Par : Diana Ermel
Tout d’abord, je vous recommande de jeter un œil sur notre fiche d’information sur les médicaments biosimilaires pour vous aider à comprendre en quoi ils diffèrent des médicaments biologiques de référence.
En tant que survivante du cancer du sein et membre du conseil d’administration du RCCS, je m’intéresse grandement à la façon dont les biosimilaires seront employés pour traiter le cancer du sein au Canada. Même s’ils ne sont pas bien connus de tous aujourd’hui, ils feront bientôt l’objet de discussions dans les foyers des personnes atteintes de cette maladie. Comme patientes, il importe que nous comprenions leur utilisation, surtout s’ils servent de solutions de rechange efficaces aux traitements de marque déposée. Voici selon moi certains des éléments importants dont nous, les patientes, devrions tenir compte.
Innocuité et efficacité : Une des priorités essentielles pour toutes les patientes est de savoir que leurs traitements s’avèreront à la fois sécuritaires et efficaces. C’est également le cas avec les biosimilaires. La question la plus fréquemment posée est celle de l’efficacité du biosimilaire comparativement au médicament d’origine. Santé Canada a mis en place de rigoureuses procédures d’approbation des biosimilaires ainsi que des lignes directrices au sujet de leur utilisation. Je crois que nous pouvons être rassurées par cette intendance. Les biosimilaires sont déjà employés pour traiter diverses maladies chroniques au Canada et servent de traitement anticancéreux en Europe depuis de nombreuses années. Cependant, leur rôle dans le cadre d’un plan de traitement complet et détaillé contre le cancer demeure incertain. Pour instaurer un climat de confiance relativement leur utilisation, les patientes ont absolument besoin de plus d’informations pour comprendre comment ils seront réglementés.
Prise de décisions éclairées : Les résultats des traitements s’avèrent un autre sujet de préoccupation chez les patientes. Si votre traitement fonctionne bien en ce moment, vous pourriez craindre de le compromettre en effectuant quelque changement que ce soit. Par contre, si votre plan ne produit pas les résultats escomptés, les biosimilaires pourraient à la fois vous donner un accès facilité à des médicaments et augmenter le nombre d’options qui s’offrent à vous. Il faut que nous, les patientes, puissions prendre des décisions éclairées quant à l’utilisation des biosimilaires pour traiter notre cancer. Pour y arriver, nous devons discuter ouvertement avec nos fournisseurs de soins du traitement le plus approprié pour nous.
Accès : Le prix d’un biosimilaire, lorsque comparé au médicament d’origine, constitue un autre facteur dont il faut tenir compte. Dans le cas de médicaments injectables, le coût ne représente pas une priorité dans le processus décisionnel des patientes. En effet, les régimes de santé provinciaux couvrent ces traitements. Pour ce qui est des médicaments administrés par voie orale cependant, plusieurs provinces accusent un retard sur le reste du pays. Ces provinces demandent aux personnes atteintes d’un cancer du sein de débourser de leur poche ou d’avoir recours à leur assurance privée. Obtenir un traitement qui coûte moins cher au système et aux patientes est perçu comme un gain par maintes personnes. Puisqu’il est déjà tellement compliqué pour les patientes de se payer des traitements anticancéreux et d’y avoir accès, les biosimilaires doivent être utilisés par le système de soins de santé de façon à accroître le nombre d’options offertes et à améliorer l’accès aux médicaments.
Au fur et à mesure que les biosimilaires contre le cancer feront leur entrée au Canada, de plus en plus de questions sur leur encadrement et sur leur utilisation par le système de santé seront soulevées. En tant que patientes atteintes d’un cancer du sein, nous devons posséder des connaissances adéquates pour prendre des décisions éclairées au sujet de notre traitement. Il ne fait aucun doute que la principale priorité des patientes et des organisations comme le RCCS sera dorénavant de veiller à ce que l’utilisation de ces traitements réponde aux normes d’innocuité, d’efficacité et de transparence afin d’améliorer l’accès à des médicaments essentiels contre le cancer.