Par Tannis Wock
En avril 2014, je me rendis à Régina pour une mammographie de dépistage. L’avis que j’avais reçu spécifiait que je devais passer une mammographie tous les ans pour cause de « tissu mammaire dense ». C’était la première fois que j’entendais ce terme. Arrivée sur les lieux, je précisai à la technicienne que ma lettre mentionnait ma forte densité mammaire. Après la mammographie, elle observa les images et me confirma que j’avais les seins denses. Je n’avais aucune idée de ce que cela représentait pour moi, mais je l’appris assez rapidement.
Je reçus par la suite une lettre du centre de dépistage qui indiquait que les résultats de ma mammographie s’avéraient normaux. Elle ne mentionnait rien sur la densité de mes seins. Je passai mon examen médical annuel et mon omnipraticien déclara que puisque les résultats de la mammographie étaient normaux, je n’avais pas besoin de me faire examiner les seins. Encore une fois, la question de ma densité mammaire ne fut pas soulevée.
Deux mois plus tard, soit en juin 2014, je découvris une bosse en prenant ma douche. Je pris rendez-vous avec une autre omnipraticienne puisque le mien habitait désormais dans une autre ville. Elle sentit la bosse et ne sembla pas trop inquiète, car ma mammographie ne montrait rien de préoccupant. Elle m’envoya toutefois passer d’autres tests plus poussés. Je tardai à y aller vu que tous les résultats s’avéraient normaux. Je subis une échographie vers la fin juillet. Après avoir reçu un appel du bureau de la médecin, je passai une biopsie. Le 4 août 2014, on me confirma que je souffrais d’un carcinome canalaire infiltrant de grade 3.
Ce fut un coup de massue.
Il appert que la biopsie eut lieu seulement parce que le radiologiste pouvait sentir la bosse, mais que cette dernière n’apparaissait pas sur la mammographie ni sur l’échographie. Je subis ma mastectomie le 9 septembre 2014 et mon rapport de pathologie révéla la présence d’une tumeur de trois centimètres et de deux ganglions lymphatiques positifs avec extension extracapsulaire. Mon cancer fut qualifié de ER+, PR+, HER2- de stade 2B. Mon oncologue recommanda la chimiothérapie, la radiothérapie et le létrozole, un inhibiteur de l’aromatase. Ce fut sans aucun doute une des années les plus difficiles de ma vie. Je suis reconnaissante de l’excellence des soins reçus au Allen Blair Cancer Centre à Régina.
Ma plus grande préoccupation concerne toutes les autres femmes qui ont une forte densité mammaire, mais qui ne connaissent pas les dangers qui y sont associés. En partageant mon histoire, je souhaite transmettre ce message : défendez vos intérêts lorsqu’il s’agit de votre santé, examinez vos seins mensuellement et après votre mammographie, demandez si vous avez une forte densité mammaire. N’ayez pas peur de poser des questions et de vous renseigner. Les mammographies s’avèrent très utiles pour certaines personnes, mais elles ne suffisent pas pour celles qui ont les seins denses. Je passe désormais des examens d’imagerie par résonance magnétique sur une base annuelle. Jusqu’à présent, je fais partie des chanceuses. Ma vie est revenue à la normale et j’espère que mon cancer du sein appartient au passé !
Pour en savoir davantage sur la densité mammaire et son importance, visitez le site Dense Breasts Canada (en anglais seulement).