Selon une étude du National Cancer Institute, le nombre de femmes atteintes d’un cancer du sein métastatique, qui se caractérise en partie par la production incontrôlable de protéines par les cellules cancéreuses, ne cesse d’augmenter. Dans le même temps, les femmes atteintes de ce type de cancer vivent plus longtemps, en particulier les femmes d’un jeune âge, ce qui nécessite une augmentation des services disponibles et de la recherche.
Bien que d’importants progrès aient été réalisés dans le traitement des cancers du sein de stade précoce, il n’existe pas encore de traitements efficaces contre les formes de la maladie qui se métastasent dans les poumons, les os et les autres organes. Les personnes atteintes d’un cancer du sein métastatique se voient donc réduites à enchaîner les traitements à mesure que ceux-ci perdent de leur efficacité.
Parmi ces traitements, qui ont été développés grâce à la recherche, on retrouve les traitements ciblés suivants :
- Les inhibiteurs de la poly(ADP-ribose) polymérase (PARP) : ces médicaments entraînent la destruction des cellules cancéreuses en les empêchant de se fixer à l’ADN endommagé. Ils sont approuvés dans le traitement du cancer du sein métastatique chez les personnes porteuses des mutations génétiques BRCA1 et BRCA2. L’olaparib (Lynparza) est disponible au Canada.
- Les inhibiteurs de phosphoinositide 3-kinase (PI3K) : ces médicaments sont approuvés dans le traitement de certains cancers du sein métastatiques lorsque les cellules tumorales présentent une mutation du gène PIK3CA. Ils ont pour effet de perturber l’activité d’une enzyme, la P13-kinase, ce qui compromet la croissance des cellules cancéreuses. L’alpélisib (Piqray) est disponible au Canada.
- Les traitements par anticorps conjugués à une chimiothérapie (antibody drug conjugate ou ADC) ciblant Trop-2 : il s’agit d’une combinaison de médicaments qui cible une protéine appelée Trop-2, que l’on retrouve souvent dans les cancers triple négatifs. Ces traitements consistent à associer un anticorps anti-Trop-2 à un médicament de chimiothérapie afin que celui-ci puisse directement cibler certaines cellules cancéreuses. Le sacituzumab govitécan (Trodelvy) est disponible au Canada.
En 2019, Marc Miller, secrétaire parlementaire de la ministre des Relations Couronne-Autochtones et député de Ville-Marie–Le Sud-Ouest–Île-des-Sœurs, a présenté, au nom de la ministre de la Santé, la nouvelle Équipe de rêve sur le cancer du sein métastatique de Stand Up to Cancer Canada (SU2C) et de la Société canadienne du cancer. Cette équipe axe ses efforts sur la mise en œuvre des avancées dans la recherche sur le cancer du sein métastatique afin d’améliorer la santé des patients.
Elle est composée de chercheurs canadiens de classe mondiale dans diverses disciplines. Ensemble, ils étudient l’efficacité de certains médicaments contre le cancer du sein métastatique en soumettant une nouvelle stratégie thérapeutique à un essai clinique pancanadien pour déterminer comment les médicaments agissent et comment les traitements pourraient être améliorés. Les membres de cette équipe multidisciplinaire mettent en commun des données, des méthodes et de l’information et consultent des groupes de défense des intérêts des patients pour s’assurer que ce projet novateur continue de progresser.
L’Équipe de rêve sur le cancer du sein métastatique étudie un nouveau moyen de traiter le cancer du sein métastatique qui consiste à rendre les cellules cancéreuses dans l’incapacité de produire les protéines dont elles ont besoin pour se propager dans les organes autres que les seins. Ce nouveau traitement, qui fait actuellement l’objet d’essais chez les humains, intervient directement dans le mécanisme qui permet au cancer du sein de passer d’une maladie localisée à une maladie généralisée potentiellement mortelle. Le premier essai chez des humains consiste à administrer ce nouveau traitement à des personnes atteintes d’un cancer du sein métastatique chez qui les traitements standard n’ont pas fonctionné, et ce, dans l’espoir que cela permette d’arrêter ou de ralentir le processus de métastatisation, et que cela permette de développer une nouvelle approche thérapeutique contre le cancer du sein métastatique.
Il est important et nécessaire que la recherche se concentre sur la découverte de traitements contre le cancer du sein métastatique, car le dépistage et le traitement des cancers du sein de stade précoce avant leur propagation ne suffisent pas à eux seuls à éliminer les risques de survenue ultérieure de cancers du sein métastatiques. En effet, les cancers du sein de stade précoce peuvent connaître une récidive cinq, dix ou quinze ans après un premier diagnostic ou une rémission. On estime qu’entre 20 et 30 % des femmes atteintes d’un cancer du sein de stade précoce développeront la forme métastatique de la maladie. En outre, entre 3 et 6 % des femmes vivant dans des pays à hauts revenus se voient diagnostiquer un cancer du sein métastatique de novo, c’est-à-dire en premier diagnostic.
La recherche sur le cancer du sein métastatique et ses traitements est donc l’affaire de tous.