèrent particulièrement « affamées et hyperactives », elles consomment le glucose plus rapidement que les cellules non cancéreuses. Des professionnels de la santé peuvent constater ce phénomène pendant une tomographie à émission de positons grâce à l’utilisation d’un composé radioactif très semblable au glucose qui permet de détecter l’activité métabolique (l’appétit et l’hyperactivité) des cellules cancéreuses.
  4. Les cellules utilisent le sucre comme les voitures consomment l’essence. Les cellules normales fonctionnent avec une quantité normale de carburant. Par contre, les cancéreuses sont plus énergivores (en sucre) puisqu’elles se divisent plus rapidement3.
  5. Des études épidémiologiques convaincantes ont démontré qu’un apport élevé en sucre alimentaire a une incidence considérable sur le développement du cancer du sein, mais les données demeurent incohérentes et le mécanisme, flou. Un des processus proposés pour expliquer l’influence du sucre sur le cancer fait appel à l’inflammation (et l’obésité s’avère un puissant catalyseur d’inflammation systémique). Dans une étude, le sucre a accéléré et favorisé le développement du cancer du sein chez des souris qui mangeaient l’équivalent de que ce consomme en moyenne la population américaine, soit 70 livres/personne/année selon cette étude. Il a agi en provoquant des changements dans les voies de signalisation métaboliques et dans l’expression et la production de certaines protéines liées à la réponse inflammatoire. Ce qu’il faut retenir : le sucre n’a pas directement causé le cancer du sein. Il a plutôt exercé une influence sur un signal et une voie précise qui participent à la stimulation de son développement. Et il s’agissait d’une recherche sur les souris. Les souris ne sont pas des humains4.
  6. Selon une autre très petite étude, sur les souris encore, le sucre pourrait nuire à la réponse du corps à la chimiothérapie et à l’efficacité de cette dernière. L’étude ne portait que sur certains médicaments de chimiothérapie et certains types de cellules du cancer du sein en culture. Des recherches plus poussées seront nécessaires pour obtenir des résultats définitifs et des pratiques applicables dans la vie courante5.
  7. Lorsque des glucides sont ingérés, le corps accroît sa production d’insuline pour faciliter le retour à une glycémie normale après un repas. Un taux d’insuline qui ne parvient pas à revenir à la normale après que la glycémie est stable indique une résistance à l’insuline et un taux élevé d’insuline dans le sang. La résistance à l’insuline peut résulter de l’obésité et de l’inactivité. Elle est associée à un risque accru de récidive du cancer du sein6.

Petit guide de la dent sucrée

  • Cherchez à limiter votre apport en sucres ajoutés à 10 % ou moins de votre apport calorique total quotidien. Par exemple, si vous mangez 2000 calories par jour, les calories provenant de sucres ajoutés ne devraient pas dépasser 200 par jour. Rappelez-vous, il s’agit de calories et non de grammes. Ce n’est pas la même chose (voir ci-dessous).
  • Les sucres ajoutés se retrouvent dans : les bonbons, les biscuits, les gâteaux, les tartes, les brownies, les muffins, les brioches, les pâtisseries, la crème glacée, les sorbets, les gelatos, les boissons sucrées comme les jus, les punchs aux fruits, les boissons pour sportifs, les thés glacés sucrés, les frappés (smoothies) en bouteille, les boissons gazeuses, les cafés, les céréales, certains pains, le ketchup, la sauce barbecue, les sauces à spaghetti, les sauces tomates, les laits aromatisés (d’origine animale ou végétale), les yogourts aromatisés, les barres protéinées, les barres de céréales, les vinaigrettes et les fèves au lard en conserve. Il ne s’agit PAS d’une liste exhaustive — vérifiez l’étiquetage informatif !
  • gramme de sucre contient 4 calories. Si une étiquette alimentaire indique 5 grammes de sucre par portion, cela signifie que cet aliment vous procurera 20 calories de sucre (5 grammes x 4 calories).
    • Lorsque vous achetez des aliments emballés, consultez la liste des ingrédients. Si vous voyez l’un des termes suivants, sachez que le produit contient des sucres ajoutés : cassonade, dextrose, édulcorant à base de maïs, fructose, glucose, maltose, miel, mélasse, saccharose, sirop de maïs, sirop de maïs à haute teneur en fructose, sirop de malt, sucre brut, sucre inverti, sucre turbinado, tréhalose.

Ce à quoi ressemble une consommation quotidienne de 200 calories

Déjeuner

  • 1 sachet de gruau instantané à l’érable et à la cassonade : 12 grammes de sucre (48 calories provenant du sucre)
  • 1 tasse de lait d’amande à la vanille : 13 grammes de sucre (52 calories provenant du sucre)

Dîner

  • 2 cuillères à soupe de vinaigrette à la moutarde de Dijon : 5 grammes de sucre (20 calories provenant du sucre)
  • Salade verte avec 1 once de noix de Grenoble confites et 2 cuillères à soupe de canneberges séchées : 9 grammes de sucre + 13 grammes de sucre (88 calories provenant du sucre)

Surprise ! Vous avez déjà atteint 208 calories provenant du sucre et votre journée n’est pas finie. Cet exemple ne cherche pas à vous empêcher de manger des sucres ajoutés, mais plutôt à vous donner une idée de la vitesse à laquelle ils peuvent se glisser dans votre alimentation à votre insu. La solution est simple !

Réglez le problème…

Choisissez du gruau instantané nature et incorporez-y une cuillère à thé de miel, buvez du lait d’amande à la vanille sans sucre ajouté. Garnissez votre salade d’huile d’olive et de vinaigre balsamique. Privilégiez les raisins secs au lieu des canneberges séchées (les raisins contiennent naturellement du sucre, contrairement aux canneberges) et des noix de Grenoble grillées non sucrées.

Photo par Viktor Forgacs sur Unsplash